Citoyen·nes, rejoignez les professionnel.le.s de la santé et scientifiques et faites entendre votre voix !

© Adobe Stock, tous droits réservés

Nous aurons l’occasion de la porter lors des auditions parlementaires prévues ces 24/06 et 8/07, pour que les citoyen.nes et en particulier, les enfants, les agricultrices et agriculteurs ainsi que les riverains, soient protégés des pesticides.

Rejoignez-nous et signer notre appel ci-dessous !

Nous ne pouvons accepter que la santé soit sacrifiée sur l’autel de la prospérité de l’industrie agro-alimentaire et chimique.

Nous aurons l’occasion de la porter lors des auditions parlementaires prévues ces 24/06 et 8/07, pour que les citoyen.nes et en particulier, les enfants, les agricultrices et agriculteurs ainsi que les riverains, soient protégés des pesticides.

Rejoignez-nous et signer notre appel ci-dessous !

Nous ne pouvons accepter que la santé soit sacrifiée sur l’autel de la prospérité de l’industrie agro-alimentaire et chimique.

Nous, société civile, rejoignons l’appel lancé par les professionnel·les de la santé et les scientifiques pour interpeller la ministre wallonne de l’Agriculture, Mme Dalcq, ainsi que le gouvernement, afin de protéger celles et ceux qui sont en première ligne face aux pesticides : les enfants, les agricultrices et agriculteurs ainsi que les riverains, et in fine, nous toutes et tous.

Ce n’est pas un débat technique réservé aux spécialistes ou aux lobbies. Ce qui est en jeu, c’est notre droit fondamental à vivre dans un environnement sain.

Nous rejoignons l’appel des professionnels de la santé sur les points suivants[1] :

Tout d’abord, assimiler un pesticide à « une molécule trouvée dans la nature que l’on a modifiée un peu pour mieux cibler son action », comme l’affirme la ministre, est au mieux l’indice d’une sérieuse méconnaissance de ces produits (car la majorité des pesticides sont à ce jour des molécules de synthèse), au pire, l’indice de la volonté de nier la dangerosité pourtant avérée de certaines de ces molécules. Dans les deux cas, cela est hautement problématique, et incompatible avec le devoir d’exemplarité d’une ministre de l’Agriculture.

Mais encore, il est inexact de dire que « tous les paramètres de santé sont contrôlés par des toxicologues ». En effet, le système actuel comporte de nombreuses lacunes, notamment au niveau des essais qui se basent sur des modèles simplifiés ne pouvant rendre compte de la complexité des systèmes naturels. La preuve en est, qu’après quelques années d’utilisation en conditions réelles, des effets indésirables sont observés sur la santé et/ou sur l’environnement, aboutissant à un retrait des autorisations délivrées (l’exemple du retrait récent du Flufénacet est démonstratif). Ces interdictions ou retraits n’empêchant d’ailleurs pas leurs effets néfastes de perdurer. Il en va ainsi de dizaines de pesticides ou de leurs produits de dégradation, toxiques et rémanents dans l’environnement, comme le DDT et autres organochlorés interdits depuis des années voire des décennies, que l’on retrouve sous forme de résidus dans nos aliments, nos eaux souterraines et finalement comme contaminants dans notre sang. Demain ce sera le cas des dérivés des pesticides PFAS.

La ministre semble ignorer les tenants et aboutissants de la procédure d’autorisation des produits phytopharmaceutiques (les « pesticides »), ce qui est inquiétant.

(…) la partie la plus problématique de l’enjeu des pesticides concerne notre santé, celui-ci devrait – c’est le bon sens même – être discuté avec scientifiques et médecins, mais il semble que la ministre préfère en discuter avec les entreprises phytopharmaceutiques et les producteurs de semences tout en continuant d’ignorer, comme ses prédécesseurs, les effets délétères massifs des pesticides sur la santé et la biodiversité.

Pourtant les données scientifiques ne cessent de s’accumuler et de renforcer le faisceau de preuves. Paradoxalement, les résultats des études commanditées par la Région Wallonne elle-même ces dernières années restent ignorés, les experts scientifiques inaudibles et les recommandations émises non suivies d’effet. Pour preuve l’AGW sur l’emploi des pesticides qui n’a pas été révisé suite aux études menées par l’ISSeP, le CRA-W et l’ULiège.

Nous sommes toutes et tous contaminés par les pesticides, y compris pendant des périodes de vie de haute vulnérabilité à leur toxicité. Femmes enceintes, bébés, enfants, adolescents. Personne n’y échappe. Les études de biomonitoring montrent que dans notre pays, les pesticides sont d’ailleurs parmi les polluants les plus retrouvés chez les enfants.

En Belgique, plus de 5.000 tonnes de substances actives pesticides sont épandues chaque année. Une grande part des substances autorisées en Belgique sont cancérigènes, toxiques pour la reproduction, toxiques pour les organes, irritantes pour la peau. De nombreuses substances actives ont des effets de perturbation endocrinienne. Une trentaine sont des PFAS. Sans oublier toutes les autres substances ajoutées à la molécule active, les co-formulants, dont plusieurs sont des biocides (métaux lourds, arsenic, hydrocarbures…).

L’impact des pesticides sur le déclin de la biodiversité et sur la santé humaine est considérable. Ce ne sont pas des opinions. Ce sont des faits scientifiques.

Nous ne pouvons accepter que la santé soit la variable d’ajustement des systèmes alimentaires industriels. Nous ne pouvons accepter que la santé soit la grande oubliée des discussions et des décisions prises en matière d’agriculture. Aujourd’hui, les externalités négatives du complexe agro-industriel sont assumées par la société, par nous toutes et tous. Les coûts en termes d’impact sur la santé sont colossaux. L’épidémie de maladies chroniques (cancers, maladies neurodégénératives…), outre toutes les souffrances qu’elle occasionne, ne fait qu’appauvrir la collectivité. Nous ne pouvons accepter que la santé soit sacrifiée sur l’autel de la prospérité de l’industrie agro-alimentaire et chimique.

 

Nous ajoutons :

L’évaluation des risques qui précède la mise sur le marché des pesticides n’est pas complètement maitrisée par les toxicologues et elle est tout à fait INSUFFISANTE :

  • l’étude de la toxicité à long terme n’est pas requise
  • les effets cumulatifs ne sont pas évalués
  • les co-formulants passent sous le radar
  • l’effet sur les bébés est mesurée en fixant son poids de référence à 9kg l’adolescent à 60 kg
  • les études épidémiologiques sont sous estimées ; seules les bonnes pratiques de laboratoire produites par l’industrie sont prises en compte et elles sont souvent illisibles pour les évaluateurs …
  • les métabolites – produits de dégradation des substances actives des pesticides – ne sont pris en compte que s’ils ont été jugés pertinents
  • la perturbation endocrinienne doit être évaluée depuis 2018 mais des dizaines de pesticides qui sont à l’étude sur ce critère continuent à être provisoirement autorisés en attendant les résultats de ces études …

Dans ces conditions, il est impossible d’affirmer qu’un pesticide autorisé est sans risque.

Il suffit d’un détour par la France pour comprendre la gravité du problème : certaines maladies comme certains cancers ou la maladie de Parkinson sont désormais reconnues comme maladies professionnelles chez les agriculteurs exposés aux pesticides.

Les pesticides ne sont pas une fatalité.

Les alternatives aux pesticides existent ; nos agriculteurs bio le prouvent tous les jours, depuis des décennies parfois! Chez Nature & Progrès, nous le démontrons à travers différentes actions et outils : venez à la rencontre de notre réseau de producteurs bio et locaux, à la découverte de la campagne Vers une Wallonie Sans Pesticides qui documente sur et avec les acteurs de terrain les pratiques alternatives aux pesticides culture par culture, regarder notre film-documentaire intensif ces agriculteurs alliés de la terre qui suit 3 parcours bio inspirant le temps d’une saison en grandes cultures bio, etc.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus rester silencieux. Alors que des auditions auront lieu les 24 juin et 8 juillet, nous voulons que la voix des citoyen·nes compte, aux côtés de celle des médecins, des chercheurs, des soignants.

Il faut du courage et de l’accompagnement des acteurs pour changer nos modèles de production, mais c’est nécessaire pour notre santé et celle de la terre !

 

[1] Pesticides : Professionnel.le.s de la santé et scientifiques, signez notre réponse à la ministre wallonne de l’Agriculture, Mme Dalcq. – Docteur Coquelicot

Le Ministre Frank Vandenbroucke est appelé à ne pas transiger sur ses responsabilités en matière de pesticides !

© Adobe Stock, tous droits réservés

21 mai 2025

Communiqué de presse

Des organisations dont des mutuelles de santé et de la  société civile comme Nature & Progrès, demandent au ministre de la santé Franck Vandenbroucke de faire entendre sa voix dans les décisions sur l’autorisation des pesticides, comme il en a la prérogative. Il s’agit d’un rôle qu’il a jusqu’ici abandonné.

Les pesticides ont un impact majeur sur la santé des citoyens et des agriculteurs. Des études scientifiques le confirment tous les jours, le doute n’est plus permis.  L’exposition provient principalement de l’alimentation, mais également des dérives de pesticides auprès des riverains, de la pollution de nos eaux, etc … Des liens ont été établis entre l’exposition aux pesticides et différents cancers (particulièrement lymphome non hodgkinien, myélome multiple, mélanome cutané, cancer des ovaires, du sein et de la prostate), les maladies respiratoires, les troubles neurodégénératifs (maladie de Parkinson), les troubles du développement et de la cognition, les troubles cardiovasculaires, l’infertilité et les malformations congénitales, l’intoxication aiguë, les troubles immunitaires ou les dommages causés au microbiome.

L’arrêté royal du 28 février 1994 relatif au stockage, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole prévoit que le ministre de la Santé dispose d’un droit de codécision en matière de pesticides. [1] Il s’agit précisément de veiller à ce que la réglementation européenne – qui place la protection de la santé humaine et de l’environnement au cœur de ses priorités, y compris dans le cadre de la production alimentaire – soit appliquée de manière cohérente et responsable. Ce droit de codécision a fait l’objet d’une transaction lors de la précédente législature, à la suite d’un protocole d’accord conclu entre les ministres de la Santé et de l’Agriculture.[2] Or, ces deux ministres sont toujours en fonction avec les mêmes attributions : la société civile s’oppose à ce qu’un tel protocole soit à nouveau signé par les ministres.

