Un SOS envoyé à la communauté internationale
L’exploitation intensive de la nature ne cesse de repousser les limites géographiques et géologiques. Pour alimenter les chaînes de production et de consommation, nos sociétés basées sur la croissance continuent d’extraire à un rythme effréné des matières premières du ventre de la Terre, en différents endroits du globe. Aucun continent du monde n’échappe à cette entreprise destructrice pour les territoires, les écosystèmes et les cultures de nombreux peuples. Dans la continuité de nombreuses missions menées au Pérou et au Congo, la Commission Justice et Paix s’est lancée cette année dans l’investigation de projets miniers industriels en cours d’exploitation en Europe.
Au début du mois de mai dernier, nos recherches nous ont conduits dans le Nord de la Grèce, en Chalcidique, et plus précisément dans la municipalité d’Aristote, lieu de naissance du célèbre philosophe de l’Antiquité. Invités pas ISF SystExt (1) qui a déjà réalisé plusieurs « séjours miniers » en Europe, nous avons rejoint Georgios Tsirigotis, représentant du collectif SOS Halkidiki, comité de lutte contre l’exploitation industrielle de l’or en Chalcidique. A notre arrivée, il explique : « l’exploitation aurifère ne date pas d’hier dans cette région. De l’or est ainsi extrait du sol depuis l’époque de Philippe II de Macédoine, dans l’Antiquité, il y a 2.400 ans. Mais aujourd’hui, nous faisons face à un projet d’exploitation dont l’ampleur menace nos conditions de vie. »