Les microbes et nous – Facteurs humains de l’émergence et de la fréquence des microbes pathogènes (7 et fin)

L’homme peut-il « apprivoiser » les microbes ? Sans doute serait-il alors bien inspiré de mieux connaître la nature qui l’entoure plutôt que de s’abandonner à diverses formes de violence qui l’exposeront toujours plus à leurs méfaits contre lesquels il ne saura plus résister, faute d’agents microbicides adéquats et faute d’immunisation efficace. Car le facteur humain n’est assurément pas négligeable en ce qui concerne la propagation des agents infectieux…

Les facteurs humains doivent être pris en compte parmi les facteurs qui peuvent favoriser l’agent infectieux. J’ai fait mention, dans l’article précédent, de la température, du pH, de l’exposition aux rayons ultra-violets (UV) solaires, du taux d’oxygène, de la teneur en certains nutriments, de l’acquisition de gènes codant pour certaines propriétés, etc.
Le réchauffement climatique dont l’homme est responsable pourrait, par exemple, permettre à des microbes d’être plus présents et infectieux plus haut en altitude, plus près des pôles nord et sud ou, plus fréquemment, dans les eaux douces, estuariennes ou salines. La radioactivité ambiante, l’augmentation des UV induite par le trou de la couche d’ozone, la dispersion de biocides et d’antibiotiques dans l’environnement, ou encore l’exposition à l’ozone troposphérique pourraient être de nouveaux facteurs de mutation et donc d’apparition de souches plus agressives ou plus résistantes. De même, de nombreux agents mutagènes dispersés par l’homme dans l’environnement – des radionucléides, certains métaux lourds et divers produits chimiques – pourraient favoriser l’apparition de souches pathogènes.