Aussi, la société civile belge, inquiète, se mobilise pour que le ministre Frank Vandenbroucke assume enfin pleinement et entièrement ses responsabilités en la matière au cours de cette législature et qu’il protège sa population.

Un précédent courrier d’organisations environnementales et de protection de la nature du 6 février 2025 est à ce jour resté sans réponse officielle. Une déclaration est publiée ce 21 mai 2025.[3]

 “ La question des pesticides dépasse de loin les pratiques agricoles et la protection des cultures. Les preuves scientifiques de leur toxicité pour notre santé, et celle des agriculteurs eux-mêmes, abondent. Ce n’est pas pour rien que depuis 1994, il est prévu que le ministre de la Santé dispose d’un pouvoir de co-décision en matière d’autorisation de mise sur le marché de ces produits. Cette compétence a été abandonnée lors de la précédente législature mais le ministre Vandenbroucke doit prendre ses responsabilités et exercer son pouvoir de co-décision en la matière. De surcroît, c’est tout à fait en phase avec la vision “One health” si chère à la Belgique.” note Virginie Pissoort de Nature & Progrès

[1] Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole, article 8.

[2] Protocole entre le ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique et le Ministre des Classes Moyennes, des Indépendants, des PME et de l’Agriculture du 20 octobre 2020

[3]  https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/05/Les-organisations-de-sante-et-environnementales-demandent-au-ministre-Vandenbroucke-de-faire-entendre-sa-voix-dans-les-decisions-sur-les-pesticides.pdf

Augmentation alarmante de la présence du TFA dans les vins européens

De nouvelles données révélant une augmentation dramatique des niveaux de l’acide trifluoroacétique (TFA) dans l’environnement ont été publiées aujourd’hui par Nature & Progrès et le réseau PAN Europe dans son rapport « Message from the Bottle – The Rapid Rise of TFA Contamination Across the EU ».  [1]

Le TFA est le produit final non dégradable de la décomposition d’autres composés PFAS, tels que ceux utilisés dans les technologies de réfrigération ou comme substances actives dans les pesticides. Après avoir analysé la présence de TFA dans les eaux, le réseau européen PAN Europe s’est penché sur le vin, un produit agricole, connu pour être gourmand en pesticides.

« Nous avons analysé 10 vins anciens et 39 vins récents provenant de 10 pays européens. Le TFA a été détecté dans tous les vins récents, avec une concentration environ 100 fois plus élevée que les niveaux moyens – déjà élevés – mesurés dans nos études de l’année passée sur  les eaux de surface et les eaux potables.  En revanche, le TFA n’a pas été détecté dans les vieux vins récoltés avant 1988 … » annonce Virginie Pissoort, responsable du dossier « Pesticides » chez Nature & Progrès

Des analyses parallèles des pesticides sur les mêmes échantillons ont révélé la présence de résidus de 8 pesticides et de métabolites de pesticides dans 94 % des vins produits de manière conventionnelle. Au total, 18 pesticides étaient détectables dans toutes les bouteilles, dont deux fongicides PFAS bien connus en Belgique, le fluopyram et le fluopicolide. La concentration médiane de TFA dans les vins analysés était de 110 µg/L avec des pics allant jusqu’à 320 µg/L. Les vins situés dans la moitié supérieure de la fourchette de concentration de TFA (moyenne : 176 µg/l) présentaient, en moyenne, une charge en pesticides deux fois supérieure à celle des vins situés dans la moitié inférieure (moyenne : 58 µg/l).

Pour Helmut Burtscher-Schaden, chimiste de l’environnement à GLOBAL 2000 et initiateur de cette étude :

« Ces résultats sont alarmants à deux égards. Le premier est la forte concentration détectée, qui indique une bioaccumulation massive de TFA dans les plantes : Il est probable que nous ingérions beaucoup plus de TFA par le biais de notre alimentation que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Ce que notre étude révèle d’encore plus inquiétant, c’est la forte augmentation de la contamination depuis 2010. »

La confirmation de la forte augmentation des niveaux de TFA provient également d’une comparaison avec les données officielles de l’UE collectées par le laboratoire de référence de l’UE CVUA Stuttgart. Une étude officielle de 2017, réalisée pour le compte de la Commission européenne, reste à ce jour la seule enquête officielle sur le TFA dans les aliments. À l’époque, 27 vins européens présentaient une concentration médiane de 50 µg/l, avec une valeur maximale de 120 µg/l. En revanche, notre nouvelle enquête de 2025 fait état d’une médiane de 110 µg/l, avec des pics de 320 µg/l.

« Ces résultats doivent être prises au sérieux par les autorités, et ne pas rester des bouteilles jetées à la mer. Les substances qui libèrent du TFA dans l’environnement doivent être retirées du marché sans délai. Cela doit commencer par une interdiction immédiate de tous les pesticides PFAS – une source directe et facilement évitable de pollution par le TFA car des alternatives existent- ainsi qu’une interdiction des gaz F. » souligne Pour Virginie Pissoort de Nature & Progrès

Sa collègue du réseau européen, Salomé Roynel ajoute :

« À la mi-mai, les États membres de l’UE seront invités à voter sur la proposition de la Commission visant à interdire le flutolanil, un pesticide à base de PFAS qui émet des TFA. Nous espérons qu’ils comprendront qu’il s’agit d’un moment décisif pour l’avenir de notre eau, de notre alimentation et, en fin de compte, de notre santé, et qu’ils voteront en faveur de l’interdiction de ce pesticide ».

Contexte sur les pesticides PFAS et la pollution au TFA

Le Site Nature et Progrès revient sur la pollution aux pesticides PFAS et au TFA et sur les risques pour la santé et l’environnement de cette contamination sans précédent. En bref, on notera ceci :

Du point de vue des causes, en ce qui concerne la contamination des eaux souterraines, il faut noter qu’une étude de l’Agence allemande de l’environnement, a considéré que les pesticides PFAS utilisés en agriculture représentaient en milieu rural, une part annuelle potentielle de 76 %, suivis par les émissions de TFA provenant de la pluie (provenant principalement des gaz fluorés utilisés dans les systèmes de refroidissement) à hauteur de 17 %, et par les stations d’épuration des eaux usées et le fumier à hauteur de 3 % chacun.

D’un point de vue toxicologique, le TFA a longtemps été considéré comme largement inoffensif, en particulier par les fabricants de PFAS. Toutefois, une étude réalisée en 2021 sur le TFA à la demande des fabricants de pesticides dans le cadre du règlement REACH sur les produits chimiques a révélé de graves malformations chez les fœtus de lapins. Depuis lors, le TFA est soupçonné de présenter un risque pour la santé reproductive humaine et a fait l’objet d’une demande de classification, comme reprotoxique de catégorie 1B par l’Allemagne.

Notre étude qui a consisté à tester des vins d’Autriche, de Belgique (un vin de Flandre et un de Wallonie), de Croatie, de France, d’Allemagne, de Grèce, de Hongrie, d’Italie, du Luxembourg et d’Espagne, a été menée en collaboration avec les membres et les partenaires de PAN Europe : Autriche (GLOBAL 2000), Belgique (Nature & Progrès et Bond Beter Leefmilieu), Croatie (Earth Trek), France (Générations Futures), Allemagne (PAN Germany), Grèce (Ecocity), Hongrie (MTVSZ/Friends of the Earth Hungary), Luxembourg (Mouvement Écologique), Espagne (Ecologistas en Acción), et Suède (Naturskyddsföreningen).

 

[1] En français : « Message de la bouteille – Augmentation rapide de la contamination par le TFA dans l’UE ». Pour l’étude en version originale en anglais https://www.pan-europe.info/message-in-a-bottle

APPEL A MOBILISATION – Rejoignez-nous !

Dérégulation des nouveaux OGM.
L’Europe entre dans la phase finale des négociations (#trilogue).

La société civile belge et européenne organise ce lundi 7 avril à 17h, une action devant le Parlement européen.

  • La proposition de la Commission européenne de laisser les nouveaux OGM envahir nos champs et nos assiettes est dangereuse pour les consommateurs, les producteurs et l’environnement.
  • La position du Conseil européen n’est pas meilleure.
  • La position adoptée par le parlement européen apporte quelques améliorations, certes encore loin de ce que nous préconisons mais qui doivent à tout prix être sauvegardée dans la position finale (étiquetage et traçabilité des NTG tout au long de la chaine, interdiction de brevetage, … )

Ce lundi 7 avril, nous rappellerons aux parlementaires européens qu’il est crucial qu’ils ne transigent pas sur leur position  

Rejoins-nous !

Plus d’info ici,
contact : virginie.pissoort@natpro.be

Vente de pesticides PFAS en Belgique : L’administration révèle des chiffres en nette augmentation.

© Adobe Stock, tous droits réservés

20 mars 2025

Communiqué de presse

La semaine pour « les Alternatives aux Pesticides », du 20 au 30 mars, nous rappelle pourtant que les pesticides ne sont pas une fatalité.

Pour les 31 substances actives PFAS commercialisées en Belgique, les années 2022 et 2023 affichent une augmentation globale des ventes de plus de 20 % par rapport à 2021.[1] Malgré un consensus sur l’objectif de réduction de l’usage des pesticides chimiques et l’existence d’alternatives, particulièrement mises en avant à l’occasion de la Semaine pour « les Alternatives aux pesticides » du 20 au 30 mars, l’usage de pesticides PFAS, persistants pour notre environnement et risqués pour notre santé, continue de se répandre.

