Comment réformer le bail à ferme pour le rapprocher de ses objectifs initiaux ?

Le consommateur wallon est toujours plus soucieux d’une alimentation locale et de qualité. Mais ceci n’est possible qu’à l’aide d’exploitations gérées en autonomie par des fermiers s’orientant vers une production de qualité. Hélas, celui qui travaille sur le champ est rarement le propriétaire du sol : 70% de la surface agricole wallonne sont, en effet, des terres mises à bail, celui-ci devant permettre un accès aisé à la terre pour ceux qui souhaitent la cultiver eux-mêmes et comme ils le souhaitent. Ce qui est souvent loin d’être la cas…

Le bail à ferme est donc au centre de toutes les critiques. Cette réalité juridique majeure a des racines historiques profondes : jadis, les fermiers avaient peu de garanties de pouvoir conserver dans le long terme une terre qu’ils cultivaient. Ils obtenaient, le plus souvent, des baux de neuf ans, difficilement reconductibles. Passés ces neuf ans, ils pouvaient se trouver dans l’obligation de recharger la charrette pour s’en aller chercher ailleurs une nouvelle ferme à cultiver. De telles conditions ne mettaient évidemment pas les agriculteurs dans de bonnes conditions pour être performants ; l’instabilité d’exploitation ne permettait pas d’envisager des investissements, en matériel notamment.