© Nature & Progrès, tous droits réservés

Ce mardi 30 septembre, l’Odyssée pour notre santé faisait étape à Gembloux. Les mutuelles de santé françaises sont à l’origine de ce projet, et d’autres acteurs, comme Nature & Progrès, les ont rapidement rejoint. L’objectif est de faire émerger en Europe un nouveau chapitre de la santé publique en promouvant un cap agricole sans pesticides.

Après une balade à vélo et en fanfare de Namur à Gembloux, le rendez-vous de la soirée chez Agricotiers a réuni près de 150 personnes ! Des animations et stands d’information (Nature & Progrès, la Mutualité Chrétienne, association de soutien aux victimes des pesticides…) accueillaient les participant.e.s.

Faits et témoignages en introduction

Pour introduire la table-ronde, plusieurs prises de parole. Pia Monville, coordinatrice d’Agricovert, a insisté sur l’importance de soutenir celles et ceux qui produisent en prenant soin du vivant. Elle a insisté sur la dimension de responsabilité et l’existence de solutions, et conclut en appelant au courage et à la conscience de croire encore et toujours dans un monde meilleur.

Martin Rieussec-Fournier, président des Mutuelles pour la santé planétaire, a salué les pionniers qu’étaient Nature & Progrès. En effet, c’est en réaction au livre « Printemps silencieux » de Rachel Carson, publié en 1962 pour alerter sur la dangerosité des pesticides, que Nature & Progrès (France) s’est créé, deux ans plus tard. Il a rappelé l’objectif : que la terre soit habitable pour une vie digne et heureuse. Martin Rieussec-Fournier a également appelé à la solidarité pour « La fabrique à sucre » à Cambrais, une initiative qui vise à créer une filière de sucre avec des betteraves bios, et qui rencontre actuellement des difficultés de financement. Rendez-vous le 6 octobre au « Serment de Cambrais » pour soutenir nos voisin.e.s !

Nous avons ensuite écouté le témoignage de Gisèle qui illustre les liens entre l’utilisation de pesticides et la maladie de Parkinson. Ce rapport de cause à effet est formellement reconnu en France, puisque Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs.

Agnès Chapelle, représentante de la Mutualité Chrétienne, a conclu l’introduction en rappelant de nombreux éléments factuels, comme la mauvaise qualité de l’eau en Wallonie ou les résultats des biomonitorings wallons réalisés par l’ISSeP (99% des urines des enfants montrent des traces d’au moins un insecticide). Pour les mutualités de santé, l’intérêt de l’alimentation bio pour la santé est indéniable : il est donc essentiel de travailler sur son accessibilité.

Table-ronde

La table ronde qui a suivi devait réunir Anne-Catherine Dalcq, Ministre wallonne de l’Agriculture, et Yves Coppieters, Ministre wallon de la Santé de l’Environnement. Malheureusement, les Ministres ont été retenu.e.s par le conclave budgétaire. Leurs représentants respectifs ont pris le relais. Virginie Pissoort, experte pesticides chez Nature & Progrès, introduisait les prises de parole , animées par Yves Raisière, rédacteur en chef de Tchak!, sur base de questions récoltées lors d’une consultation citoyenne.

Virginie Pissoort a rappelé un ensemble de faits et d’engagements marquants : les chiffres du bio et l’écart avec les objectifs annoncés (12% de surfaces agricoles utiles en 2024 alors qu’on en voulait 30% en 2030 en Wallonie), les objectifs du PWRP, le soutien insuffisamment ciblé à l’agriculture biologique, la lasagne législatives wallonnes et européennes qui résulte finalement en une non protection efficiente des citoyens.

Comme en réponse à l’introduction, les représentant.e.s des Ministres ont insisté à plusieurs reprises sur l’importance de casser le mythe du « bio trop cher ». Une perspective que rejoint totalement Nature & Progrès.Le représentant du Ministre de l’Environnement a rappelé qu’avec la crise médiatique des PFAS, c’était la première fois qu’il y avait une telle preuve de l’ampleur de l’impact potentiel des pesticides. Il a également insisté sur la capacité du bio à « faire de la masse », comme on l’a vu dans le stand Tomorrow Food à la Foire de Libramont (ou encore dans notre film Intensif, à voir et à revoir). Il soulignait par ailleurs la nécessité de cibler les actions : plutôt que d’interdire tout épandage de pesticides dans un rayon de 3 km, il vaut mieux prendre des mesures utiles aux bons endroits.

Sur la centaine de questions reçues pour préparer la table-ronde, toutes n’ont pas pu être abordées. On peut regretter que la question proposée par Hugues De Bolster reste sans réponse : « Est-ce qu’on n’est pas dans un Hiroshima silencieux ? Et est-ce que la réaction des hommes et des femmes politiques n’est pas de mettre la tête dans le sable, exactement comme on a fait pour l’amiante ? »   

La suite ?

Les Etats généraux de la protection des Cultures, une initiative de la Ministre Anne-Catherine Dalcq, devraient commencer le 31 octobre prochain. Nature & Progrès continuera évidemment à suivre ces discussions de très près.

Aux revendications européennes globales de l’Odyssée pour notre santé, des acteurs belges ont formulé une série de demandes propres à la Wallonie et à la Belgique visant à ancrer ce changement de cap. 

Les prochains rendez-vous de l’Odyssée pour notre santé : Surice-Philippeville dans une ferme Nature & Progrès (01/10), Charleroi (02/10), Mons (03/10) ! Toutes les informations détaillées sur cette Odyssée et chaque étape du tour ainsi que les organisations partenaires se trouvent dans le dossier de presse