Initiée en France en 2006, la Semaine pour les Alternatives aux Pesticides a lieu chaque année du 20 au 30 mars.[2]. Ces dates sont symboliques, car elles correspondent aux dix premiers jours du printemps, marquant le retour des oiseaux et du beau temps, mais aussi celui des épandages dans les champs. En Belgique aussi, cette période est une occasion de montrer et de démontrer que les pesticides ne sont pas une fatalité et qu’il est possible de s’en passer. Nature & Progrès et ses membres – agriculteurs et agricultrices, consommateurs et consommatrices – l’ont bien compris et s’emploient depuis des décennies à prouver la réalité et la faisabilité d’une agriculture sans pesticides de synthèse, notamment à travers : le projet « Vers une Wallonie sans pesticides »[3], le film « intensif, ces agriculteurs, alliés de la terre »[4], le podcast « Les éclaireurs invisibles »[5], etc.

Mais les freins à l’essor de ces alternatives sont nombreux et, in fine, davantage politiques ou réglementaires que véritablement techniques ou agronomiques. Parmi les principaux obstacles figure l’autorisation et la commercialisation des produits phytopharmaceutiques (PPP). Parmi ces PPP, les pesticides PFAS ont pénétré le marché depuis le début du XXIᵉ siècle. Présentant des propriétés hydrophobes (hydrofuges) et lipophobes (répulsives aux graisses), ces herbicides, insecticides et fongicides bénéficient d’une stabilité renforcée, ce qui leur a permis de gravir les échelons dans l’arsenal des intrants chimiques à disposition du monde agricole.

Alors que, dans notre première étude exploratoire sur les pesticides PFAS en 2023, intitulée « Récolte toxique »[6], nous relevions une augmentation de 20 % des ventes de pesticides PFAS en une dizaine d’années, avec plus de 220 tonnes de substances actives vendues en 2021, les chiffres récemment révélés par l’administration pour les années 2022 et 2023 font état de plus de 270 tonnes en 2022. Cela représente une hausse de plus de 22 % en une seule année, tendance qui s’est maintenue en 2023.

« Depuis 15 ans, la Belgique met en place des plans de réduction de l’utilisation des pesticides (NAPAN, PWRP, etc.)[7]. Malgré cela, les ventes des produits les plus persistants dans l’environnement continuent d’augmenter. C’est aberrant ! La Belgique doit faire preuve de plus d’ambition et placer en priorité la protection de la santé et de l’environnement !»  souligne Virginie Pissoort, responsable plaidoyer chez Nature & Progrès.

La grande majorité des pesticides PFAS (c’est-à-dire les pesticides contenant au moins un atome de carbone entièrement fluoré), et probablement tous, se décomposeraient en TFA (acide trifluoroacétique). Les taux de contamination de notre environnement par le TFA, en particulier ceux de nos eaux, ne cessent d’augmenter. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’à ce jour, il n’existe aucune certitude quant à son élimination.[8] Au mieux, le TFA présent dans l’eau pourrait être neutralisé par osmose inverse, un procédé extrêmement coûteux, rendant sa généralisation peu envisageable.

Quant aux effets des pesticides PFAS et de leur métabolite commun, le TFA, sur la santé[9], ils restent mal connus et ont fait l’objet de trop peu d’investigations jusqu’à présent. Cependant, les études existantes suggèrent des risques similaires à ceux des PFAS à chaîne longue, notamment des perturbations endocriniennes, une reprotoxicité, des lésions hépatiques ou encore des maladies thyroïdiennes. D’ailleurs, les pesticides PFAS les plus commercialisés sont classés parmi les Candidats à la Substitution, une catégorie regroupant des pesticides reconnus pour leur haute toxicité.

Nature & Progrès ne peut que dénoncer la hausse continue de l’utilisation des pesticides PFAS. Il est donc urgent de stopper en amont leur vente et leur utilisation, et de mettre enfin les alternatives aux pesticides de synthèse au premier plan.

« La plupart des agriculteurs sont pris dans un entonnoir, un système de dépendance aux intrants chimiques en amont et de circuits de commercialisation qui leur échappent en aval. Les pouvoirs publics doivent encourager les pratiques agricoles sans produits chimiques, développer les filières, garantir un marché et mettre les agriculteurs en confiance afin qu’ils puissent s’affranchir des pesticides. Il en va de notre santé, de la leur, et de notre environnement aussi. » conclut Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer pour Nature & Progrès

[1] Données de vente | Phytoweb

[2] Semaine pour les alternatives aux pesticides – Du 20 au 30 mars 2025

[3] Wallonie sans pesticides – Nature & Progrès

[4] Intensifs, ces agriculteurs alliés de la terre : un documentaire à voir en exclusivité sur Auvio – Auvio

[5] Podcast – Nature & Progrès

[6] recolte-toxique-pfas-etude.pdf

[7] NAPAN, Nationale Actie Plan Action National Nationaal Actie Plan d’Action National (NAPAN) | Phytoweb, PWRP, Programme wallon de réduction des pesticides, Programme Wallon de Réduction des Pesticides | Région Wallonne

[8] Nature & Progrès réagit aux nouvelles informations sur la présence du TFA dans l’eau potable en Wallonie – Nature & Progrès

[9] https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/01/3.-SSMG-Impacts_PesticidesPFAS_Sante.pdf

Pour la première fois, la Belgique dit officiellement « Oui » aux nouveaux OGM

© Nature & Progrès, tous droits réservés

14 mars 2024

Communiqué de presse

Ce vendredi 14 mars, les Etats membres se sont réunis sous la présidence polonaise pour voter sur sa dernière proposition de dérégulation des nouveaux OGM. C’est une majorité favorable qui s’est dégagée entre autres « grâce » à la Belgique, laquelle jusqu’ici s’était toujours « abstenue » sur ce dossier.

Faute de consensus sous la législature précédente, c’était jusqu’ici l’abstention qui prévalait en Belgique sur ce dossier délicat, mais les nouvelles coalitions gouvernementales et régionales ont rebattu les cartes et c’est un « oui » qui l’a emporté ce vendredi, en Comité des représentants permanents (COREPER). [1]Un « oui » lourd de conséquence puisque la majorité qualifiée au niveau du Conseil européen était sur le fil et que la Belgique allait peser dans la balance.

« Nous savions la partie risquée. L’accord de coalition fédérale de l’ARIZONA se positionne clairement en faveur des NTG, même s’il tempère en introduisant une condition de durabilité. Les positions étaient moins claires du côté des régions, qui ont également leur mot à dire sur ce dossier. Si la région flamande, fleuron des biotechnologies, était plutôt favorable au déploiement des NTG, l’accord du gouvernement wallon ne contenait rien sur les NTG. Nous avons sans relâche sensibilisé les responsables politiques aux enjeux et aux risques de ce projet de dérégulation pour la société et l’environnement, mais d’autres intérêts semblent l’avoir emporté. » précise Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Historiquement, la Belgique a été un acteur majeur pour faire primer la protection de la santé et de l’environnement dans les négociations de la directive sur les OGM 2001 au niveau européen, et par la suite dans la mise en œuvre de cette directive, avec la mise en place de règles de co-existence efficaces particulièrement en Wallonie. Mais, aujourd’hui, la Belgique donne une tout autre image de ses priorités et de ses intérêts. Et, à travers ce « oui » c’est encore une fois la protection de l’environnement et de la santé publique qui sont laissées pour compte.

Le texte ne comprend aucune évaluation des risques de la grande majorité des NTG qui seront mis sur le marché (les NTG1), pas d’obligation d’étiquetage, ni de traçabilité de ces mêmes produits, pas de garantie d’absence de NTG dans la filière biologique puisque ces derniers sont « anonymes », etc  La dérégulation des NTG risque par ailleurs d’accroitre encore la dépendance des agriculteurs.rices aux firmes céréalières. Autant de dérives que Nature & Progrès dénonce depuis que ce projet de dérégulation est né. [2]

« Les lacunes du texte actuel, qu’il s’agisse de protection des consommateurs, des agriculteurs, de l’environnement ou de la santé, sont abyssales. Alors qu’il existe des normes claires qui n’interdisent pas la mise sur le marché des nouvelles techniques génomiques mais qui les règlementent, l’Europe veut leur donner un chèque en blanc à ces technologies, sous prétexte de répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXI et de rester dans la course avec les autres puissances agricoles de la planète. Et, la Belgique embraye. C’est consternant et fait courir un risque énorme, alors que l’agriculture biologique offre des garanties de résilience et de durabilité éprouvées. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Conformément à la procédure européenne, avec le vote de ce jour, le mandat est donné au Conseil pour les négociations en trilogue. Le Parlement européen, la Commission et le Conseil qui ensemble devront accoucher d’un texte final soumis au vote des parlementaires européens et des Etats membres.

Les Etats non favorables au texte voté ce 14 mars sont la Bulgarie, l’Autriche, la Croatie, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. La Belgique a basculé dans l’autre camp. De source sure, on apprend que la Slovénie, la Hongrie et la Belgique aurait émis des « Statements » avec des points d’attention pour les futures négociations. Un jeu risqué, au vu des forces en présences, … et qui risquent d’être bien insuffisantes pour faire progresser le texte adopté.

Le proverbe « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras » ne doit pas être étranger à la sphère des négociations politiques. Dès lors, un « non faute de conditions réunies … » eut sans doute mieux valu, qu’un « oui mais à condition que plus tard  … »

[1] New genomic techniques: Council agrees negotiating mandate – Consilium

[2] Nouveaux OGM – Nature & Progrès

L’Europe vote enfin l’interdiction d’un pesticide PFAS : le Flufenacet sur la touche. Un pas dans la bonne direction.

© Adobe Stock, tous droits réservés

13 mars 2025

Communiqué de presse

Ces 11 et 12 mars, les Etats membres de l’Union européenne se sont réunis et ont voté l’interdiction du Flufénacet, un pesticide PFAS, largement utilisé depuis 2004 en Belgique et en Europe qui se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA) et qui a récemment été reconnu comme « perturbateur endocrinien ». Les Etats membres ont pris leur responsabilité en décidant l’interdiction de cette substance. L’interdiction du flutolanil, également sur la table, n’a malheureusement pas recueilli la même majorité.

