Odyssée pour notre santé : étape du 30 septembre à Gembloux

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Ce mardi 30 septembre, l’Odyssée pour notre santé faisait étape à Gembloux. Les mutuelles de santé françaises sont à l’origine de ce projet, et d’autres acteurs, comme Nature & Progrès, les ont rapidement rejoint. L’objectif est de faire émerger en Europe un nouveau chapitre de la santé publique en promouvant un cap agricole sans pesticides.

Après une balade à vélo et en fanfare de Namur à Gembloux, le rendez-vous de la soirée chez Agricotiers a réuni près de 150 personnes ! Des animations et stands d’information (Nature & Progrès, la Mutualité Chrétienne, association de soutien aux victimes des pesticides…) accueillaient les participant.e.s.

Faits et témoignages en introduction

Pour introduire la table-ronde, plusieurs prises de parole. Pia Monville, coordinatrice d’Agricovert, a insisté sur l’importance de soutenir celles et ceux qui produisent en prenant soin du vivant. Elle a insisté sur la dimension de responsabilité et l’existence de solutions, et conclut en appelant au courage et à la conscience de croire encore et toujours dans un monde meilleur.

Martin Rieussec-Fournier, président des Mutuelles pour la santé planétaire, a salué les pionniers qu’étaient Nature & Progrès. En effet, c’est en réaction au livre « Printemps silencieux » de Rachel Carson, publié en 1962 pour alerter sur la dangerosité des pesticides, que Nature & Progrès (France) s’est créé, deux ans plus tard. Il a rappelé l’objectif : que la terre soit habitable pour une vie digne et heureuse. Martin Rieussec-Fournier a également appelé à la solidarité pour « La fabrique à sucre » à Cambrais, une initiative qui vise à créer une filière de sucre avec des betteraves bios, et qui rencontre actuellement des difficultés de financement. Rendez-vous le 6 octobre au « Serment de Cambrais » pour soutenir nos voisin.e.s !

Nous avons ensuite écouté le témoignage de Gisèle qui illustre les liens entre l’utilisation de pesticides et la maladie de Parkinson. Ce rapport de cause à effet est formellement reconnu en France, puisque Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs.

Agnès Chapelle, représentante de la Mutualité Chrétienne, a conclu l’introduction en rappelant de nombreux éléments factuels, comme la mauvaise qualité de l’eau en Wallonie ou les résultats des biomonitorings wallons réalisés par l’ISSeP (99% des urines des enfants montrent des traces d’au moins un insecticide). Pour les mutualités de santé, l’intérêt de l’alimentation bio pour la santé est indéniable : il est donc essentiel de travailler sur son accessibilité.

Table-ronde

La table ronde qui a suivi devait réunir Anne-Catherine Dalcq, Ministre wallonne de l’Agriculture, et Yves Coppieters, Ministre wallon de la Santé de l’Environnement. Malheureusement, les Ministres ont été retenu.e.s par le conclave budgétaire. Leurs représentants respectifs ont pris le relais. Virginie Pissoort, experte pesticides chez Nature & Progrès, introduisait les prises de parole , animées par Yves Raisière, rédacteur en chef de Tchak!, sur base de questions récoltées lors d’une consultation citoyenne.

Virginie Pissoort a rappelé un ensemble de faits et d’engagements marquants : les chiffres du bio et l’écart avec les objectifs annoncés (12% de surfaces agricoles utiles en 2024 alors qu’on en voulait 30% en 2030 en Wallonie), les objectifs du PWRP, le soutien insuffisamment ciblé à l’agriculture biologique, la lasagne législatives wallonnes et européennes qui résulte finalement en une non protection efficiente des citoyens.

Comme en réponse à l’introduction, les représentant.e.s des Ministres ont insisté à plusieurs reprises sur l’importance de casser le mythe du « bio trop cher ». Une perspective que rejoint totalement Nature & Progrès.Le représentant du Ministre de l’Environnement a rappelé qu’avec la crise médiatique des PFAS, c’était la première fois qu’il y avait une telle preuve de l’ampleur de l’impact potentiel des pesticides. Il a également insisté sur la capacité du bio à « faire de la masse », comme on l’a vu dans le stand Tomorrow Food à la Foire de Libramont (ou encore dans notre film Intensif, à voir et à revoir). Il soulignait par ailleurs la nécessité de cibler les actions : plutôt que d’interdire tout épandage de pesticides dans un rayon de 3 km, il vaut mieux prendre des mesures utiles aux bons endroits.

Sur la centaine de questions reçues pour préparer la table-ronde, toutes n’ont pas pu être abordées. On peut regretter que la question proposée par Hugues De Bolster reste sans réponse : « Est-ce qu’on n’est pas dans un Hiroshima silencieux ? Et est-ce que la réaction des hommes et des femmes politiques n’est pas de mettre la tête dans le sable, exactement comme on a fait pour l’amiante ? »   

La suite ?

Les Etats généraux de la protection des Cultures, une initiative de la Ministre Anne-Catherine Dalcq, devraient commencer le 31 octobre prochain. Nature & Progrès continuera évidemment à suivre ces discussions de très près.

Aux revendications européennes globales de l’Odyssée pour notre santé, des acteurs belges ont formulé une série de demandes propres à la Wallonie et à la Belgique visant à ancrer ce changement de cap. 

Les prochains rendez-vous de l’Odyssée pour notre santé : Surice-Philippeville dans une ferme Nature & Progrès (01/10), Charleroi (02/10), Mons (03/10) ! Toutes les informations détaillées sur cette Odyssée et chaque étape du tour ainsi que les organisations partenaires se trouvent dans le dossier de presse

Lutte contre les pesticides : du 27 septembre au 3 octobre, à Bruxelles et partout Wallonie une Odyssée à vélo pour notre santé.

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18 septembre 2025

Communiqué de presse

Initiée par des mutuelles de santé, auxquelles se sont joints d’autres acteurs de la société, « l’Odyssée pour notre santé » vise à faire émerger en Europe un nouveau chapitre de la santé publique en promouvant un cap agricole sans pesticides. Sous la forme d’une caravane de cyclistes avec des agriculteurs victimes ; elle prendra le départ à Bruxelles et parcourra toute la Wallonie du 27 septembre au 3 octobre prochain. Son objectif : conscientiser sur les menaces des pesticides sur la santé et faire bouger les lignes pour une agriculture saine et robuste.

Un nouveau cap agricole s’impose : une agriculture affranchie des pesticides, pour notre santé et celle des écosystèmes. Cette volonté  s’inspire des victoires obtenues sur le danger que représentait – et représente toujours – l’exposition à l’amiante. Malgré les études scientifiques et les méta-analyses[1] démontrant les liens entre « exposition aux polluants chimiques, dont les pesticides et maladies » et « alimentation biologique et bienfaits pour la santé », les pesticides continuent d’être autorisés et utilisés massivement par les agriculteurs.rices en Europe, comme l’a été l’amiante, pendant des décennies. 

Pour Martin Rieussec-Fournier, président des Mutuelles pour la santé planétaire, à l’origine de ce mouvement, il est urgent d’agir «Il a fallu un siècle pour faire interdire l’amiante, alors que la dangerosité était connue depuis 1906 et que des innocents en mourraient. L’amiante cause toujours plus de 90 000 morts par an en Europe. On ne peut pas accepter qu’il en soit de même avec les pesticides, qui rendent les gens de plus en plus malades, et de plus en plus jeunes. De surcroît, notre système de santé publique ne tiendra pas le coup.» 

Cette Odyssée à travers l’Europe s’étendra sur trois années. Elle commence par Bruxelles, siège des institutions européennes où se décident les fondements des normes en matière de pesticides et l’avenir de la Politique agricole commune. La caravane de cyclistes, bien visible grâce à des carottes géantes, sillonnera, une semaine durant, les routes de Wallonie pour rejoindre les différentes étapes du tour : Braives (28/09), Liège (29/09), Namur-Gembloux (30/09), Surice-Philippeville (01/10), Charleroi (02/10), Mons (03/10).

A chaque étape, différentes activités sont organisées par les acteurs locaux, avec comme ambition de sensibiliser les populations aux dangers des  pesticides et de faire connaître les bénéfices de l’agriculture biologique pour la santé. 

Au programme (variable selon les étapes) : goûter et spectacle de clowns, fanfare, témoignages de victimes de pesticides, buffets et tables partagées bio évidemment, mais aussi des tables rondes et conférences avec des agriculteurs, des spécialistes et des responsables politiques[2].

Pour les mutualités belges particulièrement impliquées dans cette Odyssée, comme Solidaris et la Mutualité chrétienne, la prise en compte de ce lien « santé-pesticides » en vue d’un changement systémique de modèle agricole et alimentaire robuste, durable et sain s’impose. 

« À la Mutualité chrétienne, nous défendons une agriculture qui protège les citoyens, les agriculteurs et notre environnement. C’est tout le sens de notre engagement dans l’odyssée pour notre santé. Réduire l’usage des pesticides, c’est prévenir les maladies, préserver la biodiversité et garantir à chacun un accès équitable à une alimentation saine.» déclare Elise Derroitte, vice-présidente de la MC. 

