Quelle alimentation voulons-nous ? Stratégies alimentaires et durabilité

Nos pratiques alimentaires modifient le monde dans lequel nous vivons. Il est grand temps d’enfin nous en rendre compte et de changer notre façon de faire les courses. Mais nous, qui avons conscience des enjeux qui se jouent aujourd’hui, avons-nous réellement la volonté de modifier vraiment nos habitudes ? Pour mieux le savoir, Nature & Progrès vous a invités autour de la table, en juin et en juillet dernier, et vous a posés cette question : quelle alimentation voulez-vous, aujourd’hui, pour demain ? Retour sur cette grande tournée régionale…

– Le contexte des rencontres

Changements climatiques, contaminations aux pesticides, déclin de la paysannerie, chute de la biodiversité, gestion approximative des déchets et diverses autres sources de pollutions… Nous le savons, les modes de production industriels et énergivores ont des répercussions dramatiques sur le monde qui nous entoure. L’idée n’est pas ici de refaire une énième et triste liste de liens de causalité ou d’attirer, une nouvelle fois, l’attention du grand public sur la nécessité de changer « avant qu’il ne soit trop tard ». Il semblerait, de toute façon, que nous n’aurons bientôt plus le choix…
Dans sa brillante analyse au sujet de l’immobilisme collectif – six articles publiés dans Valériane tout au long de l’année 2016 -, Guillaume Lohest évoquait la difficulté de convaincre par un discours ex cathedra et global, et la nécessité de recourir à des modèles de réflexion plus participatifs et mieux adaptés à une échelle d’action locale. Nous nous sommes donc donnés pour mission de rencontrer le citoyen sur son propre terrain, afin de mener avec lui une discussion de fond sur l’alimentation. Sur son alimentation.

Dans un premier temps, le cheminement s’est voulu individuel : « Décrivez-nous votre alimentation idéale et les aspects qui guident vos choix en la matière… A quoi faites-vous attention quand vous faites vos courses ou quand vous jardinez ? » L’objectif de la démarche était de définir le modèle alimentaire souhaité pour dresser ensuite la liste des freins qui empêchent d’y accéder. Nous nous sommes ensuite attachés à « détricoter » ces obstacles – des préjugés, pour la plupart – pour en dégager des pistes de réflexions et des leviers de solution.