Une certaine vision de l’économie rurale et de l’« autarcie » – voir en page 56 – suppose que le petit éleveur non-professionnel puisse élever à sa guise – et, par conséquent, abattre – veau, vache, cochon, couvée… Les animaux, en somme, qui lui fourniront sa consommation personnelle. Si, pour les deux premiers, l’affaire semble entendue – on n’échappe plus à l’abattoir ! – , un certain flou artistique semble subsister, dans bien des esprits, en ce qui concerne les deux derniers.
A une époque où règne l’obligation de la « traçabilité » et, surtout, l’obsession sanitaire, n’est-on pas en train de fermer la porte à une large une auto-production, salutaire pour bien des petits budgets ? Le « tout-à-l’économique » n’impose-t-il pas, envers et contre tout, l’obligation de produire la viande industriellement ? On le verra, faire soi-même, un cochon n’a rien d’une sinécure. Quant aux volailles, l’épisode abracadabrant de la grippe aviaire qui n’a pas eu lieu, n’est-il pas en train de sonner le glas des petites basse-cours dans nos jardins ? L’avenir nous le dira. Mais il vaut peut-être mieux s’en préoccuper dès maintenant…