Aux revendications européennes globales de l’Odyssée pour notre santé, des acteurs belges ont formulé une série de demandes propres à la Wallonie et à la Belgique visant à ancrer ce changement de cap. 

Toutes les informations détaillées sur cette Odyssée et chaque étape du tour ainsi que les organisations partenaires se trouvent dans le dossier de presse

[1] Voyez entre autres, l’INRAE, et l’INSERM.

[2] Entre autres, la ministre AC. Dalcq et le Ministre Y. Coppieters en débat à Gembloux le 30 septembre, la  députée Céline Tellier en table ronde à Surice le 01 octobre,…

Les pesticides PFAS bientôt interdits ? En Belgique, les ambitions diffèrent selon les niveaux de pouvoir.

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17 septembre 2025

Communiqué de presse

Ce 16 septembre, des auditions étaient organisées à la commission Climat de la Chambre des représentants sur une proposition de loi d’interdiction pure et simple de mise sur le marché des pesticides PFAS en Belgique.[1] En Wallonie, les partis de la majorité avancent avec une timide motion d’interdiction d’utilisation des pesticides PFAS qui ne concernerait que les particuliers et pas les utilisateurs professionnels. La société civile réitère sa demande de stopper en amont toute pollution des eaux et de notre alimentation aux pesticides PFAS.

Les pesticides PFAS ont pénétré nos campagnes depuis le début du XXIᵉ siècle. Reconnus pour leurs propriétés hydrophobes et lipophobes (répulsives aux graisses), ils bénéficient d’une stabilité renforcée, gravissant les échelons dans l’arsenal des intrants chimiques à disposition du monde agricole. Rien qu’en 2022, les ventes avaient augmenté de 20% en Belgique, avec une croissance maintenue en 2023.[2]

Vu leur formule chimique similaire, ces herbicides, fongicides et insecticides PFAS se transformeraient tous en TFA (acide trifluoroacétique), un PFAS à chaine courte extrêmement mobile et persistant qui contamine la qualité chimique nos ressources en eaux dans des proportions inquiétantes [3] et de façon quasi irréversible. Quant aux effets de ces pesticides PFAS et de leur métabolite commun, le TFA, sur la santé, ils restent mal connus, car trop peu investigués jusqu’à présent. Cependant, les études existantes suggèrent des risques similaires à ceux des PFAS à chaîne longue, notamment d’être reprotoxique pour l’être humain (lésions hépatiques, malformations, …). [4]

Au niveau fédéral – compétent en matière de mise sur le marché des produits – Une proposition de loi visant à interdire la mise sur le marché de ces pesticides PFAS en Belgique avait été déposée sous l’ancienne législature. L’actuelle Commission Climat du Parlement fédéral l’a ressortie des tiroirs pour la mettre en discussion. En vue d’éclairer les parlementaires sur les tenants et aboutissant des pesticides PFAS, elle a sollicité l’avis de différentes institutions et organisations : syndicats agricoles, services publics, acteurs de la société civile, chercheurs … Les auditions de ce 16 septembre[5] et avis écrits ont permis de rendre compte de l’ambition de la proposition de loi sur la table, de l’ampleur des enjeux, de certains blocages aussi. Cette proposition vise tous les produits phytopharmaceutiques PFAS (biocides et pesticides), tous les composants (substance active et co-formulant) et tous les utilisateurs, professionnels ou particuliers. À la suite de ces auditions, la proposition sera à l’ordre du jour des débats de la Commission Climat le 23 septembre prochain.

 

 

Dans le même temps, au niveau régional – compétent en matière d’utilisation des produits pesticides pour protéger l’environnement et la santé – en Wallonie, à la faveur d’un cycle d’auditions sur les pesticides organisé au Parlement cet été, les partis de la majorité (MR-Engagés) annoncent une motion pour interdire l’utilisation des pesticides PFAS mais qui ne concernerait que les particuliers et pas les agriculteurs. Un projet d’arrêté, en cours d’élaboration au niveau du cabinet de l’environnement, disposerait de la même limitation, ce qui est largement insuffisant par rapport à la hauteur des enjeux. [6]

« L’utilisation des pesticides PFAS en dehors des professionnels de l’agriculture est tout à fait anecdotique.  On parle de 4 substances actives, dont trois sont à peine commercialisées en Belgique, et la quatrième, particulièrement utilisées par les agriculteurs. En 2025, avec tout ce qu’on connait des risques des pesticides PFAS pour l’environnement et la santé, se limiter à interdire l’utilisation des pesticides PFAS pour les seuls particuliers, tout en laissant les agriculteurs libres de continuer à les utiliser, c’est créer l’illusion d’agir, tout en faisant du sur place. » s’insurge Virginie Pissoort, Responsable Plaidoyer chez Nature et Progrès.

[1] https://www.lachambre.be/flwb/pdf/56/0079/56K0079001.pdf

[2] Vente de pesticides PFAS en Belgique : L’administration révèle des chiffres en nette augmentation. – Nature & Progrès

[3] Monitoring TFA – 2eme rapport – Avril 2025_V2.pdf

[4] German agencies classify TFA as toxic substance | Umweltbundesamt

[5] https://media.lachambre.be/archives?dateFrom=2025-09-16&dateTo=2025-09-16

[6] Le Parlement de Wallonie, à 2h38’.

Pesticides : le Parlement Wallon donne la parole aux experts

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24 juin 2025

Communiqué de presse

Ce 24 juin marque le début d’un marathon d’auditions au Parlement de Wallonie sur la question des pesticides. Cette initiative fait suite aux déclarations de la ministre de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, en avril dernier. Ses propos, jugés comme minimisant les risques liés aux pesticides, ont suscité de vives réactions, notamment dans la communauté scientifique.[1] En réponse, les commissions parlementaires ont décidé d’organiser une série d’auditions. En tout, une vingtaine d’experts et de parties prenantes seront entendus entre ce 24 juin et le 10 juillet.

L’organisation de ces auditions n’a pas été sans incident, et à juste titre. Initialement proposées en Commission Santé et Environnement, leur élargissement à une commission conjointe avec les parlementaires de la Commission Agriculture s’est rapidement imposé comme une évidence. Chaque groupe politique a pu suggérer des intervenants. Au vu des agendas chargés et de la multiplicité des experts, il a été décidé d’entendre certains experts en commission conjointe, d’autres en commission santé et environnement.

Concrètement, certains intervenants – principalement les experts sur les dimensions environnementale et de santé publique des pesticides ne seront écoutés et entendus « que » par les parlementaires de la commission Santé-Environnement, alors que les autres – dont les représentants des syndicats agricoles, et certaines institutions – seront eux écoutés en Commission conjointe.

Un cloisonnement que regrettent les membres de l’opposition et de la société civile, vu la transversalité de la problématique et la prégnance du problème, il est fondamental que les parlementaires de la Commission Agriculture s’imprègnent des impacts des pesticides pour la santé, l’environnement et la société en général. Dans un courrier aux présidents de partis du 6 juin, nous écrivions :

« Nous sommes convaincus que pour réussir à atteindre l’objectif de réduction de 50% des pesticides en Wallonie, la vision en silo qui a majoritairement prévalu sur ces enjeux par le passé doit faire place à une véritable démarche de regards croisés et d’approche globale. » [2]

Ce matin, les parlementaires de l’opposition sont revenus sur l’incohérence de disjoindre ces auditions et ont insisté pour que les rapports d’audition soient conjoints.

Il est toutefois à souligner que la ministre de l’Agriculture Anne-Catherine Dalcq était présente dès le début des auditions, en Commission Santé et Environnement, pour écouter, aux côtés du ministre Yves Coppieters, tous les experts : la cellule Environnement de la Société scientifique de médecine générale (SSMG), Bruno Schiffers docteur en agronomie, Grégoire Wieërs de l’unité d’enseignement « One health » de l’université de Namur, et un représentant de la cellule CPES du SPW – ARNE.

Aux exposés détaillés et fouillés des 4 intervenants qui ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques et les dangers qu’il est impossible de résumer iciont succédé des salves de questions et échanges jusqu’en début d’après-midi, démontrant l’intérêt pour toutes les présentations développées, complémentaires les unes des autres. En termes de conclusion des présentations, on notera des nuances. Là où la SSMG et le professeur Schiffers se rencontrent fermes sur la nécessité d’agir à la source, et de stopper la contamination dès à présent ; les deux intervenants suivants étaient moins pressants, soulignant la nécessité des monitorings, biomonitorings, des collecte de données, d’analyse’évaluations des pratiques, etc. 

« Ce premier cycle d’auditions a donné un éclairage clair et détaillé sur les effets déjà là, observés et documentés des pesticides pour la santé et l’environnement. On ne peut qu’espérer que, les parlementaires et les deux ministres présents, mieux informés des risques réels des pesticides prendront leur responsabilité en matière d’utilisation des pesticides, à l’avenir. » conclut Virginie Pissoort de Nature et Progrès, après avoir assisté à cette matinée d’auditions.

