La précédente révision par l’Europe de la réglementation sur l’agriculture biologique – règlement (CE) n° 834/2007 – avait déjà donné le ton et Nature & Progrès était déjà monté aux créneaux – voir Valériane n°64 ! Nous évoquions alors une simple édulcoration de la bio ; avec ce qui se trame aujourd’hui, c’est – hélas – d’une authentique trahison qu’il faut parler. Car on prétend nous imposer la possibilité de la chimie dans la bio. Rien de moins !
Le 13 octobre dernier, le Parlement européen a accepté de débuter les négociations avec le Conseil au sujet d’une nouvelle législation concernant l’agriculture biologique. Principal leitmotiv du nouveau projet : « assurer aux consommateurs que les produits biologiques qu’ils achètent sont réellement bio » ! Qui ne souscrirait à pareille intention ? Il y a parfois loin de la coupe aux lèvres mais là, c’est carrément la ciguë qu’on va nous faire avaler.
La jolie étiquette cache mal le petit trou par lequel le ver est – à nouveau ! – entré dans le fruit. Car si, en 2007, le règlement européen avait tout simplement aligné la tolérance en matière de pollution « fortuite » par des OGM sur la tolérance existant en matière d’agriculture conventionnelle – nous fûmes contraints d’accepter jusqu’à 0,9 % d’OGM dans la bio ! -, on cherche à présent à nous faire gober la même couleuvre… mais avec les pesticides et la chimie !