Un parcours de conversion bio
Freddy Vander Donckt arrive à la ferme Dôrlôu en 1977, après avoir travaillé comme ouvrier agricole dans le même village. À cette époque, il démarre son activité en agriculture conventionnelle. Cependant, ne trouvant pas d’adhésion à la conversion bio chez Agrisain, Freddy part s’informer en Ardennes auprès d’agriculteurs expérimentés. En 1987, il réalise ses premiers essais selon un cahier des charges bio proposé par Nature & Progrès France, tout en lançant un maraîchage sur une petite surface. Sa conversion complète au bio est effective en 1990, marquant un tournant décisif dans son projet. Il développe alors la vente directe avec l’ouverture d’un petit magasin à la ferme, se détachant progressivement de la vente majoritairement en circuit long.
Diversification des activités
Pour valoriser pleinement ses productions animales et céréalières, Freddy ouvre en 1996 une boucherie et une boulangerie sur place, utilisant notamment les céréales locales transformées dans un moulin régional. La démarche vise à offrir une plus-value aux produits issus de la ferme. En parallèle, son épouse, formée au métier de traiteur, inaugure en 2006 une cuisine avec une salle de restaurant qui ouvre d’abord uniquement les weekends. Cette activité s’étend ensuite avec l’ouverture d’une épicerie de 200 m², qui accueille désormais la vente de produits laitiers. Ces aménagements participent à faire de la ferme un lieu de production et de vente directe diversifié, de la terre jusqu’à l’assiette.
Une ferme polyvalente et en pleine évolution
Aujourd’hui, la ferme Dôrlôu s’étend sur 40 hectares, dont 15 hectares de prairies acquis en 2006 pour accroître le troupeau. Le cheptel est varié : 24 vaches laitières, une dizaine de vaches allaitantes avec un taureau limousin, 30 à 40 cochons avec 6 truies, 250 poules pondeuses, ainsi que des poulets d’engraissement, des pintadeaux, des canards et une quinzaine de brebis. La production de viande est proposée fraîche et sous vide, garantissant qualité et conservation. Les cultures sont réparties équitablement entre prairies temporaires, prairies permanentes et céréales – dont une part dédiée aux céréales panifiables (froment, épeautre) utilisées pour la boulangerie. On y trouve aussi des mélanges fourragers pour le bétail ainsi que quelques petites parcelles de pommes de terre et légumes, contribuant à l’autonomie et à la diversité des productions. L’activité cuisine s’est également développée avec la préparation de 80 repas chauds pour l’école voisine, illustrant l’ancrage local et la vocation multifonctionnelle de cette ferme bio.