Ferme du Muselbur

Ferme du Muselbur

Sébastien Noël

Boeuf

Adresse 
Hinter den Garten 1, 6700 Arlon

E-mail
seba.noel74@gmail.com

Un parcours atypique vers l’agriculture biologique

Sébastien Noël n’a pas grandi dans une famille d’agriculteurs, mais son désir profond d’être fermier l’a mené d’abord vers des études de chimie et une carrière en laboratoire. Cependant, le lien avec ses racines familiales l’a ramené à Sampont, en Gaume, où il a repris les terres héritées de son grand-père pour créer sa propre exploitation biologique. Dès le départ, Sébastien a décidé de s’engager fermement dans une agriculture respectueuse de l’environnement, refusant toute pratique conventionnelle. Soutenu par l’association Terre en Vue, il est parvenu à élargir sa surface de 12 à 35 hectares, en s’appuyant sur son réseau local pour consolider son projet.

Une ferme moderne et respectueuse du bien-être animal

Depuis trois ans, la Ferme du Muselbur élève un troupeau de 59 vaches Aubrac, une race rustique originaire du Massif Central. Connues pour leur docilité et leur robustesse, ces vaches brunes aux yeux cerclés de noir s’adaptent bien au climat gaumais. Sébastien a pu concevoir des installations modernes et optimisées : un hangar lumineux favorisant la circulation de l’air pour la santé des animaux et un confort accru pour le travail quotidien. La ferme est également attentive à son autonomie énergétique et hydrique, grâce à des citernes de récupération d’eau de pluie et à un puits, ainsi qu’à une réflexion sur l’énergie éolienne, privilégiée plutôt que le photovoltaïque. 

Vers un développement maîtrisé et une agriculture locale engagée

Si Sébastien commence seulement à vendre ses premières viandes en direct, il vise à stabiliser et développer son troupeau jusqu’à environ 70 vaches Aubrac, tout en consolidant un circuit de vente local et direct, gage d’une relation de proximité avec les consommateurs. En complément, il envisage l’installation prochaine d’un poulailler mobile pour diversifier les productions. Par ailleurs, la ferme accueille d’autres animaux familiaux comme chevaux, moutons, chèvres et lapins, qui participent à une gestion plus naturelle des prairies, bien que l’amélioration de la rotation pour limiter les parasites reste un chantier en cours. L’adhésion au label Nature & Progrès, recommandée par Terre en Vue, traduit son engagement dans une démarche cohérente, qui valorise la réflexion constante, l’autonomie et la qualité plutôt que la simple productivité. 

Ferme du Moulin

Ferme du Moulin

Famille Dubois

Beurre, Boeuf, Charcuterie, Conserve maison, Crème, Fromages, Glace, Oeufs, Poulet

Adresse 
Rue des Héros de Roumont 26, 7950 Chièvres

E-mail
lefermedumoulin@gmail.com

Une ferme familiale en évolution constante

Installée à Grosage depuis quatre générations, la famille Dubois a toujours pratiqué la polyculture-élevage, en adaptant son exploitation aux évolutions agricoles et économiques au fil du temps. Lorsque Dany et Nathalie ont repris la ferme en 1993, le troupeau comprenait des races Blanc Bleu et Holstein, et toute la production était vendue à l’industrie, sans contrôle sur les prix. En parallèle du métier de vétérinaire de Dany, le couple a choisi de diversifier ses activités en introduisant de nouvelles races, notamment les Salers et les Jersiaises en 1995, marquant ainsi le début d’un contrôle plus direct de la production et de la commercialisation.

Passage au bio et maîtrise de la production locale

À partir de 1997, la famille a commencé à transformer le lait directement sur place, avant d’élargir la valorisation à la viande quelques années plus tard. En 2007, un tournant majeur s’opère : face à la maladie de Dany, ils décident d’abandonner les produits chimiques et de convertir la ferme au bio. L’arrivée de François, formé en agronomie et en boucherie, marque un nouvel essor. Devenu responsable de la ferme à seulement 21 ans après le décès de son père, il a perfectionné la découpe et la vente de la viande, provenant principalement des Jersiaises croisées avec du Blanc Bleu, ainsi que des porcs et volailles élevés sur place.

Une diversification étendue pour une vente directe

Le magasin ouvert chaque samedi, ainsi que sur rendez-vous, propose un large éventail de produits : viande au détail et sous vide, charcuteries maison, produits laitiers variés (beurre, yaourts, fromages, desserts) issus du lait de la ferme, œufs, et plats préparés. François a aussi développé un service traiteur, notamment avec du jambon à la broche pour des événements locaux. La diversification de la ferme s’étend enfin aux gîtes ruraux et à la collaboration avec un maraîcher bio de la région. Pour plus de commodité, un distributeur automatique accessible 24h/24 et 7j/7 se trouve à proximité, facilitant l’accès aux produits même en dehors des horaires du magasin.

