Après nous être exprimés, au nom de notre Commission Prévention santé, sur le thème des composantes énergétiques de notre alimentation – les glucides et les lipides -, il nous reste à évoquer trois autres familles de nutriments : les éléments plastiques – les protéines et les minéraux -, les micro-nutriments biocatalytiques et les éléments « nettoyeurs ». Nos besoins en protéines seront évoqués dans un prochain numéro de cette revue, durant l’été, en même temps qu’un dossier complet sur la question générale des protéines animales et de la viande. Concentrons-nous donc, cette fois-ci, sur les micro-nutriments biocatalytiques…
Ces micro-nutriments sont rassemblés sous trois bannières distinctes, même s’ils coopèrent entre eux le plus souvent : les vitamines, les oligo-éléments et les enzymes. A l’instar d’un moteur à combustion qui n’explose guère sans allumage, il est illusoire d’espérer tirer de notre alimentation une quelconque énergie sans catalyseurs, véritables initiateurs des transformations biochimiques que subissent les macronutriments – glucides, lipides et protéines. Leur présence relève d’un besoin incontournable.
Les biocatalyseurs ont en commun leur faible concentration, ce qui les fit considérer jadis comme quantité négligeable. Néanmoins, leur absence fige le métabolisme dans une lenteur incompatible avec le bien-être, le dynamisme, la fluidité, la réactivité, en un mot, avec la correcte vitalité. Un véhicule muni de carburant et privé de batterie restera au parking. Un repas constitué de calories et dépourvu de catalyseurs sera parqué dans le tissu adipeux sans améliorer les performances physiques du consommateur. Les diététiciens parlent alors de « calories vides ». On prend du poids et on manque d’énergie…
Si ces éléments subtils sont faiblement concentrés dans nos tissus et cellules, c’est dans la mesure où le métabolisme les réutilise un grand nombre de fois pour activer la même réaction biochimique au départ d’un grand nombre de substrats chimiques identiques. Ainsi, si les quantités nécessaires sont faibles, notre besoin, par contre, en est constant. Certains catalyseurs peuvent être mis en réserve – la vitamine B12, par exemple – mais beaucoup ne peuvent l’être, et beaucoup sont sensibles au vieillissement, à la chaleur, à l’oxydation, de telle sorte que les apports doivent être à la fois réguliers et fréquents.