La banane de demain en chantier

Dans Valériane n°109, Philippe Lamotte nous expliquait les dangers courus aujourd’hui par la filière de la banane, une filière industrielle, s’il en est. La banane dessert Cavendish – la plus connue des variétés aboutissant dans nos assiettes européennes – est menacée par la progression de certaines maladies et par la résistance croissante des parasites aux pesticides utilisés dans les monocultures. Et si l’agro-écologie était à présent l’avenir de la banane ?

Dans leurs travaux destinés à endiguer les maladies, des chercheurs découvrent – ou redécouvrent – les bienfaits de l’observation, des savoirs ancestraux, des associations de cultures et d’autres méthodes nettement plus « douces » que les pesticides. La voie de l’avenir ? Oui, à la condition que le consommateur, qui exige des bananes à bas prix et facilement disponibles, y mette du sien lui aussi.
Les efforts de réduction des pesticides dans les bananeraies ne datent pas d’hier. Certains s’inscrivent dans une perspective phytosanitaire strictement technique. Celle-ci consiste à identifier les produits les moins néfastes pour l’environnement et la santé humaine et à cerner les meilleures périodes et conditions d’utilisation. D’autres sont davantage intégrés et/ou orientés vers une remise en cause de l’ensemble du système agroalimentaire bananier.
« De nombreuses solutions aux problèmes des bananiers se trouvent dans les pratiques traditionnelles des agriculteurs, explique-t-on d’emblée chez Bioversity International, une ONG partiellement basée à Louvain (Brabant flamand) : notamment l’utilisation d’une plus grande diversité d’espèces et de cultivars, mais aussi la fertilisation avec du compost ou du fumier. En veillant à ce que le sol soit à la fois sain et bien nourri, on peut maintenir les ennemis du bananier à un niveau contrôlable. Soit en les éliminant, soit en rivalisant avec eux pour l’espace. »