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21 mai 2025

Communiqué de presse

Des organisations dont des mutuelles de santé et de la  société civile comme Nature & Progrès, demandent au ministre de la santé Franck Vandenbroucke de faire entendre sa voix dans les décisions sur l’autorisation des pesticides, comme il en a la prérogative. Il s’agit d’un rôle qu’il a jusqu’ici abandonné.

Les pesticides ont un impact majeur sur la santé des citoyens et des agriculteurs. Des études scientifiques le confirment tous les jours, le doute n’est plus permis.  L’exposition provient principalement de l’alimentation, mais également des dérives de pesticides auprès des riverains, de la pollution de nos eaux, etc … Des liens ont été établis entre l’exposition aux pesticides et différents cancers (particulièrement lymphome non hodgkinien, myélome multiple, mélanome cutané, cancer des ovaires, du sein et de la prostate), les maladies respiratoires, les troubles neurodégénératifs (maladie de Parkinson), les troubles du développement et de la cognition, les troubles cardiovasculaires, l’infertilité et les malformations congénitales, l’intoxication aiguë, les troubles immunitaires ou les dommages causés au microbiome.

L’arrêté royal du 28 février 1994 relatif au stockage, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole prévoit que le ministre de la Santé dispose d’un droit de codécision en matière de pesticides. [1] Il s’agit précisément de veiller à ce que la réglementation européenne – qui place la protection de la santé humaine et de l’environnement au cœur de ses priorités, y compris dans le cadre de la production alimentaire – soit appliquée de manière cohérente et responsable. Ce droit de codécision a fait l’objet d’une transaction lors de la précédente législature, à la suite d’un protocole d’accord conclu entre les ministres de la Santé et de l’Agriculture.[2] Or, ces deux ministres sont toujours en fonction avec les mêmes attributions : la société civile s’oppose à ce qu’un tel protocole soit à nouveau signé par les ministres.

Aussi, la société civile belge, inquiète, se mobilise pour que le ministre Frank Vandenbroucke assume enfin pleinement et entièrement ses responsabilités en la matière au cours de cette législature et qu’il protège sa population.

Un précédent courrier d’organisations environnementales et de protection de la nature du 6 février 2025 est à ce jour resté sans réponse officielle. Une déclaration est publiée ce 21 mai 2025.[3]

 “ La question des pesticides dépasse de loin les pratiques agricoles et la protection des cultures. Les preuves scientifiques de leur toxicité pour notre santé, et celle des agriculteurs eux-mêmes, abondent. Ce n’est pas pour rien que depuis 1994, il est prévu que le ministre de la Santé dispose d’un pouvoir de co-décision en matière d’autorisation de mise sur le marché de ces produits. Cette compétence a été abandonnée lors de la précédente législature mais le ministre Vandenbroucke doit prendre ses responsabilités et exercer son pouvoir de co-décision en la matière. De surcroît, c’est tout à fait en phase avec la vision “One health” si chère à la Belgique.” note Virginie Pissoort de Nature & Progrès

[1] Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole, article 8.

[2] Protocole entre le ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique et le Ministre des Classes Moyennes, des Indépendants, des PME et de l’Agriculture du 20 octobre 2020

[3]  https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/05/Les-organisations-de-sante-et-environnementales-demandent-au-ministre-Vandenbroucke-de-faire-entendre-sa-voix-dans-les-decisions-sur-les-pesticides.pdf