Mais quel âge peut bien avoir ce vieil arbre ? (3)

Passée l’émotion de la rencontre initiale, de nombreuses questions se pressent au pied d’un arbre ancien : mais quel âge peut-il bien avoir ? Avant même de tenter de l’évaluer, il convient de le contempler et d’avoir à l’esprit les épreuves – innombrables – qu’a dû surmonter ce vétéran pour parvenir, vivant, jusqu’à nous…

Si la longévité des arbres varie d’espèce à espèce, elle est également tributaire, de façon essentielle, de leur position et de la nature de leur cadre de vie immédiat – leur « station » en langage technique. La variabilité de ces paramètres est telle qu’on ne saurait l’épuiser ici. Du moins peut-on en esquisser quelques traits majeurs.
De nombreux facteurs naturels viennent spontanément à l’esprit. Bien entendu, la nature du sol, réservoir nourricier indispensable. Selon sa texture – argileux, limoneux, sableux… -, sa profondeur, sa granulométrie, sa « santé » – présence de bactéries et de micro-organismes si familiers au jardinier -, le sol permet à l’arbre de capter les nutriments et l’eau indispensables à sa croissance – ou son seul maintien.
Tout aussi évident, l’exposition à la lumière, facteur primordial de la photosynthèse, prodigieuse alchimie par laquelle l’arbre accomplit la transmutation, quasi magique dans sa simplicité apparente, de l’eau, de la terre, de l’air et du « feu » – la lumière solaire – pour sublimer ces quatre éléments en une riche provende, dense, durable et renouvelable à volonté : le bois.