Le samedi 3 décembre 2016, à l’initiative de la Locale Nature & Progrès de Philippeville, une cinquantaine de personnes se sont réunies autour de la problématique de l’habitat alternatif. De nombreux témoignages ont d’abord permis d’appréhender le quotidien de ceux qui ont choisi ce type de logements, leurs joies et leurs difficultés. Différents experts ont ensuite attiré l’attention de l’assemblée sur les impératifs légaux et environnementaux liés à la thématique. Une journée riche en expériences et aux conclusions prometteuses…
En Wallonie, entre dix et quinze mille personnes ont fait le choix de vivre en « habitat léger ». Ce concept rassemble de multiples réalités de terrain, du chalet à la yourte en passant par la caravane. Ils sont majoritairement réunis dans les parcs résidentiels, campings et domaines de Wallonie et l’on parle alors d’ »habitat permanent », puisqu’il s’agit d’équipements à vocation touristique qui sont utilisés comme résidences principales. Pour d’autres, on fait mention d’ »habitat alternatif » car il s’agit de nouveaux types de logements, perçus comme originaux : yourte, tinny house, tipi… Les occupants sont souvent des jeunes qui ont opté pour un mode de vie à l’écart de la tendance actuelle et plus en harmonie avec la nature. D’une manière générale, ces différents types d’habitations sont encore considérés comme illégaux. Depuis 2002, le Plan d’action pluriannuel relatif à l’habitat permanent dans les équipements touristiques – le Plan HP – a pour mission de permettre le relogement, en habitats conventionnels, de ces citoyens d’un autre genre… Mais en ont-ils réellement la volonté ?
Aujourd’hui, de nombreux jeunes, dont des couples avec enfants, font le choix délibéré de ce mode de vie. Les raisons qui poussent à s’installer en habitat léger sont multiples. Il s’agit, premièrement, d’une opportunité financière ; face au coût exorbitant d’une maison, à la difficulté d’obtenir un prêt hypothécaire et à l’engagement sur le long terme que la démarche représente… Mais l’intérêt environnemental semble aussi évident lorsque l’habitat alternatif se veut le porte-étendard de l’écobioconstruction. Il s’agit dans ce cas de logements à très faible consommation énergétique, érigés en matériaux renouvelables, écologiques, biodégradables ou recyclés. Enfin, il y a le choix d’un autre rythme de vie. L’habitat alternatif, moins coûteux, permet de s’accorder du temps pour des activités non lucratives. Réduction du temps de travail, investissement personnel dans des activités sociales, reconnexion avec la nature toute proche, liberté de prendre le temps de s’écouter et de s’impliquer dans ce qui permet l’épanouissement…