Rénover le bâti existant !

Plusieurs raisons incitent aujourd’hui Nature & Progrès à attirer l’attention sur l’indispensable rénovation du bâti existant en Wallonie et à Bruxelles. Les premières sont certainement d’ordre économique et social : tout pays réellement développé se doit de garantir à ses concitoyens des conditions de vie décentes, même quand l’horizon énergétique s’annonce maussade. Et au-delà de la place de choix qu’il faut maintenant faire à l’auto-construction, lancer un vaste chantier de rénovation annonce sans nul doute un incomparable gisement d’emplois locaux…
D’autres raisons sont d’ordre culturel et patrimonial : de longues années de quête d’une pseudo-modernité –trop souvent décrite comme fonctionnelle et confortable – nous ont éloignés des vieilles pierres de nos villes et de nos campagnes pour nous faire idolâtrer le luxe – ô combien ! – factice du « clé sur porte ». On ne compte plus aujourd’hui les lotissements ennuyeux, mal construits et mal isolés, de « fermettes » en briques rosâtres ; on ne compte plus les accumulations de « cages à poules » bon marché, conceptuellement, esthétiquement et techniquement dépassées. On ne compte plus, hélas, les petits villages qui se répandent en étoile le long de leurs principales voies d’accès…
Mais une nouvelle donne sociale et énergétique nous offre à présent l’opportunité historique de remailler les tissus urbains, de revaloriser le cachet ancestral de nos jolies campagnes. Les pouvoirs publics wallons l’ont bien compris à travers leur nouveau dispositif de primes à l’énergie : pour nous éviter d’avoir froid l’hiver, l’urgence est bien sûr à l’isolation des maisons ! Mais au-delà de leurs nécessités premières, de telles mesures sont aussi une vraie chance pour redécouvrir et ré-habiter nos villes – par le biais d’habitats groupés, par exemple –, pour redynamiser et ré-enchanter nos campagnes en offrant une modernité nouvelle à la vie rurale.
Reste que, pour Nature & Progrès, les vraies raisons de rénover le bâti existant sont, avant tout, d’ordre environnemental : afin de produire moins de gaz à effet de serre, nous devons opter pour des logements plus compacts et moins énergivores, sans pour autant sacrifier notre confort ; il nous faut pour cela recourir à des matériaux locaux, produits avec une faible dépense d’énergie et surtout aisément recyclables en fin de vie… Il nous faut surtout de bons artisans, amoureux de leur métier, qui puissent garantir une mise en œuvre de qualité. Sans quoi, autant souffler dans une contrebasse…
Pérenniser la qualité de vie en Wallonie et à Bruxelles est à ce prix, mais l’effort est largement à notre portée. Si nous le voulons vraiment…