Le retour en grâce du grand épeautre (2)


De Buzenol à Malagne, la moissonneuse gauloise en action

Suite de notre approche du grand-épeautre, entamée dans Valériane n°133. Promise à un bel avenir, la céréale de nos ancêtres les Gaulois est déjà riche d’un passé prestigieux. Pour la cultiver, ceux-ci disposaient d’un étonnant outil : une moissonneuse nommée vallus. Notre enquête débute à Malagne, à l’Archéoparc de Rochefort (1), site d’un domaine rural gallo-romain d’exception…

Des essais d’archéologie expérimentale sont conduits, à Malagne, depuis plus d’une dizaine d’années, inspirés par les travaux de deux archéologues réputés.

François Sigaut, agronome et historien de l’EHESS-Paris, avait développé, dès 1981, l’hypothèse selon laquelle le vallus des Gaulois, dont les dents de bois ne sont pas tranchantes et encore moins garnies de couteaux, serait directement associé à la culture de céréales à épi fragile, et à une agriculture basée sur la récolte et le stockage du grain au stade épi afin de pouvoir accélérer la livraison et répondre ainsi à la demande des centres urbanisés ou militaires du nord de l’empire gallo-romain.

Georges Raepsaet, archéologue de l’ULB avait, quant à lui, cherché à répondre à la question suivante : comment tirer et propulser simultanément une moissonneuse avec un âne, tout en gardant la liberté de varier la hauteur de l’outil en mouvement ?
Nous aimerions, quant à nous, pouvoir conclure, en confirmer ou en infirmant l’existence d’un terroir pour le grand épeautre dans nos régions.