Prochaines auditions : 25 juin, 7, 8 et 10 juillet. Toutes sont et seront disponibles en ligne sur le site du Parlement.[3] Et, après ? la balle sera dans le camp de nos responsables politiques qui n’auront plus aucune excuse pour ne pas agir. Les citoyens ont l’occasion de rejoindre l’appel des professionnel.le.s de la santé et scientifiques en faisant entendre leur voix via notre appel[4].

[1] Pesticides : Professionnel.le.s de la santé et scientifiques, signez notre réponse à la ministre wallonne de l’Agriculture, Mme Dalcq. – Docteur Coquelicot

[2] https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/06/250606_AuditionsPW_Demande-de-commission-conjointe.pdf

[3] Le Parlement de Wallonie

[4] https://www.natpro.be/actus/pesticides/citoyen%c2%b7nes-rejoignez-les-profesionnel-le-s-de-la-sante-et-scientifiques-et-faites-entendre-votre-voix/

Le label bio européen : un outil de base indispensable

LE LABEL BIO EUROPÉEN : UN OUTIL DE BASE INDISPENSABLE

Depuis sa première publication en 1991, la règlementation bio européenne a fait l’œuvre de plusieurs révisions. La dernière en date est d’application depuis le 1er janvier 2022 et des règlements nationaux sont toujours en cours d’élaboration pour en réguler l’application dans chaque Etat Membre. On entend d’ailleurs souvent que « le bio d’ici et le bio de là-bas ce n’est pas la même chose ». Remettons la ferme au milieu du village européen…

Par Mathilde Roda (article rédigé dans le cadre du dossier Agriculture biologique : un label et bien plus encore, publié dans la Revue Valériane n°160 de mars-avril 2023).

Une règlementation transversale

La législation bio européenne repose sur le Règlement (UE) 2018/848. C’est le document de référence qui définit les grandes lignes et principes de l’agriculture biologique. Il est accompagné d’actes d’exécution qui précisent certains articles et d’actes délégués qui en précisent ou modifient le contenu non essentiel (1). Ces règlements ont un portée légale identique dans tous les pays de l’Union Européenne. Nul gouvernement ne peut faire l’impasse sur ce qui y est explicitement noté. Un agriculteur bio d’Espagne devra donc respecter les mêmes règles qu’un Wallon ou un Polonais.

Ce qui peut varier est de deux natures. Soit il s’agit de points laissés volontairement à l’appréciation des gouvernements nationaux par la Commission Européenne. Cela concerne la gestion administrative ou des champs d’application non encore couverts par la règlementation européenne, comme la restauration collective ou l’élevage d’escargots. Soit il s’agit d’une liberté donnée aux Etats membres d’interpréter les termes qui ne sont pas explicitement définis. Par exemples, l’âge en dessous duquel on considère un « jeune bovin », ce qu’on entend par « principalement couvert de végétation », le pourcentage à partir duquel « principalement » est atteint, etc. Il peut y avoir des divergences sur ces points, mais elles resteront toujours limitées par le respect de la règlementation générale.

Comment ça se passe en Wallonie ?
En Wallonie, c’est un Arrêté du Gouvernement Wallon qui régit l’application des règlements européens. Il est complété par un Guide de Lecture, plus pragmatique, permettant aux acteurs de terrains de clarifier les règles, afin d’homogénéiser l’application de la législation bio sur le territoire wallon. Lors de l’élaboration de ces documents, le secteur agricole wallon a été consulté. Nature & Progrès a participé à ce d’un long processus de négociation.
L’agriculture étant une matière régionalisée, la Flandres possède son propre Arrêté et des différences d’interprétation subsistent entre les deux régions. Si cela parait aberrant, il faut se rendre compte que les réalités agricoles flamandes et wallonnes sont différentes. La communication interrégionale est cependant active et ces différences sont vouées à être lissées. En espérant que la volonté d’autonomie et de valorisation du terroir de la Wallonie inspirera au Nord du pays. Cela risque de devenir incontournable, au vu du contexte agricole et de son évolution…

Des règles claires applicables à tous

Socle de base, la législation bio européenne offre un cadre réglementaire cohérent qui marque les différences avec les agricultures conventionnelles. Cadre qui est contrôlé strictement. Elle ne se substitue pas aux règlementations agricoles et alimentaires générales mais vient en complément. Le règlement de base « énonce les règles régissant la production biologique, la certification correspondante et l’utilisation, dans l’étiquetage et la publicité, d’indications faisant référence à la production biologique, ainsi que les règles applicables aux contrôles » (2). L’appellation « bio » concernant l’agriculture et l’alimentation est réservée à ce qui entre dans le cadre de ce règlement. Les cosmétiques et produits d’entretien ne sont donc pas couverts, les labels faisaient référence à l’appellation « bio » dans ces cadres-là ont leurs propres cahiers des charges (par exemple, Cosmebio). L’appellation « bio » peut alors ne pas avoir exactement la même signification.

 

Plus concrètement, le champs d’application du R2018/848 prévoit de couvrir : les produits agricoles vivants (cultures, animaux, semences et autres matériels de reproduction des végétaux), les produits agricoles transformés à destination de l’alimentation humaine, l’alimentation pour animaux, ainsi que, et c’est une nouveauté, une douzaine de produits considérés comme liés à la production agricole : huiles essentielles, laine, coton, levures, cire d’abeille, sel…

La culture en bio

Le label bio européen cadre la production végétale concernant le recours à des intrants et des semences bio, mais aussi par des listes restrictives de produits autorisés pour la gestion des maladies et ravageurs. Le règlement en vigueur depuis 2022 apporte des éléments nouveaux, en ouvrant la porte au recours à des semences plus « hétérogènes » afin de favoriser la sélection paysanne de semences bio. Mais aussi une volonté d’aller vers plus de 100% bio en limitant les possibilités de dérogations. En effet, vu le manque d’accès à des matières bio – semences, fumier, paille,… – dans certains pays, dont le nôtre, la Commission permet de déroger à la règle dans un certain cadre. Ce nouveau règlement cherche donc à limiter cela afin de pousser au développement du secteur bio pour qu’il s’autonomise. Enfin, comme un retour aux fondamentaux, le R2018/848 prévoit que la rotation en cultures annuelles inclut obligatoirement des légumineuses et autres engrais verts.

 

Un point d’attention dans l’évolution de la règlementation est la multiplication des tentatives d’introduction de nouvelles substances/nouveaux produits dans la liste des intrants utilisables en agriculture biologique. Le secteur se montre généralement défavorable aux demandes concernant des produits issus de la chimie de synthèse ou des co-produits de l’industrie, et favorable aux substances naturelles qui permettent des alternatives aux produits autorisés controversés, comme le cuivre en pommes de terre ou les insecticides pyréthrinoïde en maraîchage. Un cap à absolument conserver !

L’élevage en bio

En bio, on ne pense pas qu’à la mise à mort correcte de l’animal, mais aussi à sa mise en vie ! La règlementation européenne, qui revendique l’agriculture biologique comme « l’application de normes élevées en matière de bien-être animal », définit la taille et l’aménagement des bâtiments d’élevage, du parcours extérieur, l’alimentation des animaux – bio, sans OGM – et les méthodes de gestion des maladies. Le bio base le soin aux animaux sur des pratiques préventives naturelles, les traitements médicamenteux font parfois l’objet d’une dérogation sur prescription vétérinaire. Elle rappelle également que les animaux doivent être en lien avec le sol et qu’ils doivent pouvoir satisfaire à leurs besoins naturels. Concrètement, une vache ou un mouton doivent brouter, un porc doit pouvoir fouiller le sol avec son groin et une volaille gratter la terre. Certains de ces principes ne sont pas traduits en articles contraignants dans le texte de loi et ne sont donc pas toujours strictement appliqués sur le terrain.

 

Parmi les nouveautés, on notera la volonté de favoriser l’autonomie alimentaire des éleveurs en augmentant la proportion d’aliments pour animaux provenant de l’exploitation elle-même ou, si cela n’est pas possible produits en coopération régionale. Encore faut-il voir comment chaque Etat définit « régionale ». La Wallonie et la Flandres n’ont déjà pas la même approche, la première considérant la Belgique et les régions limitrophes alors que la deuxième l’Europe dans son entièreté.

La Commission a réaffirmé le besoin de tous les animaux d’accès à un espace de prairie et non pas seulement une cours extérieure, même si la formulation n’est pas contraignante en ce qui concerne les porcs. En volailles, les densités restent très faibles par rapports aux élevages conventionnels – 2 fois moins élevées qu’en élevage standard intensif – et des règles sont ajoutées en bâtiment : plus de perchoir, plus grandes et meilleur accès aux trappes menant à l’extérieur. Une évolution décevante est la possibilité d’élevage de taille industrielle puisque la limitation, à 3.000 poules pondeuses ou 4.800 poulets de chair, se fait maintenant par « compartiment » et non plus par « bâtiment ». Heureusement, il est demandé d’aménager les espaces extérieurs avec une grande variété de végétaux, arbres et arbustes répartis sur toute la superficie pour permettre une utilisation équilibrée de tout l’espace à disposition par les volailles.