Ferme du Maustitchi

Ferme du Maustitchi

Virginie Durieux

Conserve maison, Fruits, Légumes, Oeufs, Pommes de terre

Adresse 
Rue E. Depré 13, 6142 Fontaine-l’Évêque

Site internet
Ferme du Maustichi

Une ferme familiale coopérative et diversifiée

Depuis 2012, la famille Durieux cultive une agriculture 100 % biologique sur environ 35 hectares, avec une organisation coopérative regroupant cinq co-gérants, dont Étienne, Christine et leurs trois enfants. L’exploitation emploie plusieurs personnes à temps plein et saisonniers, ce qui lui permet de gérer une production très diversifiée : maraîchage sur 30 hectares, cultures céréalières destinées à l’alimentation animale, prairies et engrais verts pour maintenir la fertilité des sols. Ils élèvent également une centaine de poules pondeuses et ont intégré des arbres fruitiers en demi-tige dans un système d’agroforesterie, en collaboration avec le CRAw de Gembloux, valorisant des variétés anciennes adaptées au climat local.

Valorisation locale et transformation durable

La ferme gère un magasin à la ferme où elle vend ses légumes ainsi que des produits bio et locaux comme des pains, fromages et bières, issus d’autres producteurs de la région. Pour limiter le gaspillage, la famille Durieux transforme aussi une partie de ses récoltes — tomates abîmées en coulis, fraises en confitures, légumes en quiches — avec un projet d’agrandissement du bâtiment pour développer cette activité. En complément, ils fournissent leurs clients via des groupements d’achats, des marchés bruxellois et des restaurateurs. Ils proposent aussi à la vente des plants à repiquer, achetés chez un pépiniériste local, pour encourager la production maraîchère à domicile.

Pratiques agroécologiques pour un système résilient

Respectueux de l’environnement, les Durieux appliquent des pratiques agricoles rigoureuses : rotations diversifiées avec céréales, luzernière et engrais verts, limitation du travail du sol, protection naturelle contre les ravageurs grâce à des traitements biologiques et à la plantation de haies. Leur système agroforestier, avec des arbres fruitiers intégrés et des haies, favorise la biodiversité et la protection des cultures. La ferme utilise aussi des méthodes économes en eau, comme l’irrigation au goutte-à-goutte et la récupération d’eau de pluie. Pour leur autonomie énergétique, ils ont installé 150 panneaux photovoltaïques, limitent l’usage des machines neuves et réfléchissent à un futur atelier de boulangerie-pâtisserie et à des infrastructures pour mieux conserver leurs légumes.

Ferme du Champia

Ferme du Champia

Nathalie et Jean-Marc Puissant

Beurre, Boeuf, Crème, Fromages, Lait, Légumes, Poulet

Adresse 
Imp. Saint-Maurice, 5590 Ciney

E-mail
fermeduchampia@skynet.be

Une ferme familiale diversifiée et engagée

La Ferme du Champia est une exploitation familiale reprise en 1996 par Jean-Marc et Nathalie, qui ont su transformer une ferme traditionnelle en une structure diversifiée et 100 % biologique. Sur 110 hectares majoritairement consacrés aux prairies permanentes, la ferme combine élevage bovin, maraîchage et production de volailles. L’élevage regroupe environ 150 bovins de races variées, dont une quinzaine de laitières, tandis que le maraîchage s’étend sur environ 3 hectares répartis en plusieurs parcelles. Cette diversité permet d’assurer une production équilibrée, respectueuse des cycles naturels et des ressources locales.

Une production locale transformée et valorisée

Nathalie et Jean-Marc ont développé la transformation à la ferme pour valoriser leur production : fromages, beurre, volailles labellisées BIO sont proposés à la vente directe via un magasin ouvert tous les jours. Ce magasin fait aussi la part belle aux produits locaux, parfois non biologiques, issus d’échanges ou de trocs avec d’autres producteurs et artisans du terroir. Cette approche permet de proposer une large gamme de produits frais et authentiques tout en soutenant un réseau local dynamique. Par ailleurs, les volailles bénéficient d’un accès libre aux prairies et parcours arborés, garantissant leur bien-être.

Des pratiques agricoles respectueuses et adaptées

La ferme applique des méthodes agricoles durables et adaptées aux conditions naturelles du terrain. Le maraîchage se fait sans irrigation, à l’exception des serres alimentées par une source d’eau locale, et utilise des désherbages mécaniques en début de culture pour préserver la biodiversité et l’humidité du sol. Les apports en amendements proviennent essentiellement du fumier et des fientes produits sur place, complétés par un apport occasionnel d’algues. La traite des vaches est limitée à une fois par jour pour préserver leur santé et leur longévité. Enfin, les cultures céréalières destinées à l’alimentation du bétail contribuent à l’autonomie de la ferme.

Ferme du Buis

Ferme du Buis

Véronique et Pierre Cossement-Monnart

Beurre, Boeuf, Farine, Fromages, Fruits, Lait, Légumes, Pommes de terre, Porc, Yaourt

Adresse 
Bois de la Haye 2, 7534 Tournai

Site internet
Ferme du Buis

Une ferme familiale en transition vers l’autonomie et le bio

La Ferme du Buis, ancrée dans le Tournaisis depuis plus de 200 ans et tenue par la famille Cossement depuis près de 80 ans, est aujourd’hui dirigée par Pierre et Véronique depuis une vingtaine d’années. Initialement une exploitation conventionnelle de bovins viandeux (Blanc-Bleu Belge) et laitiers (Holstein), la ferme a connu une profonde évolution entamée en 2008 avec la volonté de développer l’autonomie fourragère. Cette transition a impliqué l’abandon de la race Blanc-Bleu et l’introduction de croisements Holstein-Montbéliarde, avec un choix vers la monte naturelle pour renforcer l’autonomie animale. En parallèle, pesticides et traitements vétérinaires classiques ont été progressivement remplacés par des pratiques homéopathiques. La conversion bio s’est faite avec soin et patience, incluant une diversification des ateliers : transformation laitière, magasin à la ferme, maraîchage bio, élevage de cochons en plein air et production de céréales panifiables paysannes.

