De nombreuses atteintes aux droits des populations locales en RD Congo sont liées à la fois à l’abondance des ressources naturelles et à l’absence d’une application efficace des lois dans le secteur minier. Les études d’impact environnemental, instrument exploité par plus de cent pays et la plupart des agences internationales d’aide au développement, peuvent-elles juguler les impacts négatifs de l’extraction minière dans ce pays ?
1. L’exploitation minière en RD Congo
La RD Congo regorge de ressources naturelles, particulièrement minières. Les réserves de cuivre, cobalt et coltan comptent parmi les plus importantes au monde, mais on y extrait également de grandes quantités de diamant et d’or. La pression à laquelle fait face le pays croit de façon aussi impressionnante que la demande mondiale pour ces minerais.
Le secteur minier congolais se partage entre exploitations industrielle et artisanale. L’exploitation industrielle emploie une main-d’œuvre plutôt spécialisée, et donc en nombre restreint. Mais on estime par contre qu’autour de huit millions de personnes vivent grâce à l’exploitation artisanale : creuseurs, porteurs, casseurs de pierres et familles.
L’un des problèmes centraux de ce secteur extrêmement porteur qu’est l’exploitation minière pour la RD Congo en est sa gestion. Le cadre législatif est fourni mais l’application des textes échoue à protéger les populations et à permettre des rentrées dans les caisses de l’Etat qui seraient proportionnelles à la taille du secteur. Celui-ci, géré de façon rigoureuse, pourrait pourtant contribuer à sortir le pays de la pauvreté. La RD Congo est en effet devenue le premier producteur africain de cuivre, en 2014, ainsi que le premier exportateur mondial de cobalt. Tout en stagnant toujours aux dernières places de l’indice de développement humain…
Comme le soulignait Ricardo Carrere, dans son ouvrage sur les impacts de l’industrie minière, cette dernière est responsable d’importants impacts négatifs, au point qu’on peut sans doute affirmer qu’il s’agit là d’une des activités les plus destructrices du monde. Elle est, en effet, non durable, puisqu’elle exploite des ressources naturelles non renouvelables, mais impacte également l’environnement et la société souvent de façon irréversible (1).