Notons que des règles sont maintenant définies pour les élevages de lapins et cervidés, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

La transformation en bio

Les principes spécifiques à la transformation biologique ne peuvent être mieux résumés que par le règlement lui-même, qui stipule que la production de denrées alimentaires biologiques transformées repose sur les quelques principes suivants : produire à partir d’ingrédients agricoles biologiques; restreindre l’utilisation des additifs alimentaires et d’auxiliaires technologiques ; exclure les substances et méthodes de transformation susceptibles d’induire en erreur le consommateur quant à la véritable nature du produit; recourir à des méthodes biologiques, mécaniques et physiques de transformation; exclure les nanomatériaux manufacturés.

 

 

Un produit transformé pourra être étiqueté comme « biologique » à condition qu’au moins 95 %, en poids, des ingrédients agricoles du produit soient biologiques. Les 5% d’ingrédients agricoles restants concernent une liste de 5 cas particuliers non disponibles en bio : algues, poisson sauvage, boyaux, gélatine…Seuls 56 additifs alimentaires et 42 auxiliaires technologiques sont actuellement autorisés, ils ont été jugés nécessaires à la production, la conservation ou la qualité organoleptique des produits transformés. Les colorants ne sont pas autorisés sauf en estampillage ou décoration des œufs de Pâques.

 

Un socle déjà bien solide…

Si la législation bio européenne ne va pas assez loin dans ses exigences pour certains, et trop loin pour d’autres, on peut lui reconnaître le mérite de poser les bases d’une reflexion sur les méthodes de production de notre alimentation. Au-delà du respect des règles, les producteurs et transformateurs bio, les vrais, sont poussés à mettre en place une batterie de pratiques leur permettant de respecter au mieux le cadre et garantissant ainsi au consommateur que son alimentation est au plus proche de ses exigences sociétales et nutritionnelles.

Citoyen·nes, rejoignez les professionnel.le.s de la santé et scientifiques et faites entendre votre voix !

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Nous aurons l’occasion de la porter lors des auditions parlementaires prévues ces 24/06 et 8/07, pour que les citoyen.nes et en particulier, les enfants, les agricultrices et agriculteurs ainsi que les riverains, soient protégés des pesticides.

Rejoignez-nous et signez notre appel ci-dessous !

Nous ne pouvons accepter que la santé soit sacrifiée sur l’autel de la prospérité de l’industrie agro-alimentaire et chimique.

Nous, société civile, rejoignons l’appel lancé par les professionnel·les de la santé et les scientifiques pour interpeller la ministre wallonne de l’Agriculture, Mme Dalcq, ainsi que le gouvernement, afin de protéger celles et ceux qui sont en première ligne face aux pesticides : les enfants, les agricultrices et agriculteurs ainsi que les riverains, et in fine, nous toutes et tous.

Ce n’est pas un débat technique réservé aux spécialistes ou aux lobbies. Ce qui est en jeu, c’est notre droit fondamental à vivre dans un environnement sain.

Nous rejoignons l’appel des professionnels de la santé sur les points suivants[1] :

Tout d’abord, assimiler un pesticide à « une molécule trouvée dans la nature que l’on a modifiée un peu pour mieux cibler son action », comme l’affirme la ministre, est au mieux l’indice d’une sérieuse méconnaissance de ces produits (car la majorité des pesticides sont à ce jour des molécules de synthèse), au pire, l’indice de la volonté de nier la dangerosité pourtant avérée de certaines de ces molécules. Dans les deux cas, cela est hautement problématique, et incompatible avec le devoir d’exemplarité d’une ministre de l’Agriculture.

Mais encore, il est inexact de dire que « tous les paramètres de santé sont contrôlés par des toxicologues ». En effet, le système actuel comporte de nombreuses lacunes, notamment au niveau des essais qui se basent sur des modèles simplifiés ne pouvant rendre compte de la complexité des systèmes naturels. La preuve en est, qu’après quelques années d’utilisation en conditions réelles, des effets indésirables sont observés sur la santé et/ou sur l’environnement, aboutissant à un retrait des autorisations délivrées (l’exemple du retrait récent du Flufénacet est démonstratif). Ces interdictions ou retraits n’empêchant d’ailleurs pas leurs effets néfastes de perdurer. Il en va ainsi de dizaines de pesticides ou de leurs produits de dégradation, toxiques et rémanents dans l’environnement, comme le DDT et autres organochlorés interdits depuis des années voire des décennies, que l’on retrouve sous forme de résidus dans nos aliments, nos eaux souterraines et finalement comme contaminants dans notre sang. Demain ce sera le cas des dérivés des pesticides PFAS.

La ministre semble ignorer les tenants et aboutissants de la procédure d’autorisation des produits phytopharmaceutiques (les « pesticides »), ce qui est inquiétant.

(…) la partie la plus problématique de l’enjeu des pesticides concerne notre santé, celui-ci devrait – c’est le bon sens même – être discuté avec scientifiques et médecins, mais il semble que la ministre préfère en discuter avec les entreprises phytopharmaceutiques et les producteurs de semences tout en continuant d’ignorer, comme ses prédécesseurs, les effets délétères massifs des pesticides sur la santé et la biodiversité.

Pourtant les données scientifiques ne cessent de s’accumuler et de renforcer le faisceau de preuves. Paradoxalement, les résultats des études commanditées par la Région Wallonne elle-même ces dernières années restent ignorés, les experts scientifiques inaudibles et les recommandations émises non suivies d’effet. Pour preuve l’AGW sur l’emploi des pesticides qui n’a pas été révisé suite aux études menées par l’ISSeP, le CRA-W et l’ULiège.

Nous sommes toutes et tous contaminés par les pesticides, y compris pendant des périodes de vie de haute vulnérabilité à leur toxicité. Femmes enceintes, bébés, enfants, adolescents. Personne n’y échappe. Les études de biomonitoring montrent que dans notre pays, les pesticides sont d’ailleurs parmi les polluants les plus retrouvés chez les enfants.

En Belgique, plus de 5.000 tonnes de substances actives pesticides sont épandues chaque année. Une grande part des substances autorisées en Belgique sont cancérigènes, toxiques pour la reproduction, toxiques pour les organes, irritantes pour la peau. De nombreuses substances actives ont des effets de perturbation endocrinienne. Une trentaine sont des PFAS. Sans oublier toutes les autres substances ajoutées à la molécule active, les co-formulants, dont plusieurs sont des biocides (métaux lourds, arsenic, hydrocarbures…).

L’impact des pesticides sur le déclin de la biodiversité et sur la santé humaine est considérable. Ce ne sont pas des opinions. Ce sont des faits scientifiques.

Nous ne pouvons accepter que la santé soit la variable d’ajustement des systèmes alimentaires industriels. Nous ne pouvons accepter que la santé soit la grande oubliée des discussions et des décisions prises en matière d’agriculture. Aujourd’hui, les externalités négatives du complexe agro-industriel sont assumées par la société, par nous toutes et tous. Les coûts en termes d’impact sur la santé sont colossaux. L’épidémie de maladies chroniques (cancers, maladies neurodégénératives…), outre toutes les souffrances qu’elle occasionne, ne fait qu’appauvrir la collectivité. Nous ne pouvons accepter que la santé soit sacrifiée sur l’autel de la prospérité de l’industrie agro-alimentaire et chimique.

 

Nous ajoutons :

L’évaluation des risques qui précède la mise sur le marché des pesticides n’est pas complètement maitrisée par les toxicologues et elle est tout à fait INSUFFISANTE :

  • l’étude de la toxicité à long terme n’est pas requise
  • les effets cumulatifs ne sont pas évalués
  • les co-formulants passent sous le radar
  • l’effet sur les bébés est mesurée en fixant son poids de référence à 9kg l’adolescent à 60 kg
  • les études épidémiologiques sont sous estimées ; seules les bonnes pratiques de laboratoire produites par l’industrie sont prises en compte et elles sont souvent illisibles pour les évaluateurs …
  • les métabolites – produits de dégradation des substances actives des pesticides – ne sont pris en compte que s’ils ont été jugés pertinents
  • la perturbation endocrinienne doit être évaluée depuis 2018 mais des dizaines de pesticides qui sont à l’étude sur ce critère continuent à être provisoirement autorisés en attendant les résultats de ces études …

Dans ces conditions, il est impossible d’affirmer qu’un pesticide autorisé est sans risque.

Il suffit d’un détour par la France pour comprendre la gravité du problème : certaines maladies comme certains cancers ou la maladie de Parkinson sont désormais reconnues comme maladies professionnelles chez les agriculteurs exposés aux pesticides.

Les pesticides ne sont pas une fatalité.

