Mais quel âge peut bien avoir ce vieil arbre ? (2)

Passée l’émotion de la rencontre initiale, de nombreuses questions se pressent au pied d’un arbre ancien : mais quel âge peut-il bien avoir ? Avant même de tenter de l’évaluer, il convient de le contempler et d’avoir à l’esprit les épreuves – innombrables – qu’a dû surmonter ce vétéran pour parvenir, vivant, jusqu’à nous…

Pour peu que nous les ayons observés sur une certaine durée, nous sommes si accoutumés à voir les arbres vieillir et disparaître que nous finissons par oublier qu’un arbre est un être virtuellement immortel : contrairement aux animaux et aux humains, sa croissance est potentiellement illimitée car elle s’appuie sur la réplication de chacune de ses branches. De la petite pousse germinale s’élance une tige minuscule à laquelle le temps – et la chance – permettront de s’épaissir mais aussi de s’allonger en se ramifiant sans cesse, chaque nouvelle branche étant la réplication de celle qui l’a vu naître. L’expérience commune nous apprend toutefois que les arbres finissent par mourir. Du moins… leur partie aérienne. Car il est désormais avéré que certaines racines, desquelles jaillissent sans fin de nouveaux surgeons, ont traversé le temps. Certains experts ont souligné la très haute ancienneté de souches relictuelles, sans cesse régénérées et se jouant des siècles. En Grande-Bretagne, le professeur Rackham (1990) a étudié les forêts anciennes et estimait qu’un bosquet de tilleuls longeant la grande allée du célèbre parc de Westonbirt devait être millénaire…