Il est bien loin le temps mythique du Paradis terrestre où l’homme nu n’avait qu’à tendre le bras pour se repaître des nombreux bienfaits que lui prodiguait une nature généreuse. L’homme, en effet, s’est mis à cultiver, il y a quelques milliers d’années ; il a ensuite eu l’idée saugrenue d’industrialiser cette agriculture, il y a quelques dizaines d’années à peine. Or notre environnement souffre de plus en plus de l’agression d’une pollution croissante. Et, triste paradoxe, les méthodes qui font notre alimentation, plutôt que d’être en harmonie avec la nature et ses paysages, contribuent lourdement à accroître ces graves déséquilibres.
Bien sûr, Nature & Progrès vous encourage à manger bio ! Et le souci principal de l’agriculture biologique est la sauvegarde de notre environnement. Toutefois, manger bio n’est vraiment que le premier pas que nous puissions aujourd’hui accomplir pour manger de manière écologique. Car du premier labour à notre dernière déglutition, les étapes sont nombreuses qui menacent, chaque jour un peu plus, cette planète bleue où nous sommes en transit.
Un très intéressant article signé Claude Aubert, intitulé « Penser globalement, manger localement », paru dans le n°2 de L’Ecologiste à l’hiver dernier, nous a donné l’envie de développer quelque peu la question. Bien sûr, les méthodes culturales, elles-mêmes, sont directement en cause, mais elles ne sont jamais qu’une conséquence des choix posés par le consommateur. La véritable responsabilité est chez lui. Le rééquilibrage de son assiette en faveur des produits végétaux est une chose importante que nous avons évoquée dans notre précédent numéro. L’écobilan de son menu devra aussi tenir compte d’une multitude de facteurs liés essentiellement au mode de distribution des produits qu’il choisit. Un comportement alimentaire écologiquement cohérent devra se soucier au moins de l’origine du produit et, surtout, de la manière dont il est emballé…
Mais quelle conclusion tirer au bout du compte ? Elle sera sans surprise, de toute façon. Manger bio, c’est essentiel. Manger local et de saison également. L’idéal, c’est évidemment de produire soi-même la plus grande partie de sa nourriture. Autrement dit, de cultiver son jardin et, peut-être, d’élever ses poules…