Les alternatives aux pesticides existent ; nos agriculteurs bio le prouvent tous les jours, depuis des décennies parfois! Chez Nature & Progrès, nous le démontrons à travers différentes actions et outils : venez à la rencontre de notre réseau de producteurs bio et locaux, à la découverte de la campagne Vers une Wallonie Sans Pesticides qui documente sur et avec les acteurs de terrain les pratiques alternatives aux pesticides culture par culture, regarder notre film-documentaire intensif ces agriculteurs alliés de la terre qui suit 3 parcours bio inspirant le temps d’une saison en grandes cultures bio, etc.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus rester silencieux. Alors que des auditions auront lieu les 24 juin et 8 juillet, nous voulons que la voix des citoyen·nes compte, aux côtés de celle des médecins, des chercheurs, des soignants.

Il faut du courage et de l’accompagnement des acteurs pour changer nos modèles de production, mais c’est nécessaire pour notre santé et celle de la terre !

 

[1] Pesticides : Professionnel.le.s de la santé et scientifiques, signez notre réponse à la ministre wallonne de l’Agriculture, Mme Dalcq. – Docteur Coquelicot

Le Ministre Frank Vandenbroucke est appelé à ne pas transiger sur ses responsabilités en matière de pesticides !

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21 mai 2025

Communiqué de presse

Des organisations dont des mutuelles de santé et de la  société civile comme Nature & Progrès, demandent au ministre de la santé Franck Vandenbroucke de faire entendre sa voix dans les décisions sur l’autorisation des pesticides, comme il en a la prérogative. Il s’agit d’un rôle qu’il a jusqu’ici abandonné.

Les pesticides ont un impact majeur sur la santé des citoyens et des agriculteurs. Des études scientifiques le confirment tous les jours, le doute n’est plus permis.  L’exposition provient principalement de l’alimentation, mais également des dérives de pesticides auprès des riverains, de la pollution de nos eaux, etc … Des liens ont été établis entre l’exposition aux pesticides et différents cancers (particulièrement lymphome non hodgkinien, myélome multiple, mélanome cutané, cancer des ovaires, du sein et de la prostate), les maladies respiratoires, les troubles neurodégénératifs (maladie de Parkinson), les troubles du développement et de la cognition, les troubles cardiovasculaires, l’infertilité et les malformations congénitales, l’intoxication aiguë, les troubles immunitaires ou les dommages causés au microbiome.

L’arrêté royal du 28 février 1994 relatif au stockage, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole prévoit que le ministre de la Santé dispose d’un droit de codécision en matière de pesticides. [1] Il s’agit précisément de veiller à ce que la réglementation européenne – qui place la protection de la santé humaine et de l’environnement au cœur de ses priorités, y compris dans le cadre de la production alimentaire – soit appliquée de manière cohérente et responsable. Ce droit de codécision a fait l’objet d’une transaction lors de la précédente législature, à la suite d’un protocole d’accord conclu entre les ministres de la Santé et de l’Agriculture.[2] Or, ces deux ministres sont toujours en fonction avec les mêmes attributions : la société civile s’oppose à ce qu’un tel protocole soit à nouveau signé par les ministres.

Aussi, la société civile belge, inquiète, se mobilise pour que le ministre Frank Vandenbroucke assume enfin pleinement et entièrement ses responsabilités en la matière au cours de cette législature et qu’il protège sa population.

Un précédent courrier d’organisations environnementales et de protection de la nature du 6 février 2025 est à ce jour resté sans réponse officielle. Une déclaration est publiée ce 21 mai 2025.[3]

 “ La question des pesticides dépasse de loin les pratiques agricoles et la protection des cultures. Les preuves scientifiques de leur toxicité pour notre santé, et celle des agriculteurs eux-mêmes, abondent. Ce n’est pas pour rien que depuis 1994, il est prévu que le ministre de la Santé dispose d’un pouvoir de co-décision en matière d’autorisation de mise sur le marché de ces produits. Cette compétence a été abandonnée lors de la précédente législature mais le ministre Vandenbroucke doit prendre ses responsabilités et exercer son pouvoir de co-décision en la matière. De surcroît, c’est tout à fait en phase avec la vision “One health” si chère à la Belgique.” note Virginie Pissoort de Nature & Progrès

[1] Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides à usage agricole, article 8.

[2] Protocole entre le ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique et le Ministre des Classes Moyennes, des Indépendants, des PME et de l’Agriculture du 20 octobre 2020

[3]  https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/05/Les-organisations-de-sante-et-environnementales-demandent-au-ministre-Vandenbroucke-de-faire-entendre-sa-voix-dans-les-decisions-sur-les-pesticides.pdf

Augmentation alarmante de la présence du TFA dans les vins européens

De nouvelles données révélant une augmentation dramatique des niveaux de l’acide trifluoroacétique (TFA) dans l’environnement ont été publiées aujourd’hui par Nature & Progrès et le réseau PAN Europe dans son rapport « Message from the Bottle – The Rapid Rise of TFA Contamination Across the EU ».  [1]

Le TFA est le produit final non dégradable de la décomposition d’autres composés PFAS, tels que ceux utilisés dans les technologies de réfrigération ou comme substances actives dans les pesticides. Après avoir analysé la présence de TFA dans les eaux, le réseau européen PAN Europe s’est penché sur le vin, un produit agricole, connu pour être gourmand en pesticides.

« Nous avons analysé 10 vins anciens et 39 vins récents provenant de 10 pays européens. Le TFA a été détecté dans tous les vins récents, avec une concentration environ 100 fois plus élevée que les niveaux moyens – déjà élevés – mesurés dans nos études de l’année passée sur  les eaux de surface et les eaux potables.  En revanche, le TFA n’a pas été détecté dans les vieux vins récoltés avant 1988 … » annonce Virginie Pissoort, responsable du dossier « Pesticides » chez Nature & Progrès

Des analyses parallèles des pesticides sur les mêmes échantillons ont révélé la présence de résidus de 8 pesticides et de métabolites de pesticides dans 94 % des vins produits de manière conventionnelle. Au total, 18 pesticides étaient détectables dans toutes les bouteilles, dont deux fongicides PFAS bien connus en Belgique, le fluopyram et le fluopicolide. La concentration médiane de TFA dans les vins analysés était de 110 µg/L avec des pics allant jusqu’à 320 µg/L. Les vins situés dans la moitié supérieure de la fourchette de concentration de TFA (moyenne : 176 µg/l) présentaient, en moyenne, une charge en pesticides deux fois supérieure à celle des vins situés dans la moitié inférieure (moyenne : 58 µg/l).

Pour Helmut Burtscher-Schaden, chimiste de l’environnement à GLOBAL 2000 et initiateur de cette étude :

« Ces résultats sont alarmants à deux égards. Le premier est la forte concentration détectée, qui indique une bioaccumulation massive de TFA dans les plantes : Il est probable que nous ingérions beaucoup plus de TFA par le biais de notre alimentation que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Ce que notre étude révèle d’encore plus inquiétant, c’est la forte augmentation de la contamination depuis 2010. »

La confirmation de la forte augmentation des niveaux de TFA provient également d’une comparaison avec les données officielles de l’UE collectées par le laboratoire de référence de l’UE CVUA Stuttgart. Une étude officielle de 2017, réalisée pour le compte de la Commission européenne, reste à ce jour la seule enquête officielle sur le TFA dans les aliments. À l’époque, 27 vins européens présentaient une concentration médiane de 50 µg/l, avec une valeur maximale de 120 µg/l. En revanche, notre nouvelle enquête de 2025 fait état d’une médiane de 110 µg/l, avec des pics de 320 µg/l.

« Ces résultats doivent être prises au sérieux par les autorités, et ne pas rester des bouteilles jetées à la mer. Les substances qui libèrent du TFA dans l’environnement doivent être retirées du marché sans délai. Cela doit commencer par une interdiction immédiate de tous les pesticides PFAS – une source directe et facilement évitable de pollution par le TFA car des alternatives existent- ainsi qu’une interdiction des gaz F. » souligne Pour Virginie Pissoort de Nature & Progrès

Sa collègue du réseau européen, Salomé Roynel ajoute :

« À la mi-mai, les États membres de l’UE seront invités à voter sur la proposition de la Commission visant à interdire le flutolanil, un pesticide à base de PFAS qui émet des TFA. Nous espérons qu’ils comprendront qu’il s’agit d’un moment décisif pour l’avenir de notre eau, de notre alimentation et, en fin de compte, de notre santé, et qu’ils voteront en faveur de l’interdiction de ce pesticide ».

Contexte sur les pesticides PFAS et la pollution au TFA

Le Site Nature et Progrès revient sur la pollution aux pesticides PFAS et au TFA et sur les risques pour la santé et l’environnement de cette contamination sans précédent. En bref, on notera ceci :

Du point de vue des causes, en ce qui concerne la contamination des eaux souterraines, il faut noter qu’une étude de l’Agence allemande de l’environnement, a considéré que les pesticides PFAS utilisés en agriculture représentaient en milieu rural, une part annuelle potentielle de 76 %, suivis par les émissions de TFA provenant de la pluie (provenant principalement des gaz fluorés utilisés dans les systèmes de refroidissement) à hauteur de 17 %, et par les stations d’épuration des eaux usées et le fumier à hauteur de 3 % chacun.