Une gestion respectueuse de la biodiversité et des ressources

La ferme pratique une agriculture tournée vers la biodiversité, avec un parcellaire peu morcelé favorisant un pâturage tournant dynamique sur environ 20 hectares. Les prairies abritent de nombreux arbres fruitiers (plus d’une centaine, principalement hautes tiges) et des haies vives récemment renforcées. Le respect du sol passe par une rotation longue et diversifiée, alternant prairies temporaires, céréales panifiables, maïs, légumineuses et cultures structurantes. L’approche phytosanitaire exclut totalement les pesticides, et l’usage de l’homéopathie permet d’éviter les antibiotiques depuis plusieurs années. Côté ressources, la ferme utilise principalement de l’eau de pluie collectée et exploite l’énergie solaire thermique. La ferme s’inscrit aussi dans une démarche sociale et humaine, accueillant stagiaires, wwoofers et personnes en situation de handicap, tout en veillant à une charge de travail équilibrée.

Un projet social et collectif, en quête de sens avec Nature & Progrès

Pierre et Véronique portent un projet agricole et social à taille humaine, avec 4,5 équivalents temps plein et une main-d’œuvre familiale complémentaire. La vente s’organise principalement via le magasin à la ferme, avec des produits laitiers transformés et des céréales valorisées par des moulins locaux, et un prix fixé en tenant compte de la charge de travail et des coûts énergétiques, afin de rester accessible à tous. La ferme participe aussi à des projets collectifs autour de la biodiversité et de la santé des sols, tels que le groupe « herbe et autonomie fourragère » du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut et le projet Interreg Ecorurable. Sensibles à la certification participative, Pierre s’est rapproché de Nature & Progrès, convaincu par la dimension globale et éthique du label, au-delà des standards bio classiques, même si la visibilité du label reste à développer.

Ferme Dôrloû

Ferme Dôrloû

Freddy Vander Donckt

Beurre, Crème, Fruits, Lait, Lapin, Légumes, Oeufs, Pommes de terre, Poulet, Yaourt

Adresse 
Vieux Moulin 48, 7890 Ellezelles

Site internet
Ferme Dôrloû

Facebook
Ferme Dôrloû

Un parcours de conversion bio 

Freddy Vander Donckt arrive à la ferme Dôrlôu en 1977, après avoir travaillé comme ouvrier agricole dans le même village. À cette époque, il démarre son activité en agriculture conventionnelle. Cependant, ne trouvant pas d’adhésion à la conversion bio chez Agrisain, Freddy part s’informer en Ardennes auprès d’agriculteurs expérimentés. En 1987, il réalise ses premiers essais selon un cahier des charges bio proposé par Nature & Progrès France, tout en lançant un maraîchage sur une petite surface. Sa conversion complète au bio est effective en 1990, marquant un tournant décisif dans son projet. Il développe alors la vente directe avec l’ouverture d’un petit magasin à la ferme, se détachant progressivement de la vente majoritairement en circuit long.

Diversification des activités 

Pour valoriser pleinement ses productions animales et céréalières, Freddy ouvre en 1996 une boucherie et une boulangerie sur place, utilisant notamment les céréales locales transformées dans un moulin régional. La démarche vise à offrir une plus-value aux produits issus de la ferme. En parallèle, son épouse, formée au métier de traiteur, inaugure en 2006 une cuisine avec une salle de restaurant qui ouvre d’abord uniquement les weekends. Cette activité s’étend ensuite avec l’ouverture d’une épicerie de 200 m², qui accueille désormais la vente de produits laitiers. Ces aménagements participent à faire de la ferme un lieu de production et de vente directe diversifié, de la terre jusqu’à l’assiette.

Une ferme polyvalente et en pleine évolution

Aujourd’hui, la ferme Dôrlôu s’étend sur 40 hectares, dont 15 hectares de prairies acquis en 2006 pour accroître le troupeau. Le cheptel est varié : 24 vaches laitières, une dizaine de vaches allaitantes avec un taureau limousin, 30 à 40 cochons avec 6 truies, 250 poules pondeuses, ainsi que des poulets d’engraissement, des pintadeaux, des canards et une quinzaine de brebis. La production de viande est proposée fraîche et sous vide, garantissant qualité et conservation. Les cultures sont réparties équitablement entre prairies temporaires, prairies permanentes et céréales – dont une part dédiée aux céréales panifiables (froment, épeautre) utilisées pour la boulangerie. On y trouve aussi des mélanges fourragers pour le bétail ainsi que quelques petites parcelles de pommes de terre et légumes, contribuant à l’autonomie et à la diversité des productions. L’activité cuisine s’est également développée avec la préparation de 80 repas chauds pour l’école voisine, illustrant l’ancrage local et la vocation multifonctionnelle de cette ferme bio.

