OGM – pesticides

Conférence internationale

Le 26 janvier 2017, nous avons organisé une conférence internationale représentant la première étape de la campagne. Elle a rassemblé des experts en toxicologie, des éleveurs, des personnalités présentant les expériences de labélisation « nourris sans OGM » dans d’autres pays européens. Ensemble, ils ont discuté de l’évaluation de la dangerosité potentielle des OGM tolérants au Roundup, du Glyphosate et du Roundup ainsi que les perspectives de labellisation. Cette conférence a permis de faire le point sur l’impact sanitaire, pour l’Homme et l’animal d’élevage, des OGM utilisés en agriculture conventionnelle pour nourrir les animaux et des pesticides dont ils sont gorgés.

Compte-rendu

La conférence internationale organisée par Nature & Progrès a accueilli près de 220 personnes sur le site du Bel à Tour & Taxis le 26 janvier 2017: des consommateurs, politiques, scientifiques, personnes du secteur alimentaire, représentants de la grande distribution, représentants de Monsanto, associations de citoyens, etc.

Cette conférence était le coup d’envoi d’une vaste campagne notamment de plaidoyer auprès des diverses parties prenantes, destinée à obtenir en Belgique une législation instaurant un label « nourri sans OGM » pour les viandes, volailles, poissons et « issu d’animaux nourris sans OGM » pour les œufs, le lait, le fromage,… à l’instar de ce qui est déjà mis en place dans divers autres pays de l’Union européenne.

Durant la matinée, Mr Seralini a notamment pu nous démontrer les effets sur la santé de rats nourris aux aliments OGM. Publiée initialement le 19 septembre 2012 dans la revue scientifique à comité de lecture Food and Chemical Toxicology, cette étude a été menée par Gilles-Éric Séralini et une équipe de chercheurs de l’université de Caen. Elle a coûté plus de 3 millions d’euros ; elle a été financée et soutenue notamment par les fondations Ceres (Consommateurs et Entrepreneurs Responsables) dont font partie les groupes Auchan (dont le fondateur Gérard Mulliez est engagé auprès des groupes antiOGM depuis plusieurs années, même s’il se défend d’être antiOGM) et Carrefour, et la Fondation Charles Leopold Meyer pour le progrès pour l’homme, ainsi que des fonds provenant de la réserve parlementaire du sénateur français François Grosdidier.

L’étude compare des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié (cultivé avec ou sans Roundup), des rats ayant reçu du Roundup uniquement (sans maïs OGM) et des rats contrôles, durant deux ans. Les auteurs affirment que les rats femelles ayant ingéré du maïs OGM et/ou du Roundup sont mortes plus et plus rapidement que le groupe contrôle. Les auteurs concluent également que les rats mâles et femelles testés ont développé plus de tumeurs que les contrôles et que l’ingestion de maïs OGM et/ou de Roundup provoque également des problèmes hormonaux et de toxicité au foie et aux reins.

Mr Pedersen, un éleveur de porcs danois, nous a apporté son témoignage. En effet, il est , il y a 6 ans, passé d’une nourriture soja OGM à une nourriture free OGM. Il nous a démontré que qu’il avait pu diminuer de 2/3 sa consommation de médicaments ! Les chiffres et photos de son intervention sont très impressionnantes.

A été abordée, par Mr Veillererette, président du PAN Europe, la question des effets chez l’Homme, de la détection de résidus de glyphosates dans divers organes. Il nous a parlé de l’étude réalisée sur des parlementaires européens et qui démontre que 100% d’entre eux avaient des résidus de glyphosate dans l’organisme.

