Le jamu indonésien

Chaque peuple possède son propre système de santé par les plantes, plus ou moins élaboré selon les cultures. Sur l’île de Java, en Indonésie, est né voici plusieurs siècles, un type de médecine végétale qui présente des caractères bien spécifiques, le jamu.

Tous les matins à cinq heures, Ibu Daroni écrase soigneusement les rhizomes odorants de plusieurs plantes cousines du gingembre pour en extraire un jus qu’elle mélange avec le sucre obtenu d’un palmier, Arenga pinnata. À sept heures, elle se rend au marché local dans un village au nord de Yogyakarta, ville considérée comme le centre culturel de l’île de Java. Là se maintiennent vivantes des traditions centenaires, liées à la présence d’un sultanat, toujours en vigueur aujourd’hui.
Le jamu y est né, au XIVe siècle, dans le kraton, le palais du roi, pour soigner et surtout maintenir en pleine santé le sultan et sa cour. Ce qui fait la typicité du jamu, outre l’utilisation importante de jus frais de rhizomes, c’est l’intention de prévenir plutôt que de guérir, partant du principe que la meilleure façon de se soigner est de ne pas tomber malade !