Ferme d’Esclaye

Ferme d’Esclaye

Marc-André, Anne-Laure, Jean-Philippe et Jean-Claude Hénin

Agneau, Beurre, Boeuf, Crème, Fromages, Lait, Porc

Adresse 
Rue d’Esclaye 24, 5574 Beauraing

Site internet
Ferme d’Esclaye

Une ferme familiale en bio depuis 2009

Installée à Pondrôme depuis 1929, la ferme Henin est aujourd’hui conduite par Marc-André, Jean-Philippe et Anne-Laure, avec le soutien de leur père Jean-Claude, désormais retraité. La ferme s’étend sur 125 hectares répartis entre prairies permanentes et temporaires, ainsi que des cultures céréalières destinées à l’alimentation animale et panifiable. L’élevage comprend environ 120 vaches laitières (Holstein, Montbéliarde et croisées), quelques taureaux, ainsi qu’un petit troupeau de moutons roux ardennais. La conversion à l’agriculture biologique débute en 2009, et l’adhésion au label Nature & Progrès suit en 2018, par volonté de rejoindre un mouvement alliant agriculture, bien-être animal et lien au consommateur.

Transformation à la ferme

Avec l’arrivée de la nouvelle génération, la ferme développe un atelier de transformation laitière, principalement porté par Anne-Laure. Huit fromages au lait cru (dont un au lait demi-écrémé) et du beurre cru y sont produits à partir de 60 000 L de lait transformés chaque année. La vente se fait via une trentaine de points de distribution en direct ou par grossistes (Ecodis, Paysan-Artisan, Delibio…), et une part minoritaire (moins de 10 %) se fait à la ferme. Une attention est portée à la qualité et à la diversité des produits : affinage en cave, travail du lait à basse température, et utilisation d’épices bio pour certaines variantes.

Un engagement fort pour l’agroécologie

La ferme combine autonomie, durabilité et ouverture vers l’avenir : autonomie fourragère, pâturage à l’herbe, production d’énergie solaire pour la fromagerie, et entretien du bocage et d’une zone humide de haute valeur écologique. Elle obtient un score A de biodiversité sur l’outil Natagriwal, entretient 9 à 10 km de haies, des mares, et possède environ 80 arbres fruitiers. Le groupement des vêlages permet d’adapter le rythme de travail, tout en renforçant la résilience de l’écosystème. En 2021, la famille Hénin a lancé sur sa ferme une expérience d’engraissement des veaux laitiers, au lait maternel et fourrage de la ferme, jusqu’au sevrage. Leurs objectifs : donner plus de sens à leur métier en améliorant le bien-être animal, la gestion écologique des prairies, leur qualité de vie au travail, tout en produisant de la viande comme co-produit de l’élevage laitier. A terme, la famille souhaiterait pouvoir installer un abattage à la ferme si la législation l’autorise.

Ferme des Reines des Prés

Ferme des Reines des Prés

Thibaut Goret

Boeuf, Oeufs

Adresse 
Rue des Stappes 23, 5570 Beauraing

E-mail
parthenaisesfamenne@gmail.com

Élever des Parthenaises au service de la nature

Thibaut Goret a choisi d’élever une race rustique et emblématique, la Parthenaise, cousine de l’Aubrac, dans un contexte où l’élevage devient un outil actif de gestion environnementale. Bioingénieur de formation, Thibaut n’a pas grandi dans une ferme traditionnelle, mais dans une famille qui a toujours nourri un profond respect pour la nature et l’élevage, avec des chèvres, moutons, poules et lapins. Son parcours professionnel, riche en expériences variées dans la gestion agro-environnementale (conseiller, coordinateur de projets LIFE, agronome), l’a amené à combiner ses compétences techniques avec son envie d’élever de manière responsable. Depuis 2017, avec une vingtaine de Parthenaises, il gère son élevage bio en lien étroit avec la préservation des prairies Natura 2000, participant ainsi au maintien d’habitats naturels tout en valorisant un pâturage extensif sous vergers haute tige.

Une ferme à taille humaine dédiée à l’autonomie et au respect écologique

La Ferme s’étend sur environ 45 hectares de prairies et 3 hectares de cultures, le tout conduit en agriculture biologique. Thibaut pratique un pâturage tournant sur des parcelles de 2 à 6 hectares, ce qui permet de préserver la richesse floristique et faunistique des zones protégées. Les vaches, nourries essentiellement à l’herbe durant la saison, sont rentrées à l’étable pendant l’hiver, où elles vêlent. Le foin est produit sur place, à partir de prairies de fauche situées notamment en réserve naturelle domaniale. Les quelques hectares de céréales sont semés avec des mélanges paysans traditionnels en rotation avec des prairies temporaires, renforçant l’autonomie alimentaire de la ferme. Cette gestion à faible charge animale garantit la préservation des sols, la biodiversité locale, et respecte les exigences des mesures agro-environnementales dont Thibaut est bénéficiaire.