D’un point de vue toxicologique, le TFA a longtemps été considéré comme largement inoffensif, en particulier par les fabricants de PFAS. Toutefois, une étude réalisée en 2021 sur le TFA à la demande des fabricants de pesticides dans le cadre du règlement REACH sur les produits chimiques a révélé de graves malformations chez les fœtus de lapins. Depuis lors, le TFA est soupçonné de présenter un risque pour la santé reproductive humaine et a fait l’objet d’une demande de classification, comme reprotoxique de catégorie 1B par l’Allemagne.

Notre étude qui a consisté à tester des vins d’Autriche, de Belgique (un vin de Flandre et un de Wallonie), de Croatie, de France, d’Allemagne, de Grèce, de Hongrie, d’Italie, du Luxembourg et d’Espagne, a été menée en collaboration avec les membres et les partenaires de PAN Europe : Autriche (GLOBAL 2000), Belgique (Nature & Progrès et Bond Beter Leefmilieu), Croatie (Earth Trek), France (Générations Futures), Allemagne (PAN Germany), Grèce (Ecocity), Hongrie (MTVSZ/Friends of the Earth Hungary), Luxembourg (Mouvement Écologique), Espagne (Ecologistas en Acción), et Suède (Naturskyddsföreningen).

 

[1] En français : « Message de la bouteille – Augmentation rapide de la contamination par le TFA dans l’UE ». Pour l’étude en version originale en anglais https://www.pan-europe.info/message-in-a-bottle

APPEL A MOBILISATION – Rejoignez-nous !

Dérégulation des nouveaux OGM.
L’Europe entre dans la phase finale des négociations (#trilogue).

La société civile belge et européenne organise ce lundi 7 avril à 17h, une action devant le Parlement européen.

  • La proposition de la Commission européenne de laisser les nouveaux OGM envahir nos champs et nos assiettes est dangereuse pour les consommateurs, les producteurs et l’environnement.
  • La position du Conseil européen n’est pas meilleure.
  • La position adoptée par le parlement européen apporte quelques améliorations, certes encore loin de ce que nous préconisons mais qui doivent à tout prix être sauvegardée dans la position finale (étiquetage et traçabilité des NTG tout au long de la chaine, interdiction de brevetage, … )

Ce lundi 7 avril, nous rappellerons aux parlementaires européens qu’il est crucial qu’ils ne transigent pas sur leur position  

Rejoins-nous !

Plus d’info ici,
contact : virginie.pissoort@natpro.be

Vente de pesticides PFAS en Belgique : L’administration révèle des chiffres en nette augmentation.

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20 mars 2025

Communiqué de presse

La semaine pour « les Alternatives aux Pesticides », du 20 au 30 mars, nous rappelle pourtant que les pesticides ne sont pas une fatalité.

Pour les 31 substances actives PFAS commercialisées en Belgique, les années 2022 et 2023 affichent une augmentation globale des ventes de plus de 20 % par rapport à 2021.[1] Malgré un consensus sur l’objectif de réduction de l’usage des pesticides chimiques et l’existence d’alternatives, particulièrement mises en avant à l’occasion de la Semaine pour « les Alternatives aux pesticides » du 20 au 30 mars, l’usage de pesticides PFAS, persistants pour notre environnement et risqués pour notre santé, continue de se répandre.

Initiée en France en 2006, la Semaine pour les Alternatives aux Pesticides a lieu chaque année du 20 au 30 mars.[2]. Ces dates sont symboliques, car elles correspondent aux dix premiers jours du printemps, marquant le retour des oiseaux et du beau temps, mais aussi celui des épandages dans les champs. En Belgique aussi, cette période est une occasion de montrer et de démontrer que les pesticides ne sont pas une fatalité et qu’il est possible de s’en passer. Nature & Progrès et ses membres – agriculteurs et agricultrices, consommateurs et consommatrices – l’ont bien compris et s’emploient depuis des décennies à prouver la réalité et la faisabilité d’une agriculture sans pesticides de synthèse, notamment à travers : le projet « Vers une Wallonie sans pesticides »[3], le film « intensif, ces agriculteurs, alliés de la terre »[4], le podcast « Les éclaireurs invisibles »[5], etc.

Mais les freins à l’essor de ces alternatives sont nombreux et, in fine, davantage politiques ou réglementaires que véritablement techniques ou agronomiques. Parmi les principaux obstacles figure l’autorisation et la commercialisation des produits phytopharmaceutiques (PPP). Parmi ces PPP, les pesticides PFAS ont pénétré le marché depuis le début du XXIᵉ siècle. Présentant des propriétés hydrophobes (hydrofuges) et lipophobes (répulsives aux graisses), ces herbicides, insecticides et fongicides bénéficient d’une stabilité renforcée, ce qui leur a permis de gravir les échelons dans l’arsenal des intrants chimiques à disposition du monde agricole.

Alors que, dans notre première étude exploratoire sur les pesticides PFAS en 2023, intitulée « Récolte toxique »[6], nous relevions une augmentation de 20 % des ventes de pesticides PFAS en une dizaine d’années, avec plus de 220 tonnes de substances actives vendues en 2021, les chiffres récemment révélés par l’administration pour les années 2022 et 2023 font état de plus de 270 tonnes en 2022. Cela représente une hausse de plus de 22 % en une seule année, tendance qui s’est maintenue en 2023.

« Depuis 15 ans, la Belgique met en place des plans de réduction de l’utilisation des pesticides (NAPAN, PWRP, etc.)[7]. Malgré cela, les ventes des produits les plus persistants dans l’environnement continuent d’augmenter. C’est aberrant ! La Belgique doit faire preuve de plus d’ambition et placer en priorité la protection de la santé et de l’environnement !»  souligne Virginie Pissoort, responsable plaidoyer chez Nature & Progrès.

La grande majorité des pesticides PFAS (c’est-à-dire les pesticides contenant au moins un atome de carbone entièrement fluoré), et probablement tous, se décomposeraient en TFA (acide trifluoroacétique). Les taux de contamination de notre environnement par le TFA, en particulier ceux de nos eaux, ne cessent d’augmenter. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’à ce jour, il n’existe aucune certitude quant à son élimination.[8] Au mieux, le TFA présent dans l’eau pourrait être neutralisé par osmose inverse, un procédé extrêmement coûteux, rendant sa généralisation peu envisageable.

Quant aux effets des pesticides PFAS et de leur métabolite commun, le TFA, sur la santé[9], ils restent mal connus et ont fait l’objet de trop peu d’investigations jusqu’à présent. Cependant, les études existantes suggèrent des risques similaires à ceux des PFAS à chaîne longue, notamment des perturbations endocriniennes, une reprotoxicité, des lésions hépatiques ou encore des maladies thyroïdiennes. D’ailleurs, les pesticides PFAS les plus commercialisés sont classés parmi les Candidats à la Substitution, une catégorie regroupant des pesticides reconnus pour leur haute toxicité.

Nature & Progrès ne peut que dénoncer la hausse continue de l’utilisation des pesticides PFAS. Il est donc urgent de stopper en amont leur vente et leur utilisation, et de mettre enfin les alternatives aux pesticides de synthèse au premier plan.

« La plupart des agriculteurs sont pris dans un entonnoir, un système de dépendance aux intrants chimiques en amont et de circuits de commercialisation qui leur échappent en aval. Les pouvoirs publics doivent encourager les pratiques agricoles sans produits chimiques, développer les filières, garantir un marché et mettre les agriculteurs en confiance afin qu’ils puissent s’affranchir des pesticides. Il en va de notre santé, de la leur, et de notre environnement aussi. » conclut Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer pour Nature & Progrès

[1] Données de vente | Phytoweb

[2] Semaine pour les alternatives aux pesticides – Du 20 au 30 mars 2025

[3] Wallonie sans pesticides – Nature & Progrès

[4] Intensifs, ces agriculteurs alliés de la terre : un documentaire à voir en exclusivité sur Auvio – Auvio

[5] Podcast – Nature & Progrès

[6] recolte-toxique-pfas-etude.pdf

[7] NAPAN, Nationale Actie Plan Action National Nationaal Actie Plan d’Action National (NAPAN) | Phytoweb, PWRP, Programme wallon de réduction des pesticides, Programme Wallon de Réduction des Pesticides | Région Wallonne

[8] Nature & Progrès réagit aux nouvelles informations sur la présence du TFA dans l’eau potable en Wallonie – Nature & Progrès

[9] https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/01/3.-SSMG-Impacts_PesticidesPFAS_Sante.pdf

Pour la première fois, la Belgique dit officiellement « Oui » aux nouveaux OGM

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14 mars 2024

Communiqué de presse

Ce vendredi 14 mars, les Etats membres se sont réunis sous la présidence polonaise pour voter sur sa dernière proposition de dérégulation des nouveaux OGM. C’est une majorité favorable qui s’est dégagée entre autres « grâce » à la Belgique, laquelle jusqu’ici s’était toujours « abstenue » sur ce dossier.

