Notre conférence internationale « OGM – pesticides : j’ai le droit de savoir et de choisir !« , qui s’est tenue à Bruxelles en janvier dernier, a cherché à rassembler les arguments en faveur d’un étiquetage des denrées provenant d’animaux « nourris sans OGM ». Après l’expérience luxembourgeoise relatée dans le précédent numéro de Valériane, voici le cas de la France…
Arnaud Apoteker est docteur en biologie physico-chimique et détenteur d’un post-doctorat en chimie analytique. Il a travaillé pendant vingt ans pour Greenpeace – France, surtout sur les campagnes liées à l’utilisation de pesticides et à l’application du génie génétique dans l’agriculture. De 2011 à 2015, il fut conseiller OGM du groupe des Verts au Parlement européen, puis assura, en 2016, la coordination du Tribunal international Monsanto. Ancien membre du Haut Conseil des Biotechnologies, il est considéré comme un des meilleurs spécialistes des OGM, en France et dans le monde.
Se penchant sur les questions de l’information du consommateur quant à la présence d’OGM ou pas dans l’alimentation, il commence par rappeler l’opposition majoritaire des citoyens européens aux OGM agroalimentaires, depuis que les premiers OGM ont été autorisés à la culture et à l‘importation dans l’Union européenne. Une enquête récente montre que cette opposition ne faiblit pas depuis vingt ans. 84% des Français ne veulent toujours pas des OGM, cette opposition publique reposant sur de très nombreuses raisons et n’ayant rien d’irrationnel. Elle se base, au contraire, sur le fait que ces produits sont très peu évalués ; les consommateurs refusent d’autre part d’être obligés de consommer des OGM, alors qu’ils n’ont jusqu’à présent montré aucun avantage pour eux…