Perspectives et défis pour un projet en plein essor

Thibaut vise avant tout à renforcer la vente directe, aujourd’hui déjà à 40 % de sa production, en proposant des colis de viande issus de son élevage éthique. La demande grandit, et il peine à suivre le rythme avec son emploi à temps partiel actuel. Il souhaite donc consacrer plus de temps à la ferme afin d’augmenter la part de production commercialisée directement et ainsi maîtriser entièrement le parcours de ses animaux, plutôt que de les vendre au marchand pour engraissement. Un défi technique reste à relever : l’accès à l’eau en prairie, actuellement assuré par un remplissage manuel d’abreuvoirs à l’eau de ville. Thibaut réfléchit à installer un système de récupération d’eau de pluie et à créer des points d’eau permanents comme des mares pour améliorer le bien-être animal et réduire son empreinte écologique. Il attend également le développement d’une chaîne de découpe bio locale, à Gedinne, pour compléter la traçabilité de son circuit court.

Ferme du Pré Bosquay

Ferme du Pré Bosquay

Olivier Bailly

Boeuf

Adresse 
Burtonville 12d, 6690 Vielsalm

E-mail
baillyolivier2@gmail.com

Un rêve d’éleveur devenu réalité

Olivier Bailly n’est pas issu d’une famille d’agriculteurs, mais sa passion pour l’élevage a toujours été au cœur de ses projets. Après des études en agronomie à Huy, il s’est d’abord orienté vers le métier de couvreur. Pourtant, l’élevage bovin a toujours occupé son temps libre, avec un intérêt particulier pour les races locales comme le Texel et le Roux ardennais, qu’il a même étudiées dans le cadre de son mémoire de fin d’études. Le déclic est venu début des années 2010 lorsqu’il a pu acheter deux hectares de prairies dans son village natal, Burtonville, ainsi que deux taurillons Galloway, initiaux points de départ de sa ferme bio. Depuis, Olivier a agrandi progressivement son troupeau et ses terres, avec aujourd’hui une soixantaine de bovins Galloway élevés 100 % à l’herbe, sans engraissement de finition. Cette aventure, menée en parallèle de son activité professionnelle, témoigne de sa détermination et de son amour profond pour l’élevage.

Durabilité et autonomie

La Ferme du Pré Bosquay s’étend sur 48 hectares de prairies en Hautes-Ardennes, où les vaches Galloway paissent dans un environnement préservé et adapté. Les prairies, souvent ressemées avec un mélange développé par l’agronome Michel Censier, sont amendées avec du fumier composté et du compost de déchets verts, permettant de préserver la fertilité des sols pauvres de la région. Les animaux passent l’hiver en étable, construite en grande partie en matériaux renouvelables et de récupération par Olivier lui-même, démontrant un fort engagement dans l’autoconstruction et la sobriété écologique. L’élevage est mené dans le respect des cycles naturels, avec des vêlages presque tous sans assistance, et une alimentation basée presque exclusivement sur l’herbe, avec très peu de compléments extérieurs. Ce mode de fonctionnement garantit une viande de qualité, reconnue et appréciée par une clientèle locale fidèle.

Une démarche globale d’autonomie familiale et d’ancrage local

Au-delà de la ferme, Olivier et sa famille ont construit un mode de vie cohérent avec leurs valeurs environnementales et d’autonomie. Leur maison, également autoconstruites, intègre des systèmes écologiques comme la récupération d’eau de pluie, un traitement des eaux grises par lagunage, et un potager pour l’autosuffisance alimentaire. Olivier est aussi apiculteur depuis ses 25 ans, avec neuf ruches dont il partage le miel localement. Côté commercial, la ferme pratique la vente directe de colis de viande de taurillons, avec une liste d’attente qui témoigne de la demande importante. Olivier s’implique également dans la création d’une coopérative locale pour faciliter la distribution de produits bio et locaux à Vielsalm.  

Ferme des Crutins

Ferme des Crutins

Wendy Pirson

Agneau, Boeuf, Mouton, Porc, Poulet

Adresse 
Rue des Crutins 165A, 5550 Vresse-sur-Semois

Site internet
Ferme des Crutins

Facebook
Ferme des Crutins

Un projet familial historique

La Ferme des Crutins est née à la fin des années 1950 dans le cadre d’un projet ambitieux visant à revitaliser l’activité agricole dans le village de Sugny, en province de Luxembourg. À cette époque, des terres auparavant forestières ont été défrichées pour permettre la création de cinq fermes, construites par la Société Nationale Terrienne avec leurs infrastructures adaptées, notamment des étables modernes pour l’époque. C’est dans l’une de ces fermes qu’Émile Pirson s’installe en 1959, posant ainsi la première pierre de l’exploitation familiale. Son fils Pierre reprend progressivement les rênes de la ferme dès 1982, assurant la continuité de cette activité agricole au fil des générations. La ferme s’inscrit ainsi dans un héritage local fort, avec une activité traditionnelle centrée initialement sur la production laitière grâce à l’élevage de Montbéliardes et sur la production de porcelets. 