Faute de consensus sous la législature précédente, c’était jusqu’ici l’abstention qui prévalait en Belgique sur ce dossier délicat, mais les nouvelles coalitions gouvernementales et régionales ont rebattu les cartes et c’est un « oui » qui l’a emporté ce vendredi, en Comité des représentants permanents (COREPER). [1]Un « oui » lourd de conséquence puisque la majorité qualifiée au niveau du Conseil européen était sur le fil et que la Belgique allait peser dans la balance.

« Nous savions la partie risquée. L’accord de coalition fédérale de l’ARIZONA se positionne clairement en faveur des NTG, même s’il tempère en introduisant une condition de durabilité. Les positions étaient moins claires du côté des régions, qui ont également leur mot à dire sur ce dossier. Si la région flamande, fleuron des biotechnologies, était plutôt favorable au déploiement des NTG, l’accord du gouvernement wallon ne contenait rien sur les NTG. Nous avons sans relâche sensibilisé les responsables politiques aux enjeux et aux risques de ce projet de dérégulation pour la société et l’environnement, mais d’autres intérêts semblent l’avoir emporté. » précise Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Historiquement, la Belgique a été un acteur majeur pour faire primer la protection de la santé et de l’environnement dans les négociations de la directive sur les OGM 2001 au niveau européen, et par la suite dans la mise en œuvre de cette directive, avec la mise en place de règles de co-existence efficaces particulièrement en Wallonie. Mais, aujourd’hui, la Belgique donne une tout autre image de ses priorités et de ses intérêts. Et, à travers ce « oui » c’est encore une fois la protection de l’environnement et de la santé publique qui sont laissées pour compte.

Le texte ne comprend aucune évaluation des risques de la grande majorité des NTG qui seront mis sur le marché (les NTG1), pas d’obligation d’étiquetage, ni de traçabilité de ces mêmes produits, pas de garantie d’absence de NTG dans la filière biologique puisque ces derniers sont « anonymes », etc  La dérégulation des NTG risque par ailleurs d’accroitre encore la dépendance des agriculteurs.rices aux firmes céréalières. Autant de dérives que Nature & Progrès dénonce depuis que ce projet de dérégulation est né. [2]

« Les lacunes du texte actuel, qu’il s’agisse de protection des consommateurs, des agriculteurs, de l’environnement ou de la santé, sont abyssales. Alors qu’il existe des normes claires qui n’interdisent pas la mise sur le marché des nouvelles techniques génomiques mais qui les règlementent, l’Europe veut leur donner un chèque en blanc à ces technologies, sous prétexte de répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXI et de rester dans la course avec les autres puissances agricoles de la planète. Et, la Belgique embraye. C’est consternant et fait courir un risque énorme, alors que l’agriculture biologique offre des garanties de résilience et de durabilité éprouvées. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Conformément à la procédure européenne, avec le vote de ce jour, le mandat est donné au Conseil pour les négociations en trilogue. Le Parlement européen, la Commission et le Conseil qui ensemble devront accoucher d’un texte final soumis au vote des parlementaires européens et des Etats membres.

Les Etats non favorables au texte voté ce 14 mars sont la Bulgarie, l’Autriche, la Croatie, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. La Belgique a basculé dans l’autre camp. De source sure, on apprend que la Slovénie, la Hongrie et la Belgique aurait émis des « Statements » avec des points d’attention pour les futures négociations. Un jeu risqué, au vu des forces en présences, … et qui risquent d’être bien insuffisantes pour faire progresser le texte adopté.

Le proverbe « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras » ne doit pas être étranger à la sphère des négociations politiques. Dès lors, un « non faute de conditions réunies … » eut sans doute mieux valu, qu’un « oui mais à condition que plus tard  … »

[1] New genomic techniques: Council agrees negotiating mandate – Consilium

[2] Nouveaux OGM – Nature & Progrès

L’Europe vote enfin l’interdiction d’un pesticide PFAS : le Flufenacet sur la touche. Un pas dans la bonne direction.

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13 mars 2025

Communiqué de presse

Ces 11 et 12 mars, les Etats membres de l’Union européenne se sont réunis et ont voté l’interdiction du Flufénacet, un pesticide PFAS, largement utilisé depuis 2004 en Belgique et en Europe qui se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA) et qui a récemment été reconnu comme « perturbateur endocrinien ». Les Etats membres ont pris leur responsabilité en décidant l’interdiction de cette substance. L’interdiction du flutolanil, également sur la table, n’a malheureusement pas recueilli la même majorité.

Parce que c’est un perturbateur endocrinien reconnu comme tel par l’EFSA depuis l’été 2024, et qu’il se dégrade en acide trifluoroacétique (TFA) dans des proportions inquiétantes pour la préservation de nos ressources en eau, l’herbicide flufénacet vient d’être interdit en Europe. Ce vote des Etats membres[1] , attendu déjà en décembre 2024, mais postposé pour des raisons de formalité administrative, est une décision dont on peut se réjouir.

« C’est une belle victoire pour la protection de la santé et de l’environnement, nos ressources en eau en particulier.  Nous savons que la Belgique a soutenu cette interdiction et nous nous en félicitons même s’il eut été difficilement admissible d’en décider autrement. Le caractère de « perturbateur endocrinien est ce qu’on appelle un critère cut-off, qui ne laisse aucune latitude ou marge d’appréciation. C’est un signal aussi et nous l’espérons un premier domino qui tombe … » déclare Virginie Pissoort, responsable plaidoyer chez Nature & Progrès.

Il est reconnu que les PFAS à chaîne longue sont des perturbateurs endocriniens.  . Leur toxicité est, au mieux, modérée.[2] Aucune étude ne permettait de croire que les PFAS à chaîne courte (-CF3), qui constituent les 33 autres substances actives pesticides PFAS encore approuvées en Europe, y échappent. L’étude du caractère de « perturbation endocrinienne » des pesticides n’est à proprement parler obligatoire dans le cadre de la réglementation européenne sur les produits phytopharmaceutiques, que depuis 2018. Plusieurs substances actives sont à ce jour à l’étude et cela peut prendre des années. Pour le flufenacet, il est aujourd’hui avéré que c’est un perturbateur endocrinien. Demain très probablement également de nouvelles analyses aboutiront aux mêmes conclusions pour les autres pesticides PFAS pulvérisés sur nos champs et nos aliments.

Par ailleurs, la dégradation des pesticides PFAS en acide trifluoroacétique est une autre raison de mettre fin à ces substances. Les taux de contamination des eaux sont extrêmement préoccupants. Les rapports de PAN Europe et de ses membres, dont Nature et Progrès en 2024, l’ont révélé.[3]

Le fultolanil, un fongicide, largement utilisé en pommes de terre était également sur la table des Etats membres à cette réunion, précisément pour sa dégradation reconnue en acide trifluoroacétique. Malheureusement, l’interdiction proposée par la Commission n’a pas reçu l’adhésion des Etats Membres. La position de la Belgique sur ce dossier ne nous a pas été révélée.

D’ores et déjà, la sortie du flufénacet n’est pas sans importance pour l’agriculture et les agriculteurs. En Belgique, pas moins de 78.000 kilos de flufénacet étaient encore été commercialisé en 2023 (dernière donnée connue) et ce chiffre représente une hausse de 20% en une dizaine d’années. En France, Bayer aurait déjà annoncé de nouveaux herbicides, à base entre autres de dilfufenican, un autre herbicide PFAS.[4] Ceci n’est pas la solution, et démontre bien que l’approche substance par substance dans le cadre de la réglementation sur les pesticides est insatisfaisante à protéger notre santé et notre environnement.

« Face à la créativité et les innovations de l’industrie, Nature & Progrès préconise une interdiction généralisée de tous les pesticides PFAS, parce qu’ils sont toxiques pour notre environnement et plus que probablement pour notre santé, ces substances doivent être interdites dans les meilleurs délais. En juillet dernier, une proposition de loi interdisant la mise sur les marché et l’exportation des pesticides PFAS avait été déposée à la Chambre.[5] Nous ne pouvons que soutenir cette proposition, aujourd’hui dans les tiroirs. »

L’agriculture belge doit se tourner vers des solutions alternatives qui protègent réellement et durablement l’environnement, la santé et les agriculteurs. L’agriculture sans polluants chimiques doit devenir une priorité dans le cadre de toutes les politiques publiques concernées. Les alternatives aux pesticides chimiques de synthèse existent, nos agriculteurs bio le prouvent tous les jours.[6]

 

[1] cdf19932-5774-4925-a901-4d1134bf6f07_en

[2] Mokra, K. (2021), Endocrine disruptor potential of short-and longchain perfluoroalkyl substances (PFASs). A synthesis of current knowledge with proposal of molecular mechanism. International Journal of Molecular Sciences, 22(4), 2148.