Parce que c’est un perturbateur endocrinien reconnu comme tel par l’EFSA depuis l’été 2024, et qu’il se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA) dans des proportions inquiétantes pour la préservation de nos ressources en eau, l’herbicide flufénacet vient d’être interdit en Europe. Ce vote des Etats membres[1] , attendu déjà en décembre 2024, mais postposé pour des raisons de formalité administrative, est une décision dont on peut se réjouir.

« C’est une belle victoire pour la protection de la santé et de l’environnement, nos ressources en eau en particulier.  Nous savons que la Belgique a soutenu cette interdiction et nous nous en félicitons même s’il eut été difficilement admissible d’en décider autrement. Le caractère de « perturbateur endocrinien est ce qu’on appelle un critère cut-off, qui ne laisse aucune latitude ou marge d’appréciation. C’est un signal aussi et nous l’espérons un premier domino qui tombe … » déclare Virginie Pissoort, responsable plaidoyer chez Nature & Progrès.

Il est reconnu que les PFAS à chaîne longue sont des perturbateurs endocriniens.  . Leur toxicité est, au mieux, modérée.[2] Aucune étude ne permettait de croire que les PFAS à chaîne courte (-CF3), qui constituent les 33 autres substances actives pesticides PFAS encore approuvées en Europe, y échappent. L’étude du caractère de « perturbation endocrinienne » des pesticides n’est à proprement parler obligatoire dans le cadre de la réglementation européenne sur les produits phytopharmaceutiques, que depuis 2018. Plusieurs substances actives sont à ce jour à l’étude et cela peut prendre des années. Pour le flufenacet, il est aujourd’hui avéré que c’est un perturbateur endocrinien. Demain très probablement également de nouvelles analyses aboutiront aux mêmes conclusions pour les autres pesticides PFAS pulvérisés sur nos champs et nos aliments.

Par ailleurs, la dégradation des pesticides PFAS en acide trifluoroacétique est une autre raison de mettre fin à ces substances. Les taux de contamination des eaux sont extrêmement préoccupants. Les rapports de PAN Europe et de ses membres, dont Nature et Progrès en 2024, l’ont révélé.[3]

Le fultolanil, un fongicide, largement utilisé en pommes de terre était également sur la table des Etats membres à cette réunion, précisément pour sa dégradation reconnue en acide trifluoroacétique. Malheureusement, l’interdiction proposée par la Commission n’a pas reçu l’adhésion des Etats Membres. La position de la Belgique sur ce dossier ne nous a pas été révélée.

D’ores et déjà, la sortie du flufénacet n’est pas sans importance pour l’agriculture et les agriculteurs. En Belgique, pas moins de 78.000 kilos de flufénacet étaient encore été commercialisé en 2023 (dernière donnée connue) et ce chiffre représente une hausse de 20% en une dizaine d’années. En France, Bayer aurait déjà annoncé de nouveaux herbicides, à base entre autres de dilfufenican, un autre herbicide PFAS.[4] Ceci n’est pas la solution, et démontre bien que l’approche substance par substance dans le cadre de la réglementation sur les pesticides est insatisfaisante à protéger notre santé et notre environnement.

« Face à la créativité et les innovations de l’industrie, Nature & Progrès préconise une interdiction généralisée de tous les pesticides PFAS, parce qu’ils sont toxiques pour notre environnement et plus que probablement pour notre santé, ces substances doivent être interdites dans les meilleurs délais. En juillet dernier, une proposition de loi interdisant la mise sur les marché et l’exportation des pesticides PFAS avait été déposée à la Chambre.[5] Nous ne pouvons que soutenir cette proposition, aujourd’hui dans les tiroirs. »

L’agriculture belge doit se tourner vers des solutions alternatives qui protègent réellement et durablement l’environnement, la santé et les agriculteurs. L’agriculture sans polluants chimiques doit devenir une priorité dans le cadre de toutes les politiques publiques concernées. Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse existent, nos agriculteurs bio le prouvent tous les jours.[6]

 

[1] cdf19932-5774-4925-a901-4d1134bf6f07_en

[2] Mokra, K. (2021), Endocrine disruptor potential of short-and longchain perfluoroalkyl substances (PFASs). A synthesis of current knowledge with proposal of molecular mechanism. International Journal of Molecular Sciences, 22(4), 2148.

[3] PFAS – Nature & Progrès

[4] Un nouvel herbicide céréales pour l’automne 2026

[5] La Chambre des représentants de Belgique

[6] https://www.natpro.be/wallonie-sans-pesticides/

Les Engagés répondent à nos interpellations sur les NTG

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Mi-janvier 2025, nous proposions à nos membres de participer à notre campagne « Alors votre assiette : avec ou sans OGM/NTG » et d’écrire aux présidents de partis: Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez, mais également aux ministres compétents : Yves CoppietersAnne-Catherine DalcqDavid ClarinvalFrank Vandenbroucke et Zakia Khattabi.

Dans cette lettre nous leur demandions de : S’opposer à la nouvelle proposition de réglementation autorisant les nouveaux OGM et baliser les nouvelles techniques génomiques avec : Une évaluation des risques préalables pour la santé et l’environnement, même pour les NGT de catégorie 1, un étiquetage tout au long de la chaine de production, depuis les semences jusqu’au produit final, l’identification de méthode de détection, l’interdiction des NGT pour l’agriculture certifiée biologique, l’interdiction de breveter tous les NGT, la possibilité des Etats membres d’interdire les NGT sur le territoire (clause de opt out).

Nature & Progrès demande que les nouveaux OGM relèvent au minimum de la Directive 2001/18 comme l’interprète la Cour de justice de l’Union européenne. De plus, l’association souhaite que les analyses de risques soient réalisées en phase avec les conditions réelles de terrain.

Suite à l’envoi de ces mails, nos membres ont reçu une réponse du président de parti des Engagés, Yvan Verougstraete que vous pouvez lire ci-dessous :

 

Mail de réponse des Engagés

Cher Monsieur

Votre courrier m’est bien parvenu et a retenu ma meilleure attention.

Je vous remercie pour votre interpellation au sujet des NGT, dossier qui touche à plusieurs éléments particulièrement chers aux Engagé.e.s que sont l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et la santé.

Je me permets de le préciser immédiatement, nous ne sommes favorables aux NGT qu’en tant qu’ils peuvent servir une agriculture plus résiliente et plus durable, notamment en développant des végétaux avec une empreinte carbone réduite et consommant moins d’eau, d’engrais et de pesticides.

C’est pourquoi nous ne sommes en aucun cas favorables à une dérégulation inconditionnelle des NGT. Au contraire, nous plaidons pour un cadre strict et rigoureux qui assurera que les produits issus des NGT participent à une évolution positive de l’agriculture, et qu’elles pourront véritablement contribuer à une société plus juste pour tous. Les valeurs des Engagé.e.s, qui convergent avec vos préoccupations face aux risques potentiels liés à ces technologies, nous amènent à une série de principes qui devront être respectés dans un texte législatif encadrant les NGT.

Tout d’abord, le principe de précaution étant crucial pour notre Mouvement, il est impératif que l’utilisation des produits issus des NGT repose sur une analyse de risques rigoureuse et portant sur le long terme, intégrée à une procédure réglementaire harmonisée, garantissant ainsi la sécurité des produits avant leur mise sur le marché.

De plus, nous mettons un accent particulier sur la liberté du consommateur, qui doit pouvoir accéder à une information claire et complète sur les produits qu’il consomme. Cela implique des exigences de traçabilité et de transparence tout au long de la chaîne de production, notamment par un étiquetage adéquat, des mises à jour régulières de la liste publique, ainsi qu’une identification précise des produits dérivés, y compris ceux dits peu modifiés (NGT 1 et 2).

Nous soulignons également que la diversité des pratiques et des produits agricoles est essentielle pour une agriculture durable et une société résiliente. Les NGT ne doivent en aucun cas engendrer une concurrence déloyale avec d’autres pratiques, notamment dans le cadre de l’agriculture biologique. Des règles strictes de coexistence doivent être mises en place pour éviter toute contamination, volontaire ou non, et les semences issues des NGT doivent impérativement être étiquetées comme telles.

En ce qui concerne les brevets, nous estimons qu’ils doivent être interdits, à minima pour les NGT de type 1, afin d’éviter une concentration excessive du marché entre les mains de quelques acteurs minoritaires. Cette situation ne ferait qu’accroître la dépendance des agriculteurs et compromettre leur autonomie. Il est essentiel que ceux qui nous nourrissent puissent conserver, utiliser et échanger librement leurs semences.

Enfin, pour orienter la recherche et le développement des NGT vers une durabilité réelle, nous plaidons pour l’exclusion des produits présentant des caractéristiques incompatibles avec les objectifs de durabilité des NGT de type 1.

Nous estimons que ces conditions que nous jugeons essentielles, rencontrent les éléments d’inquiétude que vous avez pu nous partager. Soyez certains que Les Engagé.e.s s’opposeront à tout texte qui constituent une menace pour l’environnement et la diversité, et qui ne respectent pas la protection et la liberté de choix des consommateurs, des agriculteurs et des acteurs locaux de toutes les filières.

Vous souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Yvan Verougstraete

 

Alors que la pression de l’Europe est forte pour faire approuver la dérégulation des NTG, les Engagés (au pouvoir au fédéral, et à la région wallonne) s’engagent à s’opposer à tout texte qui « constitue une menace pour l’environnement et la diversité, et qui ne respectent pas la protection et la liberté de choix des consommateurs, des agriculteurs et des acteurs locaux de toutes les filières ». 

La Belgique : Pour ou Contre un chèque en blanc pour les nouveaux OGM ? – Position officielle attendue pour ce jeudi 20 février

© Nature & Progrès, tous droits réservés

19  février 2024

Communiqué de presse

L’accord de coalition fédérale 2025-2029 se montre plutôt favorable aux initiatives européennes de dérégulation des nouveaux OGM/NTG. Une position concertée des acteurs belges fédéraux et régionaux est attendue ce 20 février, à la veille d’un groupe de travail européen qui pourrait être décisif si la Pologne approuve son propre texte.

