Sommes-nous à la merci des espèces invasives ?

Nature & Progrès vous en a beaucoup parlé, il y a quelques années. Dans le numéro 47 de Valériane, nous vous disions pourquoi certaines espèces végétales importées pouvaient constituer une menace pour la biodiversité ; dans le 52, nous vous expliquions quelles réponses la recherche universitaire apportait déjà à ce problème ; dans le 54, notre ami François Couplan nous mettait en garde, en prêtant sa plume à trois « envahisseurs notoires » dont le développement intempestif avait déjà suscité énormément d’inquiétude…
La question préoccupait tellement les défenseurs de la nature qu’on était allé jusqu’à dédier à ces importunes un anglicisme particulièrement accusateur – « invasives » – afin d’exprimer à quelle point elles faisaient peur. Mais le gros problème de ces envahissantes exogènes, qu’elles soient animales ou végétales, reste les graves perturbations qu’elles occasionnent à la vie des écosystèmes autochtones où elles s’établissent. D’importantes régressions de la biodiversité sont à la clé !
Devons-nous dès lors cier haro sur ces affreuses choses venues d’ailleurs ? Allons-nous pour cela entrouvrir la porte à de vieux démons protectionnistes qui n’en demandent pas tant pour se réveiller ? Philippe Lamotte nous explique quelles réponses sont déjà élaborées, tant en ce qui concerne les espèces végétales que les espèces animales. Car mieux vaut être averti que certaines réactions sont bien plus adéquates que d’autres…

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Plantes invasives
A l’arme légère, plutôt qu’au bazooka !

Toutes les plantes invasives ne méritent pas d’être combattues sans relâche. Certaines, toutefois, constituent un réel problème pour la biodiversité. En Belgique, scientifiques, autorités publiques et secteurs professionnels concernés – horticulteurs, pépiniéristes, paysagistes… – ont voulu éviter de se crêper le chignon autour des enjeux commerciaux liés à la limitation de leur commerce. Ils ont mis au point un modèle de lutte qui, bien qu’il doive encore faire ses preuves sur le terrain, force déjà l’admiration bien au-delà de nos frontières. Alterias – c’est son nom ! – mérite qu’on s’y attarde. Ne fût-ce que parce qu’il pourrait faire tache d’huile auprès du grand public.