Transition vers le bio et diversification

À la fin des années 1990, face aux évolutions du secteur agricole et à un désir grandissant d’indépendance, Pierre décide de convertir la ferme à l’agriculture biologique en 1998. Ce changement radical s’accompagne d’un travail important visant à atteindre une autonomie fourragère complète. En 2008, un événement marquant survient : un incendie détruit la salle de traite, ce qui conduit à un tournant décisif dans les activités de la ferme. La production laitière est arrêtée, et l’élevage se réoriente vers les veaux élevés sous la mère, méthode plus respectueuse du bien-être animal et adaptée aux contraintes du site. Aujourd’hui, la ferme s’étend sur 80 hectares où sont élevés en plein air des bovins Salers, réputés pour leur rusticité et leur qualité de viande, ainsi que des porcs et des brebis de race Noir du Velay.

Transmission et commercialisation locale

Depuis 2012, la dynamique familiale s’est enrichie avec l’arrivée de Wendy, la fille de Pierre, qui a insufflé une nouvelle énergie à la ferme. Elle a notamment initié l’élevage de brebis et développé la commercialisation en direct de colis de viande, favorisant ainsi un lien plus direct et transparent entre producteurs et consommateurs. Cette diversification permet d’offrir une gamme plus large de produits locaux, valorisant pleinement le travail de la ferme. Bien que Wendy ne soit plus active au quotidien, elle continue de vivre sur la ferme, témoignant d’un attachement profond à ce patrimoine familial. Pierre, quant à lui, poursuit son engagement pour maintenir et faire évoluer l’exploitation, préparant ainsi sa transmission future. 

Ferme de Stée

Ferme de Stée

Marc, Cyrille et Marie-Claire Wylock

Agneau, Beurre, Fromages, Glace, Lait, Lapin, Légumes, Poulet, Yaourt

Adresse 
Rue de Stée 61, 5590 Ciney

Facebook
Ferme de Stée 

Email
marieclairewylock@gmail.com

Une transition radicale vers l’autonomie et la diversification

Depuis les années 60, la Ferme de Stée fonctionnait en élevage intensif de vaches laitières Holstein et de bovins Blanc Bleu Belge, avec une centaine de laitières traites trois fois par jour. Mais les 80 hectares ne suffisaient pas à produire l’alimentation nécessaire aux 350 animaux, rendant la ferme dépendante d’aliments achetés. La crise économique de 2009 a été un tournant : pour survivre, la ferme a radicalement changé de cap. Réduisant son troupeau laitier à une quarantaine de vaches croisées avec des races plus rustiques (Montbéliarde, Simmental), elle a adopté la monotraite et s’est engagée dans une transformation complète de son lait sur place, produisant fromages, yaourts, beurre et crèmes glacées. L’élevage s’est aussi diversifié avec l’ajout de chèvres et brebis laitières.

Une ferme entièrement autonome dans son alimentation animale

La ferme exploite 45 hectares de prairies permanentes sur terrains accidentés et 35 hectares en rotation entre prairies temporaires et cultures céréalières (orge-vesce, froment-avoine-vesce, triticale-avoine-vesce). Afin de nourrir tous ses animaux (vaches, chèvres, brebis, porcs Duroc), elle produit sur place fourrages et céréales, remplaçant le pois par la vesce, mieux adaptée localement et moins sensible aux sangliers. La ferme est ainsi autonome à 100 % dans l’alimentation de ses troupeaux, sans apport de minéraux complémentaires. La diversification inclut aussi porcs, agneaux, chevreaux, poulets, lapins et même la valorisation de la laine via une filature locale.

Une production locale valorisée et un modèle durable

Passée en agriculture biologique en 2012, la ferme emploie aujourd’hui sept personnes et propose une large gamme de produits locaux de qualité. Malgré une situation géographique isolée, 20 % de la production est vendue via un magasin à la ferme, le reste étant distribué par des groupements d’achats, restaurants et magasins bio, ainsi que des boulangers artisanaux qui utilisent notamment son beurre. Cette réussite reflète l’engagement fort de Marie-Claire et de son équipe dans une agriculture plus autonome, diversifiée et valorisée, qui redonne sens et fierté au métier.

Ferme de Neubempt

Ferme de Neubempt

Vera et Remi Hardy

Boeuf, Fromages, Jus, Lait, Légumes, Oeufs, Pommes de terre, Porc, Yaourt

Adresse 
Marveld 84, 4850 Plombières

SIte internet
Ferme de Neubempt

Un engagement progressif vers l’autonomie et le bio

Rémi Hardy reprend la ferme familiale en 1985 à Moresnet, sans véritable passion initiale ni connaissances techniques approfondies. Face au modèle conventionnel et ses excès (beurre industriel, poudre de lait), il franchit le pas vers l’agriculture biologique en 1998, encouragé par la rencontre avec l’agronome Michel Sencier, fervent défenseur de l’autonomie des fermes. Ce tournant marque une véritable révélation qui va guider ses pratiques. Dès les années 2000, la petite surface agricole (30 ha) pousse à diversifier les activités. Avec Vera, qui n’est pas issue du milieu agricole, ils développent la transformation à la ferme (yaourts, fromages, viande), la vente directe et la production de pommes de terre et jus de fruits, permettant de renforcer la résilience économique et l’indépendance de la ferme.

