Trajectoires vers une société « conviviale »
« On déterminera les seuils de nocivité des outils, lorsqu’ils se retournent contre leur fin ou qu’ils menacent l’homme ; on limitera le pouvoir de l’outil. On inventera les formes et les rythmes d’un monde de production post-industriel et d’un monde social. »
Ivan Illich (1)
Pas une semaine ne passe, sans que nous ne soyons submergés par les promesses technologiques. Dans de nombreux médias, programmes de recherche, colloques ou discours politiques, la confiance en la technique pour résoudre les diverses crises que notre monde traverse semble être inébranlable…
L’heure est à l’optimisme et à la « pensée positive ». Si l’on écoute les plus grands partisans de l’innovation high tech, le monde numérique, la 5G et les nanotechnologies (2) devraient permettre de diminuer la pression sur les ressources naturelles, les panneaux solaires et les éoliennes nous débarrasseront des vieilles centrales polluantes, tandis que des spécialistes ou apprentis-sorciers en géothermie nous bercent dans l’illusion de maîtriser l’évolution du climat. En parallèle, des scientifiques, adeptes du transhumanisme (3), nous promettent, rien de moins, que l’immortalité, une intelligence et une mémoire augmentées, lorsque l’homme et la machine auront fusionné. Alors, pourquoi s’inquiéter ? Notre destin étant remis entre les mains d’experts en tout genre, l’avenir s’annoncerait donc radieux…