Un rêve d’éleveur devenu réalité
Olivier Bailly n’est pas issu d’une famille d’agriculteurs, mais sa passion pour l’élevage a toujours été au cœur de ses projets. Après des études en agronomie à Huy, il s’est d’abord orienté vers le métier de couvreur. Pourtant, l’élevage bovin a toujours occupé son temps libre, avec un intérêt particulier pour les races locales comme le Texel et le Roux ardennais, qu’il a même étudiées dans le cadre de son mémoire de fin d’études. Le déclic est venu début des années 2010 lorsqu’il a pu acheter deux hectares de prairies dans son village natal, Burtonville, ainsi que deux taurillons Galloway, initiaux points de départ de sa ferme bio. Depuis, Olivier a agrandi progressivement son troupeau et ses terres, avec aujourd’hui une soixantaine de bovins Galloway élevés 100 % à l’herbe, sans engraissement de finition. Cette aventure, menée en parallèle de son activité professionnelle, témoigne de sa détermination et de son amour profond pour l’élevage.
Durabilité et autonomie
La Ferme du Pré Bosquay s’étend sur 48 hectares de prairies en Hautes-Ardennes, où les vaches Galloway paissent dans un environnement préservé et adapté. Les prairies, souvent ressemées avec un mélange développé par l’agronome Michel Censier, sont amendées avec du fumier composté et du compost de déchets verts, permettant de préserver la fertilité des sols pauvres de la région. Les animaux passent l’hiver en étable, construite en grande partie en matériaux renouvelables et de récupération par Olivier lui-même, démontrant un fort engagement dans l’autoconstruction et la sobriété écologique. L’élevage est mené dans le respect des cycles naturels, avec des vêlages presque tous sans assistance, et une alimentation basée presque exclusivement sur l’herbe, avec très peu de compléments extérieurs. Ce mode de fonctionnement garantit une viande de qualité, reconnue et appréciée par une clientèle locale fidèle.
Une démarche globale d’autonomie familiale et d’ancrage local
Au-delà de la ferme, Olivier et sa famille ont construit un mode de vie cohérent avec leurs valeurs environnementales et d’autonomie. Leur maison, également autoconstruites, intègre des systèmes écologiques comme la récupération d’eau de pluie, un traitement des eaux grises par lagunage, et un potager pour l’autosuffisance alimentaire. Olivier est aussi apiculteur depuis ses 25 ans, avec neuf ruches dont il partage le miel localement. Côté commercial, la ferme pratique la vente directe de colis de viande de taurillons, avec une liste d’attente qui témoigne de la demande importante. Olivier s’implique également dans la création d’une coopérative locale pour faciliter la distribution de produits bio et locaux à Vielsalm.
