Atouts santé et astuces cuisine des légumineuses

Si le XXe siècle nous a détourné des lentilles, haricots, pois et autres légumes secs, pourquoi encore s’en priver aujourd’hui ? La tendance est aux régimes mixtes, « flexitariens », au Slow Food : manger varié, de saison, local, sain, bon. Ainsi réintroduit-on les protéines végétales, en petites quantités, grâce aux nouvelles recettes et assiettes mosaïques. Drôlement intéressant ! Sans devoir radicalement changer, ni prendre beaucoup de temps, on sort des routines et goûts standards ; on s’ouvre au plaisir de nouvelles émotions alimentaires.

Avec trois conseils cuisine, voilà santé, porte-monnaie, autonomie et environnement gagnants ! Finalement, un brin de curiosité et d’implication dans la préparation de ses repas, c’est juste prendre le temps de vivre…

Fin de purgatoire, renouveau des haricots and Co.

Dès 1950, les pays industrialisés remplacent 70% des protéines végétales de leurs plats quotidiens par des protéines animales. Et les légumineuses – dont 80 % de soja – sont reconverties pour nourrir les élevages. S’impose alors un modèle alimentaire totalement inédit : la viande, aliment noble et exceptionnel, devient quantitatif et ordinaire (1).

Cependant, l’attrait et l’adéquation de ce modèle s’écornent : scandales, problèmes de qualité, de santé, d’éthique, destruction environnementale, paysans sans terre, dépendance protéinique des économies européennes… Faible rentabilité : il faut dix unités de protéines végétales tout à fait consommables par l’homme pour produire une unité de protéine animale d’élevage. A l’inverse, cinquante litres d’eau suffisent à faire un kilo de légumineuses : rien avoir avec les 4.325 litres d’eau requis pour obtenir un kilo de volaille ou les 5.520 litres pour un kilo de mouton ou les treize mille litres pour un seul kilo de bœuf ! Cela fait réfléchir (2)…

En 2014, les légumineuses n’assurent plus en Europe que 15 kcal/personne/jour, soit environ 0,5% de l’apport calorique journalier total. En Belgique, seuls 500 à 800 g sont encore consommés par personne et par an – soit moins que chez nos voisins directs, en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni – contre quatre kilos en Italie, huit à dix en Espagne, quatorze en Turquie, et trente à trente-cinq au Niger ou au Rwanda (3).