
Nature & Progrès Belgique œuvre, depuis de nombreuses années, en faveur d’une agriculture exempte de pesticides de synthèse et respectueuse des écosystèmes. Après 20 ans d’utilisation, nous constatons que les OGM n’ont rien apporté à l’agriculture si ce n’est une dépendance accrue aux pesticides.
À l’heure actuelle, le sujet est remis de plus belle sur la table par les industriels qui ont développé de nouvelles techniques de production d’OGM pour fabriquer ce qu’on a appelé les nouveaux OGM/NTG. Ces OGM, selon eux, sont parfaitement maîtrisées et seraient plus miraculeux encore que les OGM de première génération. C’est pourquoi le lobby des biotechnologies œuvre à la déréglementation de ces nouveaux OGM actuellement encore dans le champ d’application de la directive 2001/18/CE pour pouvoir les diffuser librement sans contrôle ni étiquetage.
Nature & Progrès s’oppose, à l’instar de nombreuses autres parties prenantes, à cette dangereuse déréglementation orchestrée par ces multinationales qui commercialisent à la fois pesticides, OGM et semences.
Ces nouveaux OGM, à risques d’effets délétères sur la santé et l’environnement, ne peuvent pas devenir des OGM « cachés » dans notre alimentation. Le citoyen/consommateur doit avoir le droit de choisir ses aliments en toute connaissance de cause. Le maintien du contrôle de l’impact santé – environnement avant diffusion et de l’existence de l’étiquetage des aliments à base de « nouveaux OGM » est indispensable pour des raisons de démocratie et il permet également au citoyen de défendre sa santé ainsi que la biodiversité. Je veux décider ce qu’il y a dans mon assiette !
Qu’est-ce qu’un OGM ?
Un Organisme Génétiquement Modifié, ou OGM, est un organisme vivant (comme une plante, un animal ou un micro-organisme) dont l’ADN a été modifié par l’homme de manière artificielle.
Qu’est-ce qu’un nouvel OGM/NTG ?
Les nouveaux OGM ont été dénommés NTG pour « Nouvelles techniques génomiques » dû aux nouvelles techniques d’édition du génome utilisées pour leur production. Les OGM ont mauvaise presse Selon les partisans de la libéralisation des « nouveaux OGM », les organismes issus de ces nouvelles technologies ne font rien d’autres que ce que fait la nature, ils préfèrent donc qu’ils soient dénommés NTG, un terme englobant à la fois la technique et le produit de cette technique.
Quelle est la différence entre les anciens et nouveaux OGM ?
Les OGM sont obtenus par transgénèse, impliquant souvent l’ajout de gènes étrangers pour des caractéristiques spécifiques. Les NTG, comme CRISPR, permettent des modifications génétiques ciblées sans introduire de gènes d’autres espèces, rendant les changements souvent indiscernables de mutations naturelles.
Les NTG existent-ils déjà chez nous ?
Les principaux producteurs d’OGM dans le monde sont les États-Unis, le Brésil, l’Argentine, le Canada et l’Inde. En Europe, grâce à la directive 2001/18/CE, les cultures d’OGM et de NTG sont largement interdites, sauf dans certaines régions d’Espagne où des exceptions sont faites. Cependant, nous importons des OGM pour l’alimentation animale dans l’élevage conventionnel.
Que propose la Commission Européenne ?
Les OGM et les OGM/NTG sont actuellement régis par la directive 2001/18/CE, qui impose :
- Une évaluation préalable des risques avant leur autorisation,
- Une traçabilité tout au long de la chaîne de production,
- Un étiquetage destiné aux consommateurs et aux agriculteurs,
- La possibilité pour un État membre de l’UE d’interdire un OGM sur son territoire.
Cependant, le 5 juillet 2023, la Commission européenne a proposé de déréglementer les nouveaux OGM/NTG, supprimant ainsi toutes ces obligations.
Que disent les Etats Membres ?
