Les plantes toxiques

À notre époque où le citadin a de plus en plus soif de quitter son béton, la cueillette des plantes sauvages est revenue à l’ordre du jour. Mais si la nature est généreuse et nous propose d’innombrables trésors où puiser la vie, elle y met pourtant des limites : certains végétaux sont toxiques, à des degrés variables, allant de la simple indigestion à la mort brutale…

À tout seigneur, tout honneur : allons rendre visite, dans ses alpages, à la plante la plus toxique de notre flore, l’aconit napel (Aconitum napellus). Pourtant, qu’il est beau avec ses longues hampes de fleurs bleues en forme de casque romain – on le surnomme d’ailleurs « casque de Jupiter » -, à tel point qu’il est fréquemment cultivé pour décorer les jardins. Mais saviez-vous que nos ancêtres se servaient de son suc pour empoisonner leurs flèches de guerre ? L’effet est foudroyant ! Le danger est tel que l’on raconte que des personnes ont été intoxiquées rien qu’en récoltant des fleurs d’aconit pour en faire des bouquets. C’est fort possible car la sève de la plante pourrait pénétrer dans l’organisme par de simples égratignures aux doigts… L’aconit napel renferme des alcaloïdes hautement toxiques, qui peuvent tuer un homme en quelques heures. Sa racine en forme de navet – c’est ce que signifie le mot « napel » – a parfois été confondue avec celle de plantes comestibles : une erreur que l’on ne peut pas commettre deux fois ! Trop souvent, des morts surviennent dans les Pyrénées Orientales par suite de confusion, pourtant facile à éviter, des jeunes pousses d’aconit avec une Ombellifère comestible, au joli nom de couscouille (Molopospermum pelopponesiacum), très appréciée des catalans. Prudence, donc !