Quel est l’avenir de l’élevage bovin dans nos régions ? Quelle(s) vache(s) rencontrerons-nous dans les prochaines années dans les vertes prairies wallonnes ? La question fait débat dans le secteur agricole, comme le montre la présence de nombreux éleveurs aux rencontres organisées par Nature & Progrès, dans le cadre du projet « Échangeons sur notre agriculture ». Les visites d’élevages biologiques valorisant des races alternatives au duo Holstein – Blanc Bleu Belge ont suscité curiosité et intérêt. Mais Quelles vaches élève-t-on particulièrement en bio ? Et pourquoi s’en inspirer ?
Le cheptel bovin belge compte aujourd’hui 85 % de races hyperspécialisées : Holstein et Blanc Bleu Belge (BBB). Ces races ont été encouragées, notamment, par la politique des quotas en secteur laitier. Pour une quantité de lait fixe, les éleveurs ont tenté de réduire au maximum les bêtes présentes à l’étable en choisissant une race haute productive. Comme cette dernière produit très peu de viande, l’élevage allaitant s’est développé avec une race bien de chez nous, la BBB, où le type culard prédomine. La sélection poussée sur ces deux races a mené à des bêtes déséquilibrées, parfois victimes de tares, de consanguinité, et surtout de dysfonctionnements affectant la reproduction – perte de fertilité, césarienne obligatoire chez la BBB – et le fonctionnement corporel général des bovins – boiteries, mammites… La sélection évolue actuellement en vue de pallier à ces dérives. Les races hyper-spécialisées sont également très exigeantes au niveau de l’alimentation, nécessitant la plupart du temps l’apport de grandes quantités de concentrés pour la valorisation optimale de leurs performances.