Haïti, l’ancienne « perle des Antilles », a dû son surnom à deux plantes, le café et la canne à sucre, dont la culture fit jadis la richesse de quelques colons grâce au labeur de leurs esclaves. Aujourd’hui, d’autres végétaux contribuent au mieux-être des descendants de ces derniers.
Est-il un pays plus évocateur de problèmes, de malchance et de pauvreté ? Après des dictatures féroces, de terribles tremblements de terre, des inondations dévastatrices et des cyclones récurrents, on pourrait s’attendre à rencontrer en Haïti des gens vivant dans une misère noire, dépourvus de tout face à la cruauté des hommes et à la puissance destructrice de la nature. Pourtant, à l’encontre de mes préjugés, j’y ai rencontré des personnes, certes conscientes de leurs difficultés, mais heureuses de vivre et d’une ingéniosité remarquable. Si la malnutrition existe, si les maladies font, là aussi, partie de la vie, la santé globale ne m’a pas l’air pire qu’en Occident – ou peut-être les gens se plaignent-ils moins ? Les plantes, dont cinq mille espèces existent dans le pays, accompagnent les Haïtiens dans leur vie de tous les jours…