A l’instar de son travail sur les systèmes alimentaires, pour la promotion de la bio, Nature & Progrès, dans un même souci de cohérence, a souhaité s’attaquer aussi aux systèmes qui conditionnent nos habitats et aux nombreux problèmes que rencontrent les citoyens vis-à-vis de leurs logements : pollution de l’environnement, surconsommation d’énergies fossiles, etc. La réussite du projet « Ma maison locale » nous amène aujourd’hui à reconsidérer la direction dans laquelle s’engager et à revenir, par conséquent, sur le chemin parcouru…
Au commencement, notre travail dans le secteur de l’habitat s’orienta dans deux directions opposées, en fonction des acteurs que l’association avait recrutés : d’une part, les professionnels de la bioconstruction et, d’autre part, les simples particuliers, généralement candidats bâtisseurs. Cette première phase porta principalement sur l’information et la formation de ces acteurs sur les matériaux écologiques, les énergies renouvelables et les nouvelles techniques constructives. Des cycles de formations furent ainsi organisés à l’intention des uns et des autres. Durant tout ce temps, les locaux de notre association se muèrent en lieux de rencontre pour tout ceux qui participaient à ces activités ; la revue Valériane permit la diffusion vers nos membres des positions qui étaient les nôtres sur les grandes questions de l’écobioconstruction. Beaucoup de non membres, qui lisaient également la revue, en étaient informés eux aussi. Les dix premières années d’activités furent donc principalement des années de vulgarisation du concept d’écobioconstruction, via l’information et la formation de ses nouveaux acteurs. Nous nous efforcions alors de montrer les errements du mode de construction classique et les nombreux avantages qu’il y avait, par conséquent, pour la société de s’orienter vers une construction plus respectueuse de l’environnement. Une animation méthodique et systématique permit de vulgariser très largement les différences entre construction écobiologique et construction classique. Sûrs qu’un citoyen bien informé fait toujours de meilleurs choix, nous nous sommes efforcés de renforcer ses capacités par le partage de connaissances et de savoir-faire. L’écobioconstruction sortit lentement mais sûrement de son statut de pratique marginale – voire sectaire aux yeux de certains – pour être progressivement reconnue comme une vraie démarche d’avenir à la portée de tous.