Une ferme polyvalente entre élevage et cultures durables

Aujourd’hui, la Ferme Neumbempt exploite environ 40 hectares, majoritairement en prairie permanente et pré-verger, avec une rotation culturale de 7 ans et une culture de pommes de terre (variété Nicola) sans traitement chimique contre le mildiou, ce qui témoigne d’une approche rigoureuse en bio. L’élevage laitier compte une trentaine de vaches, principalement de race Blanc-Dos, issue d’une sélection pour allier production laitière et qualité de viande. L’élevage est conduit en plein air, avec une alimentation basée sur le pâturage et les prairies, un complément modéré en tourteaux bio, et des soins naturels limitant les interventions vétérinaires. La valorisation du lait et de la viande est réalisée en grande partie en direct, avec une transformation à la ferme dans un conteneur aménagé.

Une commercialisation diversifiée et des projets d’avenir

La commercialisation repose sur un système innovant de libre-service à la ferme, complété par des groupements d’achats, magasins bio et grossistes locaux, permettant une distribution efficace et une fidélisation de la clientèle. La diversification des débouchés assure une certaine stabilité économique malgré l’augmentation progressive de la production. Rémi et Vera valorisent la transformation non seulement pour des raisons économiques, mais aussi par passion du travail bien fait et du contact direct avec les consommateurs. Pour gagner en confort de vie et mieux gérer leur temps, ils ont adopté la monotraite et recruté du personnel. Enfin, ils envisagent l’autoconstruction d’un local de transformation plus spacieux et d’un magasin à la ferme, afin d’élargir encore leur offre et renforcer leur ancrage local.

Ferme de Moranfayt

Ferme de Moranfayt

Bernard Brouckaert

Beurre, Fromages, Lait, Pommes de terre, Yaourt

Adresse 
Rue Cauderloo 14, 7370 Dour

E-mail
Bernard.brouckaert@skynet.be

Une histoire engagée

À Dour, Bernard et Sylvia Brouckaert sont agriculteurs et éleveurs certifiés BIO Nature & Progrès. Ils ont repris la ferme familiale en 1999, dans la continuité de la démarche bio initiée par les parents de Bernard dès 1975. Joseph, le père de Bernard, l’a accompagné dans la reprise, avec une volonté commune de produire au plus proche du naturel. Bernard affirme : « Bien sûr qu’on peut faire sans pesticides, ça fait 45 ans qu’on fait sans ici ! ». Leur vision du bio repose sur la qualité. Bernard préfère un lait riche, issu de vaches en bonne santé, à une production intensive. Ses vaches donnent 4 000 à 5 000 litres de lait par lactation, soit deux fois moins qu’en conventionnel, mais avec un lait idéal pour fabriquer beurre et fromages. Le bien-être animal est central : cornes conservées, monte naturelle privilégiée (pour sa vitalité selon les principes biodynamiques), logement confortable sur paille (6 m² par vache) et pâturage dès que possible. Les vaches taries sont isolées de la salle de traite pour stopper naturellement leur production.

 Diversité et autonomie

L’élevage se compose d’environ 80 vaches laitières issues de croisements variés (bleue mixte, pie rouge, pie noire, normande), d’une centaine de poules, de quelques moutons et d’une truie. L’objectif est l’autoproduction des fourrages. Sur les 80 hectares de la ferme, 10 sont cultivés en céréales et 10 en pommes de terre ; le reste est en prairies permanentes et temporaires. Les céréales sont semées avec des légumineuses (pois), ce qui enrichit le sol en azote et améliore l’apport protéique des rations. La ferme abrite aussi une soixantaine de pommiers. Les premières pommes servent au pâturage, les suivantes sont pressées en jus et vendues à la ferme. Le froment panifiable est moulu aux moulins de Oosterzele et Moerbeke ; les farines sont également vendues sur place ou directement via le meunier. La ferme tend vers une consommation plus sobre : récupération d’eau de pluie, 96 panneaux solaires installés qui couvrent près de la moitié des besoins. 

Transformation et vente directe : une filière maîtrisée

Dès le départ, la ferme a proposé du beurre en vente directe. Le fromage « Moranfayt nature » a été créé dans les années 1980. Aujourd’hui, presque tout le lait est transformé sur place (yaourts, beurre, fromages, lait battu), sauf un petit excédent estival (mai à juillet) repris par la Laiterie des Ardennes. Sylvia a repris la main sur la transformation, après avoir été formée par sa belle-mère Michelle. La quasi-totalité des produits est vendue directement à la ferme, via le magasin (géré par Sylvia), une Ruche Qui Dit Oui à Bruxelles, et deux distributeurs automatiques accessibles 24h/24 (pommes de terre, beurre, fromage). Bernard ne souhaite pas faire les marchés. Selon lui : « C’est un autre métier ! »

Ferme de l’Espinette

Ferme de l’Espinette

Claire et Oscar Ghaye

Farine, Légumes, Pain

Adresse 
Frm de l’Espinette, 1320 Beauvechain

Un engagement familial et une transition réfléchie vers le bio

Claire et Oscar Ghaye, tous deux issus de familles agricoles, s’installent en 1972 à la ferme de l’Espinette, à Tourinnes-la-Grosse, dans la commune de Beauvechain. Plutôt que l’élevage, ils choisissent de se consacrer aux grandes cultures, un secteur où ils souhaitent appliquer leurs valeurs de travail naturel. Confrontés aux pratiques conventionnelles imposant de plus en plus d’intrants chimiques, ils ressentent un profond décalage avec leur idéal agricole. Malgré une période de doute et d’hésitation, ils franchissent le cap de la conversion à l’agriculture biologique en 2014, avec l’aide précieuse de l’UNAB (Union des Agriculteurs Biologiques) et de Biowallonie. Cette transition s’inscrit dans une volonté de rupture avec des pratiques héritées de leurs parents, pour se réapproprier une agriculture respectueuse de la terre et des équilibres naturels.