Les États membres de l’Union européenne ont des positions divergentes sur la proposition législative concernant les nouveaux OGM, publiée le 5 juillet 2023 par la Commission. En Belgique, les ministres fédéraux et régionaux n’ont pas réussi à définir une position commune, conduisant à une abstention lors des négociations au niveau européen durant l’ancienne législature.
Est-ce que les NTG posent un risque pour l’environnement et notre santé ?
Les NGT présentent des risques concrets pour l’environnement, notamment en raison de leur capacité à provoquer des erreurs génétiques et des effets non intentionnels. En modifiant les gènes d’une plante, des effets imprévus peuvent se produire. La plante peut alors commencer à produire de nouvelles substances qui sont toxiques ou provoquent des allergies. Cela peut poser des risques pour la santé des personnes qui consomment ces plantes, mais aussi pour les animaux et l’ensemble de l’écosystème qui en dépendent, car ces nouvelles substances peuvent perturber l’équilibre naturel.
La déréglementation proposée rendra le traçage de ces organismes difficile, ce qui pourrait conduire à leur dissémination incontrôlée dans l’environnement et à une éventuelle hybridation avec les espèces d’origine. De plus, la faune est également menacée par ces OGM/NTG, lien avec la fin Enfin, cette approche ne permet pas aux plantes de s’adapter aux stress environnementaux, diminuant ainsi leur résilience face à des défis tels que le changement climatique et les maladies.
Peut-on se passer des NTG pour assurer notre sécurité alimentaire ?
Bien que les firmes phytosanitaires avancent que les NTG sont la solution aux problèmes agricoles actuels, l’expérience des 20 dernières années démontre le contraire. En effet, la majorité des OGM développés jusqu’à présent sont conçus pour être tolérants aux herbicides, ce qui a conduit à une dépendance accrue à ces derniers, notamment au glyphosate.
Les NGT ne se sont pas révélées efficaces pour résoudre la faim dans le monde ni pour augmenter significativement les rendements ou la qualité alimentaire.
À l’inverse, la sélection végétale conventionnelle offre une alternative robuste. Elle permet d’incorporer des traits complexes de résistance aux stress environnementaux en exploitant l’ensemble du patrimoine génétique de la plante. Contrairement aux NGT, cette méthode s’appuie sur des processus naturels d’adaptation qui ont fait leurs preuves au fil des générations.
Que réclame Nature et Progrès et ses alliés ?
Nature & Progrès demande que les nouveaux OGM relèvent au minimum de la Directive 2001/18 comme l’interprète la Cour de justice de l’Union européenne. De plus, l’association souhaite que les analyses de risques soient réalisées en phase avec les conditions réelles de terrain.
Une proposition inacceptable
Les nouveaux OGM ou OGM/NGT sont soumis à la réglementation européenne relative à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement selon la directive actuelle 2001/18/CE :
- Evaluation au préalable des risques avant autorisation
- Traçabilité tout au long de la filière
- Etiquetage pour les consommateurs et les agriculteurs
- Possibilité d’interdiction d’un OGM par un état membre de l’UE
Cependant, la Commission européenne a publié le 5 juillet 2023 une proposition de règlement sur les nouveaux OGM/NGT. Cette proposition est scientifiquement et démocratiquement inacceptable.
Dans cette proposition de loi, les nouveaux OGM/NGT sont séparés en 2 classes :
- La classe 1 comporte environ 90% des NGT
- La classe 2 recueille les NGT restants
Tout OGM ayant moins de 20 modifications génétiques peut être considéré comme classe 1. La plupart des « anciens » OGM pourront rentrer dans cette classe. Les critères génétiques pour séparer les 2 classes sont totalement non – scientifiques. La proposition est en contradiction totale avec le principe de précaution et pourrait violer le Traité européen en n’assurant pas un niveau élevé de protection du consommateur.
Les ONG demandent que tous les nouveaux OGM doivent subir une analyse de risques détaillée sur la santé et l’environnement, basée au minimum sur les exigences de la directive 2001/18/CE et un séquençage de tout le génome ainsi qu’une suppression de la catégorie 1 des NGT.

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