Le retour en grâce du grand épeautre (6)

Nos plantes cultivées : des mutants permanents !

D’accord, d’accord… Dans le n°137 de Valériane, le fin limier qui mène l’enquête s’est un peu perdu en chemin et n’a pas tout à fait répondu à la question qu’il a lui-même posée. Rembobinons donc la bande du magnéto, en même temps que notre fil d’Ariane, et répondons pour de bon à cette question : notre épeautre, mille tonnerres, il vient d’où ?

La phylogénétique moléculaire va nous aider à y voir plus clair. Cette discipline utilise des séquences de macromolécules biologiques afin d’obtenir des informations sur l’histoire et l’évolution des organismes vivants, et notamment sur leurs liens de parenté. C’est donc un important outil d’étude pour investiguer l’évolution moléculaire. Et, précisément, deux cent soixante-sept variétés locales d’épeautre et septante-cinq de froment, issues de cinq banques de gènes différentes, ont été récemment soumises à une analyse phylogénétique de grande ampleur. Les résultats de cette recherche, publiés en novembre 2018 par les universités de Zürich et d’Arabie Saoudite, démontrent l’existence de trois grandes familles d’épeautres : l’épeautre asiatique, l’épeautre centre-européen et l’épeautre européen ibérique (1).