Les limites de la batterie électrique

Dans les pages de Valériane n°113, nous nous interrogions sur ce que nous pouvons vraiment attendre de la voiture électrique. Son principal « facteur limitant » apparaissait clairement, tant en terme de coût que d’autonomie : il s’agit de la batterie, que transporte d’ailleurs n’importe quel outil électrique qui renonce au fil. Mais comment fonctionne une batterie, quels sont ses principaux paramètres, et comment l’utiliser correctement afin de prolonger sa durée de vie ? Le point avec Christian Steffens, ingénieur industriel, consultant indépendant en énergétique, électricité et électronique.

La plupart des appareils électriques privilégient aujourd’hui la mobilité. La tendance générale est de supprimer tous les fils. Toutefois, pour des questions de coût et de poids, les fabricants les équipent très souvent de batteries trop petites qui s’usent alors rapidement… et sont hors d’usage après deux ou trois ans. Leur remplacement s’avérant souvent impossible, c’est alors tout l’appareil qui doit être jeté et remplacé. La mobilité et l’apparente facilité sont des arguments de vente particulièrement fallacieux qui vantent le côté pratique comme un progrès, au détriment de la qualité, de la durabilité et de la réalité énergétique car l’outil sur batterie est généralement moins performant et moins puissant. Il coûte aussi plus cher, justement à cause de ces batteries qui lui confèrent une durée de vie très limitée, alors que l’appareil équivalent, avec fil, est largement plus durable. Voilà donc un cas particulièrement subtil d’obsolescence programmée que nous dénoncions dans Valériane n°110.
« La tendance au « sans fil », cette illusion de liberté, est une grave erreur, affirme Christian Steffens. Chaque fois que c’est possible, il faudrait toujours garder le fil afin de pouvoir éliminer cet énorme problème qu’est la batterie ! »