Les communs – 6e partie L’heure des communs a sonné !

L’État et le Marché ont chacun reçu leur chance. Le tout-au-public a montré ses limites de dérives autoritaires et d’étouffement des libertés. Le tout-au-marché est en train de fracturer le monde et d’isoler les individus dans une « idéologie propriétaire ». Les communs, issus du fond des âges mais totalement réactualisés par l’existence d’Internet, sont à même d’imbriquer les apports positifs du privé et du public, tout en y ajoutant une plus-value écologique et démocratique. Concrets, modulables, enthousiasmants : c’est vraiment l’heure des communs !

Alors qu’il s’agit – déjà ! – de clôturer cette série 2017 sur les communs, je suis pris de doutes. Les quelques exemples que nous avons proposés – les communs numériques, cf. Valériane 125, l’Atelier paysan, cf. Valériane 126 et la forêt, cf. Valériane 127 – étaient-ils assez parlants ? Les apports théoriques et historiques – cf. Valériane 123 et 124 – étaient-ils éclairants ? Et que dire de tous les autres champs d’application des communs que nous avons dû laisser de côté : les semences, l’eau, la terre, les pêcheries et tant d’autres encore ? Ai-je assez laissé parler l’enthousiasme que suscite le concept complet de « commun » – et non les « biens communs » – pour envisager des innovations sociales, économiques et politiques adaptées aux défis actuels et à venir ?

Le défi de ce dernier article est de lever ces doutes. En parcourant quelques exemples tous azimuts et à partir des réflexions de quelques spécialistes actuels du sujet, nous tenterons, en guise de conclusion, d’identifier ce qui fait toute la force des communs, à la fois dans le concret des projets et dans la capacité à créer un nouveau paradigme politique, économique et culturel.