Les argilières Hins, à Saint-Aubin


L’argile ? Un rendu aussi lisse et propre qu’avec du plâtre…

Soutien important du projet « Ma maison locale » – voir Valériane n°121 – et acteur très expérimenté de l’argile en Wallonie, les Argilières Hins, de Saint-Aubin près de Florennes, méritaient depuis longtemps une petite visite. Arnaud Hins nous reçoit sur le site des argilières où son grand-père, Albert, débuta l’exploitation, en 1962. Le soleil est de la partie mais le vent glacé de février balaie vigoureusement la plaine…

A chaque génération son évolution. Le grand-père Albert Hins commença par l’extraction de la matière première nécessaire aux briquetteries locales. Puis, la demande déclinant, Roland, le père, se consacra ensuite à l’affinage des terres céramiques nécessaires aus potiers et aux sculpteurs. Aujourd’hui, Arnaud, le fils, revient vers le monde de la construction en mettant le savoir-faire familial au service du développement d’enduits et de pisés de plus en plus utilisés dans les maisons.

Une exploitation qui ne fait pas trop souffrir l’environnement

« Les extractions n’ont lieu qu’une fois par an, explique Arnaud Hins, dans différents endroits des argilières, en fonction des trois couleurs extraites : ocre jaune, ocre rouge et gris bleuté. En l’espace de deux ou trois jours, nous retirons du gisement la terre qu’il nous faut pour l’année entière, nous la mettons à sécher et la stockons. L’exploitation en carrière ne représente donc qu’une dizaine de jours de travail par an ! Une seule phase d’extraction permet aussi de garantir une production homogène tout au long de l’année… Traiter l’argile, c’est d’abord la laisser sécher à l’air libre, simplement étendue en couche de cinq à dix centimètres et régulièrement retournée, ce qui contribuera également à garantir son homogénéité. Le broyage des matières travaillera également dans ce sens… Quant à la qualité de l’assemblage, elle constituera également un important gage de stabilité. L’exploitation se fait par rotations et l’écosystème se refait donc au fur et à mesure du déplacement de l’extraction. Les impacts sont donc extrêmement localisés. Le gisement d’argile, dans la région, est quasiment inépuisable mais les argiles qui permettent de faire des briques ne conviennent cependant pas pour les enduits ; nous prélevons donc strictement la matière en fonction des applications que nous voulons en faire. Des argiles riches en quartz épais confèrent leur dureté à la brique ; les argiles plus plastiques sont réservées pour la céramique, l’étanchéité, etc.
Jadis, à l’époque des briquetteries, les volumes extraits étaient beaucoup plus importants qu’aujourd’hui. La perte de volume a été compensée par un travail qualitatif sur la finition du produit. Nous pouvons maintenant réaliser des produits pratiquement à la demande, en fonction des spécificités techniques qui sont souhaitées. Nous avons donc développé notre propre gamme mais notre expérience nous permet aussi de nous adapter à des demandes très particulières. Nous travaillons, par exemple, sur un pisé pour le village typique de Bokrijk, dans le Limbourg, en utilisant des matériaux trouvés à proximité du site… »