Les moulins, c’est un roman passionnant ! Les choses y changent, de page en page, et même d’heure en heure… Beaucoup d’entre nous les avaient condamnés à n’être plus que des souvenirs ! Pourtant, nous découvrons l’inverse… lentement mais sûrement.
Le moulin d’Odeigne est alimenté par le ruisseau du Fays de la Folie, affluent de la rivière Aisne, elle-même affluent de l’Ourthe à Bomal. Muni d’une roue à godets de quatre mètres de diamètre, le moulin est donc alimenté par en-haut.
Le bâtiment est très ancien : on y a retrouvé un « règlement de travail » concernant le moulin, datant de 1527. Dans la trémie à décortiquer l’épeautre, on peut encore lire une gravure du meunier de 1777. Celle-ci est graduée en muid, ancienne mesure de capacité pour les grains.
Il s’agit, à l’origine, d’un moulin banal. Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur est dans l’obligation d’entretenir et de mettre à disposition des habitants de la seigneurie. La contre-partie en est, pour les habitants, qu’ils ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales payantes, bien sûr. Ce sont donc des monopoles technologiques comme, également, le four banal ou le pressoir banal.