François Couplan nous emmène dans l’île de Bornéo, un des endroits les plus sauvages de la planète, devenu une immense plantation de palmiers à huile. En quête d’une flore, d’une faune et de gens hors du commun, il nous a narré, dans un premier article, un long cheminement sur le flanc des collines avant d’arriver chez Darius et sa famille qui vivent toujours au cœur de la forêt. Nous l’avions ensuite laissé prendre une bonne nuit de sommeil réparateur…
Le lendemain, la fille de Darius, Diana, âgée d’une douzaine d’années, nous emmène à l’exploration des environs. Née dans la forêt, elle en connaît les moindres recoins et se montre une véritable spécialiste des usages des végétaux. J’en suis bluffé ! Après nous avoir conduits à la rivière où elle joue quelque temps dans le courant violent, elle nous propose de cueillir quelques légumes sauvages locaux pour notre repas du soir. Nous récoltons ensemble des feuilles d’Emilia javanica, une cousine du pissenlit que je connaissais déjà d’ailleurs en Asie et les tendres pousses d’une fougère nommée lingkong. Sur le chemin du retour, très raide, Diana coupe à l’aide de sa machette les grandes tiges d’une Zingibéracées (Etlingera coccinea) qu’elle épluche soigneusement : leur moelle à odeur de coriandre entrera dans la préparation du sambal, le condiment que l’on consomme traditionnellement avec le riz…