L’accord de coalition fédérale 2025-2029, dans son chapitre consacré à « l’agriculture, un secteur stratégique de notre économie », annonçait que le gouvernement soutiendra « les initiatives au niveau européen qui promeuvent de nouvelles techniques génomiques dans l’amélioration génétiques des végétaux, avec pour objectif une empreinte carbone réduite, une utilisation plus efficace des ressources telles que l’eau et les engrais, ou une diminution de l’utilisation de pesticides. » (nous soulignons).

À peine entériné par les partenaires de l’ARIZONA, le texte européen de dérégulation des NTG proposé par la présidence polonaise arrive désormais sur la table de la Belgique. Celle-ci est officiellement appelée à prendre position. En effet, si les discussions du groupe de travail d’experts européens, prévues le 21 février, aboutissent, le texte pourrait être rapidement validé lors d’un prochain COREPER[1].

Cette position de la Belgique attendue ce 20 février, au vu des enjeux (agriculture-santé-environnement) implique le fédéral, mais également les régions. Si la région flamande, où le secteur des biotechnologies est bien ancré est, sans surprise, favorable ; la région de Bruxelles Capitale, en affaire courante, devrait continuer à se positionner contre ce projet. Quant à la région wallonne, la Déclaration de politique régionale (DPR) est muette sur le sujet. La ministre de l’Agriculture Anne Catherine Dalcq, interrogée en Commission Agriculture au Parlement régional wallon ce 10 février, a annoncé son soutien aux NTG. Elle évoque également une volonté d’encadrement et une attention particulière par rapport aux plantes résistantes aux herbicides. [2] Le ministre Coppieters en charge de la santé et de l’environnement a également voie au chapitre mais n’a pas encore officiellement communiqué sa position.

Dans tous les cas, l’encadrement des plantes résistantes aux herbicides ou aux insecticides reste insuffisant pour protéger les consommateurs et les producteurs. La condition d’objectifs environnementaux ou climatiques ne suffit pas non plus, d’autant qu’il reste à démontrer [3]  que l’on peut réellement parler de durabilité pour des organismes génétiquement modifiés. De plus, rien ne garantit que les NTG poursuivent effectivement ces objectifs[4]. Sans compter que l’impact sur l’environnement et la biodiversité demeure une préoccupation majeure. Quant aux agriculteurs, la mise sur le marché des NTG telle qu’elle est envisagée par l’Europe, renforcera le contrôle d’une poignée de multinationales semencières, notamment à travers les brevets mais aussi en limitant la liberté d’échange de matériel génétique pour les sélectionneurs et les agriculteurs.

« Les lacunes du texte actuel, qu’il s’agisse de protection des consommateurs, des agriculteurs, de l’environnement ou de la santé, sont abyssales. Alors qu’il existe des normes claires qui n’interdisent pas la mise sur le marché des nouvelles techniques génomiques mais les règlementent, l’Europe veut leur donner un blanc-seing à ces technologies, sous prétexte de répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXI et de rester dans la course avec les autres puissances agricoles de la planète. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Dans une déclaration conjointe[5] entre autres co-signée par Nature & Progrès, la FUGEA, Natagora, l’UNAB, plus de 200 organisations en Europe appellent les pays à protéger leurs agriculteurs et cultivateurs, notamment par l’interdiction de la brevetabilité. Ils en appellent aussi à la préservation des droits en faveur des citoyens et de l’environnement. Concrètement, tous les nouveaux OGM doivent continuer à faire l’objet d’un étiquetage tout au long de la chaine agricole et alimentaire et permettre une traçabilité des NTG (et une responsabilisation le cas échéant des acteurs). Les NTG doivent également être exclus du secteur biologique ; avec des règles de co-existence strictes et les pays qui le souhaitent doivent pouvoir interdire ou restreindre leur culture sur leur territoire (opt-out), ce que la toute nouvelle proposition de la présidence polonaise de l’UE vient de supprimer dans son texte.

Ce 20 février, la Belgique devrait arrêter sa position officielle. Nous espérons qu’elle ne sera ni sourde à nos demandes, ni aveugle au point de se laisser hypnotiser par l’illusion que les NTG répondront aux objectifs environnementaux et climatiques. Ils ne doivent pas pour autant recevoir un chèque en blanc, au service de l’industrie. Ce serait un bien mauvais départ si les ministres belges en charge de la santé, et de la transition écologique acceptaient ce nivellement par le bas.

[1] Commission des représentants permanents

[2] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=ag-pub&cal=event&idag=29325

[3] La résilience des cultures non-OGM/NGT face aux stress environnementaux, dont ceux résultant du changement climatique, est une réponse physiologique de l’ensemble de l’organisme. Elle repose sur le fonctionnement équilibré de l’ensemble du patrimoine génétique de la plante et tenter de transmettre un caractère génétiquement complexe par le biais de l’édition des gènes ou d’une autre approche biotechnologique réductionniste, qui ne peut manipuler qu’un ou que quelques gènes, est vouée à l’échec si l’on veut obtenir un résultat robuste. Pas plus que les anciens OGM qui n’ont pas respecté les promesses de l’industrie  – Voir le site de Nature et Progrès : Aller plus loin – Nature & Progrès

[4]  Les promesses de durabilité des cultures OGM se sont jusqu’à présent révélées être des promesses en l’air. Malgré d’énormes investissements dans la recherche et le développement de nouveaux OGM concrets, résistants à la sécheresse et utilisant moins de pesticides, ne sont tout simplement pas disponibles sur le marché, et l’intérêt des NTG est surtout commercial ou industriel

[5] Traduction libre en Français https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/NGT_Declaration-commune.pdf

Georges-Louis Bouchez répond à nos interpellations sur les NTG

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Mi-janvier 2025, nous proposions à nos membres de participer à notre campagne « Alors votre assiette : avec ou sans OGM/NTG » et d’écrire aux présidents de partis: Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez, mais également aux ministres compétents : Yves CoppietersAnne-Catherine DalcqDavid ClarinvalFrank Vandenbroucke et Zakia Khattabi.

Dans cette lettre nous leur demandions de : S’opposer à la nouvelle proposition de réglementation autorisant les nouveaux OGM et baliser les nouvelles techniques génomiques avec : Une évaluation des risques préalables pour la santé et l’environnement, même pour les NGT de catégorie 1, un étiquetage tout au long de la chaine de production, depuis les semences jusqu’au produit final, l’identification de méthode de détection, l’interdiction des NGT pour l’agriculture certifiée biologique, l’interdiction de breveter tous les NGT, la possibilité des Etats membres d’interdire les NGT sur le territoire (clause de opt out).

Nature & Progrès demande que les nouveaux OGM relèvent au minimum de la Directive 2001/18 comme l’interprète la Cour de justice de l’Union européenne. De plus, l’association souhaite que les analyses de risques soient réalisées en phase avec les conditions réelles de terrain.

Suite à l’envoi de ces mails, nos membres ont reçu une réponse type de Georges-Louis Bouchez que vous pouvez lire ci-dessous :

 

Mail de réponse de Georges-Louis Bouchez

Cher Monsieur,

Votre message relatif aux Nouvelles Techniques Génomiques (NTG) m’est bien parvenu et a retenu toute mon attention.

Le changement climatique expose de larges régions du globe à des températures extrêmes qui vont affecter la production agricole dont les populations ont besoin pour vivre. Heureusement, grâce aux NTG, il est scientifiquement possible d’adapter les espèces aux modifications climatiques : résistance à la chaleur et aux ravageurs (ce qui rend bon nombre d’insecticides inutiles), arrosage minimal, réduction des engrais et produits phytopharmaceutiques (qui polluent l’eau et dont la production et le transport émet beaucoup de CO2 pour leur production ou leur transport). Cela permettra aussi d’augmenter les rendements, sans étendre la superficie des terres cultivables et donc sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre.  Des chercheurs ont déjà mis au point des variétés de manioc, de banane ou de maïs résistantes à certains effets du changement climatique et prêtes à être cultivées.

La grande majorité des associations et partis écologistes en Europe s’oppose avec âpreté aux NTG au nom du principe de précaution, alors qu’il n’existe pas la moindre preuve de leur nocivité. Le principe de précaution invite plutôt à réglementer sans tarder ces NTG. C’est l’avis de 35 Prix Nobel qui ont adressé une lettre ouverte aux parlementaires européens. Ils estiment que l’interdiction des NTG pourrait coûter 300 milliards d’euros par an à l’économie européenne car elle encouragerait le maintien de législations lourdes et contraignantes, favorisant paradoxalement les grands semenciers au détriment des sociétés de biotechnologie de l’Union.

Au niveau européen, notre député européen Benoît Cassart, lui-même issu du monde agricole, est en faveur de ces nouvelles techniques génomiques qui permettent d’accroître les rendements en réduisant l’utilisation d’eau, de fertilisants et de phytosanitaires.

La Commission européenne a présenté sa proposition en 2023. Le Parlement a adopté sa position, par 307 voix pour, 263 contre et 41 abstentions. C’est au niveau du Conseil européen que cela bloque car certains Etats membres, comme la Hongrie, sont totalement opposés aux NTG. La Pologne, qui exerce la présidence tournante de l’Union européenne actuellement, va reprendre les discussions afin de trouver une position commune. C’est dans ce cadre que la Belgique sera invitée à participer aux discussions.

Je prends donc dans ce cadre bonne note de vos recommandations et laisse le soin aux ministres de l’Agriculture fédéral et régional de vous partager davantage d’informations sur la ligne qu’ils défendront lors des discussions à venir.

A votre disposition,

Georges-Louis Bouchez

 

La réponse aux citoyens du président du Mouvement Réformateur, Georges-Louis Bouchez, n’est pas vraiment surprenante, elle manque de justesse et d’honnêteté intellectuelle, à moins que ce ne soit d’une connaissance approfondie du dossier.

