Du lait cru, pour sortir de la crise ?

Il y a, dans le combat pour le lait cru, bien plus qu’un simple brin de nostalgie… Nous avons pu montrer, dans les précédents numéros de Valériane, combien le lait cru – le seul qui mérite vraiment le nom de lait ! – est un aliment salutaire pour bon nombre d’entre nous, et combien ce liquide blanc et mort que nous vend l’industrie et la grande surface est un ersatz de bien médiocre qualité.
L’enjeu est bien celui-là : la qualité ! Qualité de vie, qualité de l’alimentation, qualité de notre agriculture, bien-être et prospérité de nos cultivateurs et de nos éleveurs : tout est lié ! A des producteurs honteusement sous-payés correspond aujourd’hui un lait de qualité minimale manipulé par les industriels pour commercialiser à vil prix des fromages et des yaourts de piètre extraction qui ne nous font aucun bien. Ou, bien pire, qui nous sapent le moral et la fierté, qui font de nous des êtres de nulle part, d’aucune région, d’aucun terroir, d’aucun coin de terre… Telle est bien la terrible réalité d’un monde qu’on prétend mondialisé à qui veut bien l’entendre, et même à ceux qui n’ont jamais pu voyager hors d’un rayon de dix kilomètres autour de la grande surface de leur banlieue poisseuse et grisaillante…
A l’heure où l’industrie prétend que nos blés ne sont plus panifiables – parce qu’ils ne correspondent plus aux process de boulangerie industrielle qu’elle a elle-même inventés -, gageons aussi que, sous sa redoutable et funeste influence, bon nombre de nos laits ne sont plus, non plus, « fromageables »… Car la plupart de nos producteurs, payés au lance-pierre et scandaleusement méprisés dans leur tâche pourtant irremplaçable, n’ont pu faire, décidément, que ce qu’ils pouvaient avec les moyens qui leurs restaient…
Inversons la tendance ! D’urgence ! Réapprenons que le blé est ce qui pousse dans le champ et que le lait est ce qui sort du pis de la vache. Ce sont le champ et la vache qui ont raison ! Pas l’industrie, pas le marché, pas la Commission européenne…