L’après-midi de la conférence a été consacrée aux différentes expériences de labellisation en Europe. Le but de cette conférence est également d’offrir au citoyen la possibilité d’opérer des choix alimentaires informés. En effet, environ 80% des OGM-pesticides importés dans l’Union européenne (par ex : soja et maïs) sont utilisés pour nourrir les animaux d’élevage alors que la législation européenne est telle que seuls doivent être étiquetés « OGM » les produits destinés à l’alimentation humaine ou animale qui contiennent volontairement des OGM ou des ingrédients qui en dérivent. Ces traces d’OGM étant autorisées sans étiquetage jusqu’à 0,9% si leur présence est involontaire et inévitable. Pourtant, le citoyen doit pouvoir être en mesure d’accepter ou non le recours à des OGM pour la production de toutes ses denrées alimentaires y compris celles provenant d’animaux (viandes, volailles, poissons, lait, œufs, …) pour lesquelles il n’existe actuellement, au niveau européen, aucun label pouvant le renseigner à cet égard même si l’animal a été nourri aux OGM sa vie durant.

A défaut d’un label « sans OGM » ou « nourri sans OGM » ou « issu d’animaux nourris sans OGM » harmonisé et réglementé au niveau européen, il est possible d’utiliser un tel étiquetage, volontaire, au niveau des Etats membres de l’Union européenne. Il fait l’objet d’une législation dans plusieurs pays. L’après-midi de la conférence a été consacrée aux expériences avec de tels labels utilisés en France, en Autriche, en Allemagne, au Luxembourg et dans la région du Danube. En Autriche, l’utilisation du label Free of GMO a ouvert des marchés aux agriculteurs et aux producteurs agroalimentaires Ont été décrits et discutés l’existence ou non d’un logo, la signification précise des labels (dont le seuil accepté pour des contaminations fortuites ou techniquement inévitables dans les aliments pour animaux, la période de nourrissage sans OGM des animaux avant leur consommation), le mode de contrôle du label, son coût économique, ses avantages, son intérêt et sa compréhension de la part des citoyens, les parts de marché qu’il génère et leur évolution temporelle, les perspectives d’harmonisation pan-européenne à l’instar des standards harmonisés élaborés pour la Région du Danube, le rôle des organismes nationaux de coordination du label,…

Les impacts sanitaires pour l’homme et les animaux d’élevage ainsi que les expériences positives de labellisation décrites pour ces quelques Etats voisins devraient pouvoir alimenter la réflexion en vue de l’adoption d’une législation instaurant un tel étiquetage en Belgique.

 

Cette dernière est située sur la commune de Lens, au nord de Mons, en région limoneuse. Daniel et Monique ont repris l’exploitation en 1979. Ils ont réussi à prouver qu’il est possible d’élever une quarantaine de vaches laitières en parfaite autonomie, juste avec de l’herbe et un peu de céréales de la ferme.

Pas d’intrants sur l’exploitation, une mécanisation réduite au maximum et une faible charge d’investissement pour une production locale de haute qualité, aux émissions de gaz à effet de serre des plus limitées… Le tout certifié bio !

« Un hectare de prairie, par exemple, peut produire deux tonnes de protéines par an grâce au trèfle, alors qu’un hectare de soja n’en produit que neuf cents kilos ! Une telle richesse nous permet d’être totalement autonomes en protéines : pas d’achat de soja, souvent utilisé en complément du maïs – et pas de transport, une fois de plus. Enfin, pas de participation à la déforestation, ni d’utilisation d’OGM… »

La ferme Raucq

Témoignage

Cet éleveur de porcs danois a beaucoup lu la littérature scientifique sur le Glyphosate et le Roundup, discuté et collaboré avec divers scientifiques dont Monika Krueger, Thomas Böhn, Don Huber, …

 

Il parcourt le monde pour témoigner de son expérience: les maladies diverses quand la nourriture contient des OGM Roundup tolérants et leur disparition quand la nourriture est non-OGM, le retour des maladies quand on repasse à la nourriture avec OGM car rupture de stock de nourriture non-OGM.

Il a pu mettre en évidence un lien entre les concentrations en Glyphosate dans la nourriture des truies et, d’une part, le nombre de malformations (cranial and spinal deformities) chez les porcelets et, d’autre part, le nombre de porcelets par portée.

Ib Borup Pedersen

Conférencier