Qu’ils soient humains ou animaux…

En prélude à une plus large étude consacrée à « La juste place de l’animal dans notre monde » – qui pourra être lue sur notre site Internet avant la fin de l’année -, nous vous proposons trois textes sondant le fossé qui sépare aujourd’hui l’idéologie végane de la pratique ancestrale et tranquille des éleveurs que soutient Nature & Progrès. Un clivage d’autant plus surprenant que notre combat contre l’industrialisation de la viande est bien le même…

A ceux qui trouveraient excessive la comparaison de l’élevage intensif et de la boucherie industrielle avec l’Holocauste, on recommandera la lecture du livre de l’historien américain Charles Patterson, Un éternel Treblinka (1), où il rappelle que c’est dans les Union Stock Yards, gigantesque réseau de parcs à bestiaux et d’abattoirs installés au sud de Chicago, qu’Henry Ford eut, dès 1922, la révélation du modèle d’organisation du travail auquel il attacha son nom. C’est le même Henry Ford qui fut, à l’époque, l’instigateur de textes antijuifs virulents et le propagateur du pamphlet antisémite Les Protocoles des sages de Sion. Patterson dénonce également une rigoureuse similitude entre la rationalisation de la zootechnie et de l’abattoir, d’une part, et la pratique de l’eugénisme et d’une « anthropotechnie » exterminatrice, d’autre part, mises en œuvre par les nazis pour des Hommes préalablement déchus au rang de bêtes. Certes, il n’y eut pas là de fins alimentaires mais des difficultés d’autant plus incommensurables à se débarrasser de la masse inouïe des corps assassinés…