J’examine la fresque peinte de couleurs chaudes sur cette roche glacée. Une silhouette familière de cheval, plusieurs dessins de cerfs aux bois immenses et densément ramifiés… Ce qui m’impressionne le plus, ce sont ces deux bêtes à cornes. Des aurochs. Ils ressemblent à nos vaches mais ont quelque chose de plus impressionnant…
A la lueur de la flamme vacillante, ils semblent danser au milieu d’une scène de chasse. Mon regard se perd, mon imagination poursuit sa course. J’entends les cris de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs courant tout autour de l’arène, je vois les flèches fuser en direction des deux bêtes apeurées, je ressens même l’euphorie chez les hommes et les femmes pour qui, à cette époque, tuer un tel gibier assurait, pour quelques semaines, la survie de la tribu. Mais qui étaient ces fabuleux animaux qui ont tant impressionnés nos ancêtres au point de stimuler leur talent artistique, dans cette grotte de Lascaux, entre 17.000 et 18.000 ans avant notre ère ?
L’auroch, race disparue de bovidé, ancêtre de nos vaches actuelles, était un objet de fascination pour nos ancêtres. Sa taille est estimée à un mètre quatre-vingt au garrot pour les mâles et un mètre cinquante pour les femelles – nos bovins actuels mesurent environ trente centimètres de moins -, et son poids à près d’une tonne. Les aurochs sont pourvus de cornes impressionnantes, dirigées vers l’avant. Cet animal s’est éteint au XVIIe siècle pour différentes raisons : chasse, réduction de son habitat et multiplication de maladies apportées par l’élevage des bovins domestiques. Il a récemment été reconstitué à partir d’une sélection de races bovines. L’auroch de Heck actuel se rapproche de l’espèce originelle.