En effet, le président du MR commence par reprendre les arguments sur les vertus des NTG pour lutter contre le changement climatique (plus faibles besoins en eau, limitation de l’émission de CO2…), pour réduire l’utilisation des pesticides, pour augmenter les rendements, etc. Autant d’éléments avancés par l’industrie comme une litanie depuis que les OGM existent, mais qui n’ont jamais fait leur preuve dans la pratique. Il s’emberlificote ensuite sur le principe de précaution, invoqué à juste titre par la société civile pour s’assurer que des balises soient maintenue dans le cadre de ces techniques génomiques. Il évoque l’absence de preuve de la nocivité des NTG alors même que ce principe de droit européen permet de légiférer en cas de doutes (et non de preuves) sur la non-nocivité des produits. Il poursuit en indiquant que « le principe de précaution invite plutôt à réglementer sans tarder les NTG ». Erreur ou ignorance ? Les NTG sont réglementés dans le cadre de la directive actuelle sur les OGM. L’application du principe de précaution préconise justement qu’une forme de régulation de ces produits soit maintenue, les techniques fussent-elles nouvelles par rapport aux OGM de première génération.

Sur quoi, il invoque alors un certain courrier signé en janvier 2024 par 35 Prix Nobel, qui indique que « l’interdiction des NTG pourrait coûter 300 milliards d’euros par an à l’économie européenne ». Primo, les NTG ne sont pas, à ce jour, interdits ; ils sont réglementés en tant qu’OGM. Secundo, la valeur et la pertinence de ce courrier est questionnable. Lesdits prix Nobels ne sont pas désintéressés des profits économiques qui pourraient découler de l’utilisation des NTG. Certains sont même en première ligne, comme J. Doudna et E. Carpentier, connus pour avoir inventé la technologie CRISP CAS9 et titulaires de plus de 500 demandes de brevets à travers le monde sur cette technologie. Quant au calcul des 300 milliards d’euros, il serait utile de savoir dans la poche de qui ils seraient perdus et de mettre en perspective le coût économique de la dérégulation des NTG pour toute une série d’acteurs pour qui l’arrivée des NTG serait dommageable : exportateurs dans des marchés opposés aux OGM, secteur bio, semenciers exposés aux licences de brevets, etc.

Bref, loin de convaincre, la réponse du dirigeant inquiète. La question des brevets sur les nouveaux OGM est centrale dans la mesure où elle attire avec elle un intérêt économique énorme pour une série d’acteurs – chercheurs, multinationales semencières… – qui ont « le bras long » et influencent les négociateurs. Or, l’intérêt de toute la société est en jeu ! Une réelle mise en débat de la réglementation touchant les nouveaux OGM s’impose, en incluant les citoyens, les agriculteurs et des acteurs scientifiques indépendants. Sans compter, on ne le dira jamais assez, que des alternatives existent !

Dérégulation des nouveaux OGM : L’Arizona officiellement favorable malgré les risques !

© Greenpeace, tous droits réservés

11  février 2024

Communiqué de presse

L’accord de coalition fédérale 2025-2029 ouvre grand la porte aux initiatives européennes de dérégulation des nouveaux OGM. Cependant les risques de cette libéralisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) sont considérables, tant pour l’environnement et la santé, que pour les acteurs du monde agricole.

Ce 11 février 2025, plus de deux cents organisations représentant les agriculteurs européens, les petits et moyens sélectionneurs, le secteur alimentaire et la société civile en Europe publient une déclaration conjointe pour demander de protéger les agriculteurs, mais aussi sélectionneurs, ainsi que les secteurs biologiques et sans OGM en Belgique et en Europe. [1]

Quelques jours plus tôt, l’accord de coalition fédérale 2025-2029, dans son chapitre consacré à « l’agriculture, un secteur stratégique de notre économie », annonçait que le gouvernement soutiendra « les initiatives au niveau européen qui promeuvent de nouvelles techniques génomiques dans l’amélioration génétiques des végétaux, avec pour objectif une empreinte carbone réduite, une utilisation plus efficace des ressources telles que l’eau et les engrais, ou une diminution de l’utilisation de pesticides. »

Tout d’abord, le texte sur la table du Conseil de l’Union européenne sur lequel la Belgique aura à se prononcer prochainement, ne garantit en rien que les nouveaux OGM poursuivent ces objectifs ni qu’ils seront dans les faits une solution aux enjeux environnementaux et climatiques.[2] La résilience des cultures non-OGM/NTG face aux stress environnementaux, dont ceux résultant du changement climatique, est une réponse physiologique de l’ensemble de l’organisme. Elle repose sur le fonctionnement équilibré de l’ensemble du patrimoine génétique de la plante et tenter de transmettre un caractère génétiquement complexe par le biais de l’édition des gènes ou d’une autre approche biotechnologique réductionniste, qui ne peut manipuler qu’un ou que quelques gènes, est vouée à l’échec si l’on veut obtenir un résultat robuste.

De plus, la mise sur le marché des NTG telle qu’elle est envisagée par l’Europe, renforcera le contrôle d’une poignée de semenciers, notamment à travers les brevets, mais aussi en limitant la liberté d’échange de matériel génétique pour les sélectionneurs et les agriculteurs.

Dans une déclaration conjointe, plus de 200 organisations de l’agriculture, l’alimentation et la société civile européenne exposent la menace sérieuse que ce projet de dérégulation constitue une menace sérieuse pour les activités des petits et moyens sélectionneurs et agriculteurs européens.

« L’Europe et notre gouvernement actuel tendent à voir les nouvelles techniques génomiques comme une carte économique qu’il serait indispensable à jouer pour rentrer dans la course avec les autres puissances de la planète. Mais ils semblent oublier les lourdes conséquences pour les petites et moyennes entreprises agricoles et de sélection des semences, sous le joug de la puissance des industries semencières.  Les risques qu’elles courent sont juridiques, économiques, et agronomiques, avec un capital semencier appelé à se restreindre. Mais le gouvernement belge les néglige et semble décider à avancer, coûte que coûte. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Dans cette déclaration conjointe, les signataires, dont en Belgique, Nature & Progrès, Natagora, l’UNAB, etc appellent les pays européens à protéger leurs agriculteurs et cultivateurs, ainsi que les citoyens et la nature. Tous les nouveaux OGM doivent continuer à faire l’objet d’une évaluation des risques et d’une surveillance, de méthodes d’identification et de détection, ainsi que d’une traçabilité et d’un étiquetage tout au long de la chaîne alimentaire. Elles demandent également que les pays qui le souhaitent puissent interdire ou restreindre leur culture sur leur territoire (opt-out), ce que la toute nouvelle proposition de la présidence polonaise de l’UE vient de supprimer dans son texte.

Ce 14 février, la Belgique se réunira avec ses homologues européens au sein d’un groupe de travail, pour se prononcer sur une toute nouvelle proposition de compromis de la présidence polonaise de l’UE. Avec ce nouveau texte débarrassé de toute restriction en matière de brevetabilité sur les plantes NTG, la présidence polonaise du Conseil s’aligne davantage sur l’industrie semencière, qui ne souhaite accorder l’accès aux semences brevetées qu’en échange du paiement de droits de licence, au préjudice des agriculteurs.

Interrogée en Commission Agriculture au Parlement régional wallon ce 10 février, la Ministre Anne Catherine Dalcq a annoncé son soutien aux NTG. [3] Le gouvernement wallon ne s’est toujours pas prononcé officiellement sur la dérégulation des NTG.

[1] Traduction libre en Français https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/NGT_Declaration-commune.pdf, déclaration originale co-signée : https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/Joint-Statement-New-GMOs-07.02.pdf

[2] Pas plus que les anciens OGM qui n’ont pas respecté les promesses de l’industrie  – Voir le site de Nature et Progrès : Aller plus loin – Nature & Progrès

[3] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=ag-pub&cal=event&idag=29325

 

Face à l’impact du Mercosur, les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) sont-ils à même de soutenir nos producteurs locaux ?

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Carte blanche

par Caroline Battheu-Noirfalise, Agronome – Chargée du réseau de producteurs

La politique néo-libérale menée par l’Europe fait tanguer nos agriculteurs wallons au rythme des traités de libre-échange. Les prix de vente qui en résultent entrainent la diminution de leur revenu et l’intensification de leur système de production – avec tous les impacts environnementaux que cela peut engendrer. Par ailleurs, entre Fairtrade, BIO, local et autres mentions, le consommateur a de plus en plus de mal à s’y retrouver et, sous fond de crise économique, choisit souvent la simplicité. Une solution serait-elle de remettre du lien entre producteurs et consommateurs autour d’une « charte de production » co-définie par les deux parties ?

Les Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) délivrent une certification non-marchande basé sur l’évaluation des participants par leurs pairs et d’autres acteurs de la communauté concernée. Ainsi, chaque producteur participant reçoit la visite de consommateurs et d’autres producteurs pour évaluer la concordance entre les installations (fermes et/ou ateliers) et une charte définie par le collectif. Sur base des informations récoltées lors des visites, le collectif étudie les dossiers des requérants pour convenir de l’accès et l’utilisation ou non au label au sein de commission locale. Au-delà de leur aspect décisionnaire, ces commissions sont également des lieux de débats et de responsabilité partagée pour trouver des solutions pratiques à des non-conformités relevées. Basé sur la transparence et la confiance, le principe des SPG est donc bien plus qu’un simple contrôle, c’est un cercle vertueux d’amélioration continue.

Valentine Jaquemart (Ferme de la Sarthe à Mettet) : « La mention N&P, c’est un plus pour la dynamique sociale, le bien-être animal ou le lien au consommateur. C’est important d’y adhérer pour que le mouvement continue d’exister ! »

En termes de charte, les SPG ont été créé spécifiquement pour la certification de l’agriculture biologique ou, en son essence, une agriculture plus respectueuse de la santé et de l’environnement.  Les SPG permettent de se réapproprier la philosophie plus globale de l’agriculture biologique. Effectivement, les chartes SPG couvrent des aspects plus larges que la certification BIO européenne dont notamment des aspects sociaux, de prix juste pour le producteur et le consommateur ou encore l’utilisation d’énergie et d’eau. Aujourd’hui, le cadre d’application des SPG dépasse l’agriculture et concerne également l’écotourisme ou l’écoconstruction. En 2019, la fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (IFOAM) dénombrait 223 initiatives de SPG dans 76 pays du monde, dont 166 déjà opérationnels regroupant 496 104 producteurs.