Une diversification progressive et une implication intergénérationnelle

Depuis la conversion, la ferme de l’Espinette s’est progressivement agrandie pour atteindre près de 100 hectares cultivés. Le projet s’est aussi diversifié avec la production de céréales panifiables, légumes destinés à la conserverie, céréales fourragères et luzerne, ainsi que l’élevage de 50 poules en poulailler mobile, garantissant une production d’œufs bio et respectueuse du bien-être animal. La dynamique familiale s’est renforcée avec l’engagement croissant des cinq enfants de Claire et Oscar, apportant un souffle nouveau au projet. En 2022, la ferme a franchi une étape majeure en installant un moulin Astrié, permettant la production de farines bio sur place, un élément clé pour envisager l’ouverture future d’une boulangerie à la ferme, renforçant ainsi le circuit court et la valorisation locale.

Un modèle durable ancré dans la communauté locale

L’Espinette illustre un modèle d’exploitation biologique intégrée, alliant respect des sols, diversité des cultures et approches innovantes comme le poulailler mobile, qui contribue à la fertilité naturelle des parcelles. En favorisant la transformation à la ferme (mouture, futur pain) et la vente en circuits courts, la famille Ghaye renforce les liens avec la communauté locale et valorise une alimentation saine et responsable. Cette démarche place L’Espinette comme un acteur exemplaire dans la transition agroécologique en Wallonie, avec une attention particulière portée à la transmission familiale et à l’adaptation des pratiques agricoles face aux enjeux environnementaux contemporains.

Ferme de la Sarthe

Ferme de la Sarthe

Damien Jacquemart

Beurre, Boeuf, Crème, Fromages, Légumes, Porc

Adresse 
Rue de la Sarthe 3, 5640 Mettet

E-mail
lafermedelasarthe@gmail.com

Des racines familiales à la transmission

L’histoire de la Ferme de la Sarthe remonte aux arrière-grands-parents de Valentine, qui cultivaient la terre et élevaient quelques animaux. Le père de Valentine, Damien, reprend la ferme alors qu’elle est en fin d’activité. Convaincu par les principes de la biodynamie, il se forme auprès de pionniers belges et français, expérimente diverses productions (élevage caprin, petits fruits, plants à repiquer) avant de se concentrer sur les vaches laitières et les céréales. Damien et son épouse obtiennent parmi les premiers en Belgique la mention Nature & Progrès. Son frère David s’associe, puis la ferme se scinde en deux branches : Damien pour le lait, David pour les cultures. Après des études d’éco-conseillère, Valentine crée une activité de maraîchage avant de rejoindre officiellement la ferme en 2020, en pleine pandémie, et d’en reprendre la direction en 2025. Elle souligne les défis de la transmission familiale : différences de vision, difficulté de prendre le temps d’échanger, mais aussi richesse de l’expérience transmise par son père.

Une association humaine et professionnelle

Aux côtés de Valentine, Thomas Huyberechts, ingénieur agronome sans origine agricole, rejoint la ferme il y a quatre ans, d’abord en stage, puis avec la perspective de s’installer. L’association implique le rachat par Thomas de 50 % du capital d’exploitation (troupeau, machines, stocks) sans reprise immédiate des bâtiments et terres. Cette formule lui permet de s’impliquer pleinement tout en évitant un lourd investissement immobilier. Ensemble, ils rédigent un règlement de travail et une convention d’association pour clarifier la prise de décision et prévenir les conflits. La transition des responsabilités se fait progressivement, avec l’ambition future de structurer davantage le partage des tâches, tout en conservant la polyvalence propre au métier. Des projets sont déjà en réflexion, comme l’amélioration de la génétique du troupeau (actuellement Rouge Pie) pour mieux valoriser l’herbe et l’installation de panneaux solaires pour réduire la dépendance énergétique.

Un modèle résilient et ancré localement

La ferme dispose d’une trentaine d’hectares de surface agricole utile, dont cinq en céréales et prairies temporaires. Les productions se diversifient : fromages et autres produits laitiers transformés sur place, colis de viande issus de l’engraissement de veaux laitiers mâles castrés et de cochons nourris au petit-lait de la fromagerie. La vente en circuits courts (magasin à la ferme, coopératives Agricovert et Paysans-Artisans) limite la dépendance aux marchés mondiaux, renforce le lien avec la communauté locale et assure un ancrage territorial fort. Les jeunes repreneurs visent à poursuivre l’œuvre familiale tout en préservant un équilibre de vie, conscients que la transmission des fermes est un enjeu majeur pour la souveraineté alimentaire wallonne.