Ce dimanche 18 janvier 2015, à la Ferme de Vévy Wéron à Wépion, la cause de la semence locale et citoyenne a connu un moment à marquer d’une pierre blanche. Pour la première fois, à l’occasion d’un important Forum de la Semence citoyenne, l’ensemble des groupes locaux qui s’étaient mis en place, dans le cadre de notre Maison de la Semence citoyenne, avec l’intention d’échanger des semences ont pu se rencontrer et se parler, évoquer ensemble les variétés à partager pour cette année… et les suivantes. Compte-rendu d’une journée riche en résolutions.
Guillaume Lohest retrace d’abord la petite histoire de la semence chez Nature & Progrès à l’aide… des jouets de son fils Oscar ! Sortant tour à tour d’un grand sac une maison (Lego), une table (Fisher-Price), une vache (bio), un manuscrit (non-identifié), un citoyen (Playmobil), un loup (et pas de petits cochons) et même un camping-car (en modèle réduit), il évoque brièvement notre prise de conscience.
« Avant 2010, nous parlions uniquement de semences biologiques, dit-il, avec cette certitude que les semences ordinaires du commerce ne l’étaient jamais. Nous nous demandions comment disposer de semences bio pour le potager mais aussi pour l’agriculture. Survint le manuscrit de Frank Adams qui invitait à apprendre à faire soi-même ses semences. Puis vint le loup avec cette peur qu’on nous interdise de faire et d’échanger nos propres semences, voire même carrément de jardiner ! C’est l’époque des rumeurs incessantes consécutives au « procès Kokopelli » et au changement de législation en Europe. Cette terrible inquiétude nous a amenés à faire des semences un thème d’année (voir les numéros 93 et 97 de Valériane). Nous nous sommes beaucoup réunis et avons beaucoup publié, tant des sujets d’information et de réflexion que des sujets très pratiques. Vint enfin le camping-car, avec un voyage aux Rencontres Internationales des Maisons de Semences paysannes, à Périgueux en France, la nécessité se faisant sentir de nous relier initiatives qui existent un peu partout dans le monde car les réactions aux menaces qui pèsent sur nos semences sont nombreuses. La « Maison de semences », que nous avons voulue citoyenne, est alors entrée dans notre vocabulaire mais sa mise en place n’est pas aussi simple que ce à quoi nous pouvions nous attendre… »
Quoi qu’il en soit, le mouvement prend forme et le présent Forum de la Semence citoyenne rappelle combien l’attente est forte en la matière.
« Dernière « chose » à sortir du sac, souligne Guillaume, mais non des moindres : Julie Alluin, la permanente dont dispose à présent cette maison afin de la structurer… »