Créé en 1964, la fédération Nature & Progrès (N&P) France est à l’origine des premiers SPG dans les années 70. Peu de temps après, son homologue Belge, N&P Belgique voit le jour. Dans notre pays, c’est actuellement une communauté d’une soixantaine de producteurs et d’environ 4000 membres qui œuvrent collectivement pour le maintien de la mention N&P, principalement en Wallonie. Pour lutter contre la concurrence déloyale induite par les traités de libre-échange, le mouvement recrée un lien de confiance entre producteurs et consommateurs permettant de soutenir le développement d’une agriculture locale et durable sur laquelle plane une menace grandissante.

Pesticides à Bruxelles : des organisations se mobilisent aux côtés de la Région Bruxelles Capitale

© Adobe Stock, tous droits réservés

17 décembre 2024

Communiqué de presse

Pour protéger la santé et l’environnement des Bruxellois·es, Nature et Progrès, PAN-Europe, We Are Nature Brussels et la Société royale apicole de Bruxelles et environs (SRABE) ont décidé de se mettre aux côtés de la Région de Bruxelles-Capitale, attaquée par Belplant pour avoir adopté un arrêté visant à mieux encadrer l’utilisation des pesticides.

Suite à l’Ordonnance du 20 juin 2013, les pesticides chimiques étaient déjà interdits dans la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) dans certaines zones fréquentées par le grand public (espaces publics, crèches, écoles, maisons de repos, zones Natura 2000, etc.). Le 6 juin dernier, le gouvernement de la RBC a adopté, en troisième lecture, un arrêté plus ambitieux qui étend l’interdiction de principe à tout le territoire de la RBC, y compris aux jardins et parcs privés ainsi qu’aux surfaces agricoles consacrées à la production végétale, étant entendu qu’une période transitoire de six ans est octroyée pour ces dernières.

L’association Belplant, qui représente Bayer, Syngenta et d’autres producteurs de pesticides, a intenté un recours en annulation contre cet arrêté devant le Conseil d’État. Pour la RBC et les quatre organisations qui se sont portées parties intervenantes volontaires dans un recours déposé ce lundi 16 décembre, ce recours est non fondé et contraire au droit européen.

 » Il existe une directive sur l’utilisation durable des pesticides, la Directive SUD. Celle-ci impose des obligations   concrètes, dans le chef des Etats membres pour protéger l’environnement et les citoyens de la contamination des  pesticides, dont les risques ne sont plus à démontrer. La RBC a adopté un arrêté ambitieux visant à implémenter cette Directive sur le territoire hétérogène et spécifique que constitue la RBC. Mais force est de constater que cela dérange l’industrie. » précise Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature et Progrès et auteure du recours.

La spécificité de la région bruxelloise, densément peuplée mais également composée de superficies agricoles et de nombreux espaces verts est une réalité qui n’a pas échappé à l’association « We Are Nature. Bruxelles », également partie intervenante dans cette procédure. 

 » L’usage répété des pesticides mortifie les sols, qui deviennent imperméables aux eaux de pluie, augmentant ainsi le risque d’inondation à Bruxelles. Les pesticides empêchent également les sols de jouer leur rôle de puits de carbone et de régulateurs de la température dans une ville déjà saturée par la bétonisation. Les terrains non construits doivent absolument être maintenus comme tels et rester des sols vivants. Ils sont nécessaires pour la biodiversité, pour notre santé, et pour nous adapter aux effets du changement climatique » soutient Jean Baptiste Godinot, président de l’association « We Are Nature Brussels.

Les obligations en matière de restriction de l’utilisation des pesticides et de réduction des risques liés aux pesticides, imposées par la Directive SUD ne sont que très faiblement mises en œuvre par les Etats membres. Nonobstant les plans de réduction des pesticides, leur commercialisation ne diminue pas réellement et des pesticides dangereux et toxiques sont encore présents sur le marché. La RBC dont la route vers le « Zéro pesticide » avait été amorcée en 2013 fait figure d’exemple dans la Directive SUD. 

Pour Martin Dermine, directeur de PAN Europe:  « L’utilisation de pesticides génère des nuages de produits chimiques qui voyagent parfois sur de longues distances. Les Bruxellois peuvent s’enorgueillir que leur région soit la première au sein de l’Union européenne à respecter une directive vieille de 15 ans, en prévenant sa population de l’exposition aux pesticides et en protégeant son environnement ». 

La RBC a déjà déposé son mémoire en réponse à la requête en annulation de Belplant, mais pour les organisations intervenantes, l’intérêt de l’acte attaqué est tel qu’elles demandent au Conseil d’État d’être parties prenantes à la cause, aux côtés de la RBC.

Pour Christine Baetens, administratrice de la Société Royale Apicole de Bruxelles et Environs (SRABE),   » il a été clairement démontré que les pesticides sont extrêmement toxiques pour les abeilles et les autres pollinisateurs. Ils modifient leur comportement et affectent leur capacité de reproduction. Or, les abeille sont les véritables chevilles ouvrières de l’agriculture, grâce à leur rôle de pollinisateur. Une initiative comme celle de la RBC de restreindre l’utilisation des pesticides les plus toxiques est une nécessité. « 

Il appartiendra au Conseil d’État de se prononcer sur l’intérêt des quatre associations à intervenir dans ce contentieux et de juger de la recevabilité de leur requête.

Pour le reste, la procédure en annulation suivra son cours habituel : échanges d’écrits, avis de l’Auditeur, audience, etc. Un arrêt du Conseil d’État sur le bien-fondé de la requête en annulation n’est pas attendu avant l’été 2026. D’ici là, les pesticides autres que ceux à faible risque seront interdits, sauf dérogation, et une période de transition spécifique sera prévue pour les agriculteurs, que la RBC entend accompagner dans cette transition.

Un tournant dans l’histoire des pesticides PFAS : flufénacet, flutolanil ; aujourd’hui autorisés, demain interdits ?

© Adobe Stock, tous droits réservés

3 décembre 2024

Communiqué de presse

Ces 4 et 5 décembre, les Etats membres de l’Union européenne décideront du sort du flufénacet, un pesticide PFAS, largement utilisé depuis 2004, qui se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA). Classé récemment comme « perturbateur endocrinien » et présentant un risque élevé de contamination des eaux à l’acide trifluoroacétique (TFA), la Commission européenne (CE) prend ses responsabilités et propose le non-renouvellement de cet herbicide dont les ventes ont atteint 63 000 kilos rien qu’en 2021 en Belgique. Cette dernière a indiqué qu’elle suivra la CE. Le flutolanil, fongicide utilisé notamment pour les pommes de terre et également émetteur de TFA, devrait connaitre la même destinée.

La pollution des eaux de surface et des eaux potables, y compris les eaux minérales, par le TFA est dénoncée par PAN Europe et ses membres, dont Nature et Progrès, depuis plusieurs mois.[1] En Wallonie, les analyses de la Société wallonne des eaux (SWDE) faisant suite à ces rapports montrent des concentrations moyennes de TFA allant de 500 à 1 500 nanogrammes/litre. En Flandre, les niveaux sont encore plus préoccupants : selon les données récentes de la VRT, certaines eaux potables atteignent jusqu’à 9 000 nanogrammes/litre. [2]

Le TFA, un métabolite extrêmement persistant des PFAS, serait principalement issu des pesticides PFAS dans les zones rurales, selon plusieurs études scientifiques[3] et l’Agence allemande pour l’environnement (UBA). Actuellement, 37 substances actives PFAS sont autorisées en Europe, dont le flufénacet et le flutolanil sur l’avenir desquels les Etats membres devront se prononcer demain. Toutes ces substances se décomposeraient en ce métabolite dénommé TFA. À ce jour, seule l’osmose inverse permet de neutraliser le TFA. Alors que les sociétés de distribution d’eau potable risquent de devoir faire face à des investissements exorbitants, in fine à la charge du contribuable, pour maintenir les taux de TFA en dessous des seuils acceptables ; les entreprises d’eau minérale, elles, ne disposent d’aucune alternative pour faire baisser le niveau de TFA dans leur eau.

Or, elles ne sont pas épargnées. A ce titre, la concentration impressionnante de TFA dans les eaux de Villers, révélée aujourd’hui par PAN-Europe, [4] à proximité de zones agricoles a de quoi interpeller. Les agriculteurs et les producteurs d’eau minérale subissent finalement les conséquences de l’industrie à la source de ces polluants. Les autorités qui  ont, jusqu’ici, autorisé la dissémination, en négligeant entre autres, de se soucier de ce métabolite ont la responsabilité de légiférer urgemment.  

Mais cela pourrait évoluer. D’éminents scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la menace de l’accumulation irréversible de TFA dans l’environnement. Ils soulignent la nécessité de « mesures contraignantes » pour réduire les émissions de TFA [5]. Récemment, l’Allemagne, pour donner suite à une étude produite par Bayer révélant le caractère reprotoxique du TFA, a demandé de classifier le TFA comme Reprotoxique de catégorie 1B, conformément au Règlement EC n°1273/2008 [6], faisant du TFA un « métabolite pertinent », écrit la CE dans sa proposition de non-renouvellement du flufénacet. Une telle classification pourrait être lourde de répercussion pour l’avenir de tous les pesticides PFAS.

