Lait de croissance bio : indispensable ou impensable ?

Le lait de croissance est un lait artificiel de haute technologie destiné aux enfants de un à trois ans. Il a été lancé par les géants NestléDanone et cie, il y a une quinzaine d’années, et connaît une expansion prodigieuse partout dans le monde. Des versions bio sont même apparues dans la foulée. Nombreux sont sont qui se demande quel sens cela peut avoir ?

Oui, disent les fabricants, la Société Belge de Pédiatrie (SBP) et l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE)
« Il apporte à votre enfant les éléments essentiels à son développement : du fer et du zinc pour entretenir les défenses de son organisme, de la vitamine D pour son capital osseux, des acides gras essentiels pour son développement cérébral, des vitamines pour faire le plein d’énergie et la juste dose de protéines pour son équilibre nutritionnel », affirme l’étiquette du Candia bio.
« Si vous arrêtez le lait de suite trop tôt pour le remplacer par du lait de vache habituel, votre enfant risque notamment une anémie par manque de fer. Il est bon de poursuivre un lait adapté aux besoins de l’enfant jusqu’à dis-huit mois », dit l’ONE.
Jusqu’à trois ans, renchérit la SBP, qui fait au passage la promo pour la version bio. Et plus tard encore, dit Nestlé qui inaugure le lait « 3 ans et plus » sur les traces des ventes américaines qui touchent les enfants jusqu’à… six ans !
Non, disent l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et d’assez nombreuses associations médicales, surtout britanniques. L’OMS estime que ce breuvage n’a pas de place dans l’alimentation de l’enfant et nuit à la poursuite de l’allaitement dans les pays du Sud. L’EFSA ne voit pas ce qu’il apporte de plus qu’une alimentation équilibrée.