Rêver son jardin d’agrément

Si j’habitais au Kenya ou au Zimbabwe, une maison isolée sans étage, au sommet d’une colline surplombant une courbe de la rivière avec la savane plantée de bouquets d’arbres à perte de vue, je limiterais mon jardin d’agrément à quelques touffes de fleurs au pied de la maison autour du potager. Malheureusement, les gens ayant le bonheur d’habiter à la lisière d’une zone naturelle et pouvant bénéficier d’une vue imprenable sur un paysage bucolique sont rares. La majorité de nos concitoyens se trouvent coincée entre deux voisins avec des parcelles de terre de petite ou de moyenne dimension, ce qui exclut d’office les perspectives majestueuses et les jardins formels à la Le Nôtre. Il faudra donc y créer des scènes limitées et intimes, sans en faire des salles de séjour en plein air où tout est léché et aseptisé – j’ai connu un Anglais maniaque au point de poser de la moquette dans son jardin !