Pour Salomé Roynel, responsable politique chez PAN Europe : « L’interdiction proposée par la CE d’interdire les deux pesticides PFAS que sont le flufénacet et le flutolanil est légalement requise.» PAN appelle tous les États membres à « suivre la loi et la science, en donnant la priorité à la protection de la santé humaine et de l’environnement et à adopter rapidement ces interdictions. »

De source sûre, la Belgique a confirmé qu’elle soutiendrait la position de la CE sur le non-renouvellement du flufénacet[7], dont le caractère de « perturbateur endocrinien » et « les risques de contamination des eaux souterraines au TFA sont élevés ». Il devrait en être de même du flutolanil, même si, dans ce cas, c’est l’absence d’étude finalisée sur les risques pour le consommateur liés à la présence de TFA dans les cultures agricoles qui est invoquée à la source de la proposition de non-renouvellement. [8]

Pour Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer : « Dès lors que la CE propose un non-renouvellement de la substance, nous n’en attendions pas moins de la part de la Belgique. La Commission semble enfin prendre le TFA en main, ce qui constitue une étape majeure dans la bataille contre les pesticides PFAS. Mais même si le flufénacet était interdit demain, après avoir été autorisé pendant 20 ans, ce revirement démontre bien que les règles d’autorisation des pesticides ne sont pas fiables. Ce n’est pas parce qu’un pesticide est aujourd’hui légalement mis sur le marché qu’on peut en conclure qu’il n’est pas nocif ou toxique. »

Toutes les analyses de résidus de pesticides, qu’elles soient effectuées dans l’air, [9] dans les chambres à coucher [10]  ou sur les personnes elles-mêmes[11] révèlent la présence de pesticides autrefois autorisés et maintenant interdits : ainsi, l’imidaclopride, le malathion ou l’atrazine, continuent de contaminer nos environnements, même après leur interdiction. 

« Il est temps que la Belgique mette toute son énergie à encourager des modes de production agricole qui se passent de polluants chimiques et qui cochent toutes les cases des défis de notre société : santé publique, biodiversité, eau, environnement, lutte contre les changements climatiques, emploi en milieu rural, etc. », conclut Julie Van Damme, secrétaire générale de Nature et Progrès.

Une agriculture sans polluants chimiques doit devenir une priorité pour protéger notre santé et celle de la Terre.

[1] PFAS – Nature & Progrès

[2] Kleinste soort PFAS duikt op in Vlaams drinkwater: « Lozingen door industrie en pesticiden moeten teruggedrongen worden » | VRT NWS: nieuws

[3] Pesticides can be a substantial source of trifluoroacetate (TFA) to water resources

[4] PAN Europe

[5]  The Global Threat from the Irreversible Accumulation of Trifluoroacetic Acid (TFA), Hans Peter Arp et al, Octobre 30, 2024

[7] EU Commission proposal to ban Flufenacet

[8] Review report on Flutolanil

[9] EXPOPESTEN – ISSeP

[10] Onderzoek in slaapkamers vindt cocktail van 21 pesticiden, Tytgat ziet “geen risico’s voor gezondheid” | VILT vzw

[11] BMH-Wal – ISSeP

Notre revue Valériane fait peau neuve !

© Nature & Progrès, tous droits réservés

Nous y sommes ! Notre revue est « actualisée » : nouveau look, nouvelles rubriques… On vous dit tout sur cette métamorphose !

Pourquoi maintenant ?

Après 24 ans de bons services, notre rédacteur en chef, Dominique Parizel – votre dévoué serviteur, comme il disait -, prend une pension bien méritée. Notre graphiste arrive également en fin de parcours. Deux nouveaux visages arrivent donc dans l’élaboration de votre revue ! Sylvie La Spina, agronome chez Nature & Progrès depuis déjà dix ans et auteure de plusieurs ouvrages de jardinage, a repris le rôle de rédacteur en chef de la revue. Marie Frères, graphiste (Studio Treize), rejoint ce beau projet. « C’est ma façon de rendre le monde meilleur, rendre les choses belles, contribuer au plaisir de vivre dans ce monde ».

Le changement de graphisme, c’est une opportunité pour revoir la maquette, mais aussi pour mettre un coup de neuf dans les rubriques de la revue. Avant tout, il fallait donner la parole à nos membres, à nos fidèles lecteurs. Une évaluation a donc été menée, à la fois sur internet et grâce à un questionnaire papier encarté avec le numéro 167. Il a permis d’identifier les améliorations à prévoir, tant au niveau graphique que du contenu. Merci à tous pour votre participation !

Nouveau look, nouvelles rubriques

Marie apporte un vent de fraicheur et de modernité dans le graphisme de la revue. Nous avons souhaité améliorer sa lisibilité, sa clarté et la rendre plus agréable encore. On mange avec les yeux, en soignant la présentation des assiettes… C’est pareil avec la lecture ! Les rubriques ont été revues pour mettre mieux en valeur le contenu très riche de notre périodique. En voici le fil conducteur:

Nature & Progrès est une association de consommateurs, jardiniers et producteurs, qui agissent au quotidien à leur niveau (« Pratiquer »), alimentés par des réflexions critiques sur la société (« Explorer »), qui s’associent pour « Agir » en vue d’une transition à l’échelle de la société, et qui vont « S’inspirer » d’initiatives positives pour œuvrer à un monde meilleur.

Quel beau résumé de notre mouvement, ne trouvez-vous pas ?

 

Nature & Progrès prône l’autonomie au quotidien. Celle-ci passe par des actions mises en place au niveau individuel : jardinage, petit élevage, cuisine, utilisation des plantes sauvages, aménagement de l’habitat… La rubrique « Pratiquer » rassemble des articles de partage de savoir et savoir-faire allant dans ce sens. Elle prévoit des espaces d’échanges entre les membres (nouvelle rubrique « Vos trucs et astuces »).

En tant que consommateurs et producteurs responsables, nous sommes en perpétuelle réflexion sur le monde. Nourrissant nos esprits par des informations objectives, la rubrique « Explorer » amène chacun à une vision critique du monde, à penser les alternatives afin d’amener une transformation de notre société pour plus de résilience.

Cette rubrique, c’est notre rubrique à tous, forces vives de Nature & Progrès ! On y retrouve des nouvelles de tous nos projets, qu’ils soient confiés à l’équipe ou menés par nos bénévoles. Chaque action de Nature & Progrès est mise en valeur à travers des articles, des comptes-rendus et un agenda commun à toute l’association. Elle présente nos forces vives et donne la parole à nos membres.

Nous ne sommes pas seuls à œuvrer pour un monde meilleur. De nombreuses initiatives de transition écologique nous entourent et nous inspirent, méritent d’être essaimées ou adaptées à nos réalités. Cette rubrique, c’est celle qui fait du bien. Bourrée d’informations positives, de solutions, d’actions concrètes, elle est la bulle d’oxygène qui donne de l’énergie. Une page est spécialement consacrée à la sensibilisation des enfants, notre avenir. On y découvre aussi des idées nouvelles développées par des personnes inspirantes, des jardins et des producteurs dans nos idéaux, des recettes, parce que « la bio, finalement, c’est surtout du bon vivre, non ? », m’a un jour confié Marc Fasol, l’un de nos rédacteurs.

Notre revue, plus proche de vous !

« Mes aliments ont un visage ». Vous rappelez-vous cette campagne chère à Nature & Progrès, que nous avons menée pendant des années pour faire prendre conscience que derrière le produit, se trouve un producteur ? Nature & Progrès aussi, a des visages ! Nous avons décidé de mettre plus en avant tous les acteurs de notre mouvement. Une photo des auteurs accompagnera dorénavant les articles, nos forces vives seront présentées, et leur opinion, partagée. Vos trucs et astuces enrichiront notre rubrique pratico-pratique. Ensemble, pour notre santé et celle de la Terre !

Un journalisme de solutions

Une étude menée en 2022 par l’Institut Ipsos a révélé que 36 % des Français évitent une actualité anxiogène, soit, à peu de chose près, tout ce qui est présenté dans les quotidiens. Les raisons évoquées sont des sujets répétitifs (43 %), un effet négatif sur l’humeur (36 %), le sentiment d’être submergé par l’abondance d’informations (29 %), la perte de confiance dans les médias (29 %), le sentiment d’impuissance face à des nouvelles déprimantes (16 %) et une difficulté à se saisir des enjeux (8 %). Les conséquences sont lourdes : résignation, désensibilisation face aux enjeux de société, désintérêt voire désengagement. Or, nous avons besoin de toutes les forces vives pour réagir, réfléchir, mettre en œuvre des initiatives, des solutions, à l’échelle individuelle ou collective, voire sociétale !

Le journalisme de solutions, défini par Reporters d’espoir, « s’emploie à analyser et à diffuser la connaissance d’initiatives qui apportent des réponses concrètes, reproductibles, à des problèmes de société, économiques, sociaux et écologiques, qu’elles soient menées par des individus, des collectifs, des entreprises, des collectivités, des associations, des acteurs publics ou privés ». Elle fait appel à une méthodologie rigoureuse, en retranscrivant faits et contexte de manière juste et critique, en mettant en avant les limites et une vision globale des enjeux. Elle présente une réalité complète, complexe et nuancée.

Voici un angle de journalisme cohérent avec nos valeurs, qui donne envie de s’impliquer, d’agir individuellement ou collectivement pour réinventer un monde résilient, plus heureux et agréable à vivre.

Être à la hauteur de l’urgence écologique

Le GIEC met en avant, dans son sixième rapport, le rôle crucial des médias pour « cadrer et transmettre les informations sur le changement climatique ». Une charte[i] a été réalisée dans ce sens par un collectif de journalistes et reprend treize points d’attention.

  1. Traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale
  2. Faire œuvre de pédagogie, vulgariser les informations scientifiques
  3. S’interroger sur le lexique, choisir les mots et les images utilisées
  4. Elargir le traitement des enjeux, de la responsabilité individuelle à celle des politiques
  5. Enquêter sur les origines des bouleversements en cours, questionner le modèle et les acteurs économiques, financiers et politiques
  6. Assurer la transparence, apporter des informations objectives et fiables
  7. Révéler les stratégies produites pour semer le doute dans l’esprit du public
  8. Informer sur les réponses à la crise, questionner les solutions
  9. Se former en continu pour disposer d’une vision globale et actuelle
  10. S’opposer aux financements issus des activités les plus polluantes
  11. Consolider l’indépendance des rédactions
  12. Pratiquer un journalisme bas carbone
  13. Cultiver la coopération entre médias

Nous nous y reconnaissons, pas vous ? Nous avons donc décidé de rejoindre les signataires de la Charte, conscients, plus que jamais, du rôle que nous pouvons remplir dans les enjeux de notre société.

[i] En savoir plus : https://chartejournalismeecologie.fr/

 

Découvrez notre nouvelle revue par ici : https://www.natpro.be/revue-valeriane/