Une reconversion engagée pour une ferme à taille humaine
En 2022, Daphné Wislez quitte son emploi dans le service public pour fonder sa propre ferme à Anthisnes : Les Co&co’s de Néné. Elle y élève environ 1.300 poules pondeuses, quelques lots de poulets de chair ainsi que des porcs de race Duroc. Dès le départ, elle fait le choix d’un élevage attentif au bien-être animal : les poules disposent d’un hectare de parcours extérieur, de perchoirs allongés, d’une faible densité d’occupation et d’un éclairage adouci. Pour maintenir des parcours de qualité, elle pratique le sursemis et plante haies, arbres fruitiers et petits fruits. À travers une présence quotidienne, elle cultive un lien étroit avec ses animaux, dont le bon état sanitaire témoigne du soin apporté.
Produire moins, mais mieux : œufs, viande et transformation artisanale
Les œufs des débuts de ponte sont transformés en pâtes bio à base de petit épeautre et de blé dur par des ateliers artisanaux indépendants. La viande porcine est vendue en direct en colis de viande et valorisée en pâtés. Daphné compte développer et diversifier cet atelier avec des salaisons notamment. Les poulets sont élevés en petits lots jusqu’à 90 à 100 jours, un âge rare dans l’élevage moderne, permettant d’obtenir une viande plus ferme et goûteuse. Daphné accompagne ses volailles jusqu’à l’abattoir coopératif de Rhisnes, où elle participe elle-même aux opérations et assure l’emballage. Elle vend en direct, via un distributeur local et un petit point de vente à la ferme, mais écoule surtout ses œufs via une trentaine de magasins et restaurants.
Vers plus d’autonomie et une maîtrise accrue de l’élevage
Pour aller plus loin dans son autonomie, Daphné envisage de produire elle-même une partie de l’alimentation de ses volailles, en reprenant des terres à cultiver. Elle réfléchit aussi à accueillir des poussins de chair plus jeunes, dans un espace chauffé et adapté, inspirée par un éleveur du Gers rencontré lors d’un voyage organisé par Biowallonie. Cette transition pourrait lui permettre d’introduire une race plus rustique, issue d’une filière plus cohérente avec ses valeurs. Militante de longue date au sein de Nature & Progrès, elle apprécie le lien entre producteurs, la défense de l’artisanat et les principes qui fondent l’agriculture biologique à visage humain.