Un monde globalement plus chaud mènera probablement à davantage de tensions et de conflits. Mais ceux-ci n’auront pas nécessairement la forme que l’on pourrait croire. François Gemenne, expert dans diverses universités belges et françaises, attire l’attention sur les risques de dérives liés au thème des réfugiés climatiques.
En 2010, la Russie a connu son été le plus chaud depuis au moins cinq cents ans. Une superficie équivalente au tiers de la Belgique y a été ravagée par les incendies. L’année suivante, le Queensland, en Australie, a connu son année la plus pluvieuse jamais enregistrée: Trente mille personnes ont été évacuées à cause des inondations. La même année, la France a été confrontée à son printemps le plus chaud et sec depuis 1880. L’année suivante, en 2012, les Etats-Unis ont vécu le mois de juillet le plus chaud depuis 1895, entraînant une perte économique de vingt milliards de dollars. Quant à l’année 2014, elle a été la plus chaude jamais enregistrée à la surface de la Terre depuis que les mesures existent, les températures dépassant les valeurs de 2005 et 2010 qui constituaient déjà des records en la matière.