Producteurs Bio N&P

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6 novembre 2025

Communiqué de presse

Alors que les PFAS, polluants éternels, contaminent nos sols, nos rivières et notre alimentation, Nature & Progrès Belgique tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : l’agriculture biologique offre déjà toutes les solutions pour se passer des pesticides PFAS ! L’association appelle les autorités à s’inspirer du Danemark et à interdire la mise sur le marché de tous les pesticides contenant des PFAS.

Un lien établi entre pratiques agricoles et présence de PFAS

En Belgique, 11 % des substances actives autorisées dans les pesticides sont des PFAS, ces composés chimiques persistants dont la toxicité est établie[1]. Selon les dernières études de PAN Europe, réseau européen dont Nature & Progrès est membre, il existe des taux élevés de TFA (dérivé de nombreux pesticides PFAS) dans les rivières européennes situées dans les régions à forte densité agricoles. En Wallonie, un prélèvement dans la Mehaigne avait révélé une contamination parmi les plus élevées de la quarantaine d’échantillons prélevés en Europe, et un monitoring exhaustif de l’eau de la distribution réalisé par la SWDE a déjà affiché des niveaux inquiétants de contamination[2] qui tendent à augmenter dans le temps dans les zones les plus sensibles. De nombreuses recherches montrent que l’eau, le vin, les fruits et légumes seraient aussi fortement contaminés par le TFA.[3]

En outre, la courbe de ventes de pesticides PFAS est en hausse et exponentielle pour les dernières années, ce qui doit d’autant plus nous inquiéter. 

Une réponse évidente : l’agriculture biologique

Alors que la Ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, lance les Etats Généraux de la Protection des Cultures pour étudier les alternatives aux pesticides, Nature & Progrès rappelle que la solution est connue de longue date : l’agriculture biologique. Dans une nouvelle brochure consacrée aux pesticides PFAS, l’association dresse un état des lieux complet de leur usage en agriculture et met en lumière les alternatives concrètes déjà mises en œuvre dans les fermes biologiques. Aujourd’hui, en Wallonie, 12,3 % de la surface agricole utile est cultivée en bio. Ces fermes démontrent qu’il est possible de prévenir plutôt que guérir : allonger les rotations, choisir des variétés résistantes, préserver les sols, favoriser la biodiversité, … Ces pratiques permettent non seulement de se passer totalement des pesticides PFAS, mais aussi de restaurer la qualité de l’eau, de l’air et des sols tout en assurant des revenus durables aux producteurs et aux productrices.

Comme l’indique l’agriculteur Gwenaël du Bus dans le film de Nature & Progrès « Intensif »[4] : 

« En bio, il y a plus de boulot et beaucoup plus de technicité. Les gens ont parfois l’impression que c’est l’inverse : le producteur bio c’est la nature, ce qu’on faisait il y a 200 ans, c’est facile… et que le conventionnel, c’est de la technicité. C’est quasiment l’inverse. On doit être beaucoup plus techniques en bio : le désherbage doit être très fin, les machines bien adaptées, on doit avoir beaucoup plus de diversité de produits. »  

Une demande claire : stopper le problème à la source

Nature & Progrès appelle les autorités belges et européennes à interdire en amont la mise sur le marché de tous les pesticides contenant des PFAS, en cohérence avec le principe de précaution. Le Danemark a déjà montré la voie en interdisant plusieurs pesticides PFAS afin de protéger durablement ses eaux souterraines. Il est urgent que la Belgique suive cet exemple et qu’elle engage une transition agricole dans laquelle l’agriculture biologique est reconnue comme levier majeur pour la santé publique et environnementale. 

« Depuis plus de cinquante ans, l’agriculture biologique prouve qu’il est possible de produire de manière saine et autonome, sans dépendre de la chimie. Les solutions existent, pour prendre soin de notre santé et de notre environnement. Il est urgent d’en faire la norme. » souligne Julie Van Damme, Secrétaire Générale de Nature & Progrès. 

Télécharger la brochure complète :

https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/11/Brochure_stopper-les-pesticides-pfas-a-la-source.pdf

 

[1] Voir par exemple : European Environment Agency, (2019). Emerging chemical risks in Europe ‘PFAS’ , EFSA (2020), Risk to human health related to the presence of perfluoroalkyl substances in food, Sunderland et al. (2019), Environmental Health Perspectives, DOI: 10.1289/EHP4555, Grandjean et al. (2012), Journal of the American Medical Association (JAMA), DOI: 10.1001/jama.2012.12525, Barry et al. (2013), Environmental Health Perspectives, DOI: 10.1289/ehp.1205829, Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), Toxicological Profile for Perfluoroalkyls (2021). 

[2] Nature & Progrès réagit aux nouvelles informations sur la présence du TFA dans l’eau potable en Wallonie – Nature & Progrès

[3] Augmentation alarmante de la présence du TFA dans les vins européens – Nature & Progrès 

[4] https://www.natpro.be/intensif/