Sol vivant : jardin, potager ou champs ?

Fidèle a ses convictions bio qui insistent sur la nécessité de nourrir le sol plutôt que directement la plante, Nature & Progrès a organisé une grande journée de sensibilisation sur le sol vivant, le 11 novembre dernier, à la Ferme Sainte-Barbe, à Orp-Jauche. Nous souhaitons maintenant faire profiter les lecteurs de Valériane des importants exposés théoriques qui eurent lieu durant la matinée. Nous y consacrons le présent dossier. Guy Pirlet fit d’abord le point sur d’incroyables réseaux de champignons qui organisent la communication entre le sol et les plantes, ou entre les plantes elles-mêmes, afin qu’elles trouvent aisément dans le sol les sels minéraux provenant de la décomposition de la matière organique ; Eddy Montignies expliqua ensuite que le sol n’est pas un simple entrepôt où l’on stocke des nutriments mais, bien plus, une véritable usine où sont à l’œuvre des êtes vivants très spécialisés dont le rôle est de transformer la matière organique en matière minérale assimilable par les plantes…
Durant l’après-midi du 11 novembre, différents ateliers furent encore proposés :
– Fabrice de Bellefroid donna quelques pistes pour évaluer soi-même la nature d’un sol, en mettant l’accent sur la possibilité de travailler la matière minérale, quelle qu’elle soit, en y incorporant de la matière vivante qui permet aux micro-organismes de travailler le sol de manière beaucoup plus active ;
– Benoît Salsac (Worms asbl) expliqua ce que doit être un bon compost et comment y arriver sans trop de peine, en s’attardant spécialement sur la technique du lombricompostage qui peut même être réalisée en appartement ; cette technique permet aussi de recueillir le percolat du compost qui est un engrais de tout premier ordre ;
– notre hôte, Joël Lambert, nous présenta son parc de matériel agricole en précisant quel outil il utilise dans quelle circonstance : extirpateur, outils de désherbage, herse étrille… Il nous dit également l’importance qu’a la charrue à ses yeux, dans le type de sol qui est le sien du moins et pour la production maraîchère…
– Eddy Montignies nous convia à une analyse sensorielle sommaire du sol en examinant la situation de la parcelle et de la flore qui y pousse, en creusant un simple trou, en regardant comment la bêche s’y enfonce, en pointant un simple couteau dans les différentes couches, en brisant les mottes pour observer leur porosité, en mouillant la terre d’eau ou d’alcool afin de déterminer la quantité de « colle » organique qui la structure, etc.
– Guy Pirlet présenta enfin une méthode de compostage « en lasagne  » qui alterne couches de matières azotées et couches de matières carbonées. Cette méthode permet d’activer la maturation et d’obtenir un compost bien fait endéans les six mois.
Au final, une journée bien remplie qui aborda sous différents angles l’importante question du sol, une bonne manière aussi pour encourager le consommateur à se méfier des productions hors-sol qu’on essaie, de plus en plus, de lui faire avaler…