[3] PFAS – Nature & Progrès

[4] Un nouvel herbicide céréales pour l’automne 2026

[5] La Chambre des représentants de Belgique

[6] https://www.natpro.be/wallonie-sans-pesticides/

Les Engagés répondent à nos interpellations sur les NTG

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Mi-janvier 2025, nous proposions à nos membres de participer à notre campagne « Alors votre assiette : avec ou sans OGM/NTG » et d’écrire aux présidents de partis: Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez, mais également aux ministres compétents : Yves CoppietersAnne-Catherine DalcqDavid ClarinvalFrank Vandenbroucke et Zakia Khattabi.

Dans cette lettre nous leur demandions de : S’opposer à la nouvelle proposition de réglementation autorisant les nouveaux OGM et baliser les nouvelles techniques génomiques avec : Une évaluation des risques préalables pour la santé et l’environnement, même pour les NGT de catégorie 1, un étiquetage tout au long de la chaine de production, depuis les semences jusqu’au produit final, l’identification de méthode de détection, l’interdiction des NGT pour l’agriculture certifiée biologique, l’interdiction de breveter tous les NGT, la possibilité des Etats membres d’interdire les NGT sur le territoire (clause de opt out).

Nature & Progrès demande que les nouveaux OGM relèvent au minimum de la Directive 2001/18 comme l’interprète la Cour de justice de l’Union européenne. De plus, l’association souhaite que les analyses de risques soient réalisées en phase avec les conditions réelles de terrain.

Suite à l’envoi de ces mails, nos membres ont reçu une réponse du président de parti des Engagés, Yvan Verougstraete que vous pouvez lire ci-dessous :

 

Mail de réponse des Engagés

Cher Monsieur

Votre courrier m’est bien parvenu et a retenu ma meilleure attention.

Je vous remercie pour votre interpellation au sujet des NGT, dossier qui touche à plusieurs éléments particulièrement chers aux Engagé.e.s que sont l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et la santé.

Je me permets de le préciser immédiatement, nous ne sommes favorables aux NGT qu’en tant qu’ils peuvent servir une agriculture plus résiliente et plus durable, notamment en développant des végétaux avec une empreinte carbone réduite et consommant moins d’eau, d’engrais et de pesticides.

C’est pourquoi nous ne sommes en aucun cas favorables à une dérégulation inconditionnelle des NGT. Au contraire, nous plaidons pour un cadre strict et rigoureux qui assurera que les produits issus des NGT participent à une évolution positive de l’agriculture, et qu’elles pourront véritablement contribuer à une société plus juste pour tous. Les valeurs des Engagé.e.s, qui convergent avec vos préoccupations face aux risques potentiels liés à ces technologies, nous amènent à une série de principes qui devront être respectés dans un texte législatif encadrant les NGT.

Tout d’abord, le principe de précaution étant crucial pour notre Mouvement, il est impératif que l’utilisation des produits issus des NGT repose sur une analyse de risques rigoureuse et portant sur le long terme, intégrée à une procédure réglementaire harmonisée, garantissant ainsi la sécurité des produits avant leur mise sur le marché.

De plus, nous mettons un accent particulier sur la liberté du consommateur, qui doit pouvoir accéder à une information claire et complète sur les produits qu’il consomme. Cela implique des exigences de traçabilité et de transparence tout au long de la chaîne de production, notamment par un étiquetage adéquat, des mises à jour régulières de la liste publique, ainsi qu’une identification précise des produits dérivés, y compris ceux dits peu modifiés (NGT 1 et 2).

Nous soulignons également que la diversité des pratiques et des produits agricoles est essentielle pour une agriculture durable et une société résiliente. Les NGT ne doivent en aucun cas engendrer une concurrence déloyale avec d’autres pratiques, notamment dans le cadre de l’agriculture biologique. Des règles strictes de coexistence doivent être mises en place pour éviter toute contamination, volontaire ou non, et les semences issues des NGT doivent impérativement être étiquetées comme telles.

En ce qui concerne les brevets, nous estimons qu’ils doivent être interdits, à minima pour les NGT de type 1, afin d’éviter une concentration excessive du marché entre les mains de quelques acteurs minoritaires. Cette situation ne ferait qu’accroître la dépendance des agriculteurs et compromettre leur autonomie. Il est essentiel que ceux qui nous nourrissent puissent conserver, utiliser et échanger librement leurs semences.

Enfin, pour orienter la recherche et le développement des NGT vers une durabilité réelle, nous plaidons pour l’exclusion des produits présentant des caractéristiques incompatibles avec les objectifs de durabilité des NGT de type 1.

Nous estimons que ces conditions que nous jugeons essentielles, rencontrent les éléments d’inquiétude que vous avez pu nous partager. Soyez certains que Les Engagé.e.s s’opposeront à tout texte qui constituent une menace pour l’environnement et la diversité, et qui ne respectent pas la protection et la liberté de choix des consommateurs, des agriculteurs et des acteurs locaux de toutes les filières.

Vous souhaitant bonne réception de la présente, je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Yvan Verougstraete

 

Alors que la pression de l’Europe est forte pour faire approuver la dérégulation des NTG, les Engagés (au pouvoir au fédéral, et à la région wallonne) s’engagent à s’opposer à tout texte qui « constitue une menace pour l’environnement et la diversité, et qui ne respectent pas la protection et la liberté de choix des consommateurs, des agriculteurs et des acteurs locaux de toutes les filières ». 

La Belgique : Pour ou Contre un chèque en blanc pour les nouveaux OGM ? – Position officielle attendue pour ce jeudi 20 février

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19  février 2024

Communiqué de presse

L’accord de coalition fédérale 2025-2029 se montre plutôt favorable aux initiatives européennes de dérégulation des nouveaux OGM/NTG. Une position concertée des acteurs belges fédéraux et régionaux est attendue ce 20 février, à la veille d’un groupe de travail européen qui pourrait être décisif si la Pologne approuve son propre texte.

L’accord de coalition fédérale 2025-2029, dans son chapitre consacré à « l’agriculture, un secteur stratégique de notre économie », annonçait que le gouvernement soutiendra « les initiatives au niveau européen qui promeuvent de nouvelles techniques génomiques dans l’amélioration génétiques des végétaux, avec pour objectif une empreinte carbone réduite, une utilisation plus efficace des ressources telles que l’eau et les engrais, ou une diminution de l’utilisation de pesticides. » (nous soulignons).

À peine entériné par les partenaires de l’ARIZONA, le texte européen de dérégulation des NTG proposé par la présidence polonaise arrive désormais sur la table de la Belgique. Celle-ci est officiellement appelée à prendre position. En effet, si les discussions du groupe de travail d’experts européens, prévues le 21 février, aboutissent, le texte pourrait être rapidement validé lors d’un prochain COREPER[1].

Cette position de la Belgique attendue ce 20 février, au vu des enjeux (agriculture-santé-environnement) implique le fédéral, mais également les régions. Si la région flamande, où le secteur des biotechnologies est bien ancré est, sans surprise, favorable ; la région de Bruxelles Capitale, en affaire courante, devrait continuer à se positionner contre ce projet. Quant à la région wallonne, la Déclaration de politique régionale (DPR) est muette sur le sujet. La ministre de l’Agriculture Anne Catherine Dalcq, interrogée en Commission Agriculture au Parlement régional wallon ce 10 février, a annoncé son soutien aux NTG. Elle évoque également une volonté d’encadrement et une attention particulière par rapport aux plantes résistantes aux herbicides. [2] Le ministre Coppieters en charge de la santé et de l’environnement a également voie au chapitre mais n’a pas encore officiellement communiqué sa position.

Dans tous les cas, l’encadrement des plantes résistantes aux herbicides ou aux insecticides reste insuffisant pour protéger les consommateurs et les producteurs. La condition d’objectifs environnementaux ou climatiques ne suffit pas non plus, d’autant qu’il reste à démontrer [3]  que l’on peut réellement parler de durabilité pour des organismes génétiquement modifiés. De plus, rien ne garantit que les NTG poursuivent effectivement ces objectifs[4]. Sans compter que l’impact sur l’environnement et la biodiversité demeure une préoccupation majeure. Quant aux agriculteurs, la mise sur le marché des NTG telle qu’elle est envisagée par l’Europe, renforcera le contrôle d’une poignée de multinationales semencières, notamment à travers les brevets mais aussi en limitant la liberté d’échange de matériel génétique pour les sélectionneurs et les agriculteurs.

« Les lacunes du texte actuel, qu’il s’agisse de protection des consommateurs, des agriculteurs, de l’environnement ou de la santé, sont abyssales. Alors qu’il existe des normes claires qui n’interdisent pas la mise sur le marché des nouvelles techniques génomiques mais les règlementent, l’Europe veut leur donner un blanc-seing à ces technologies, sous prétexte de répondre aux défis agricoles et alimentaires du XXI et de rester dans la course avec les autres puissances agricoles de la planète. » déplore Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès.

Dans une déclaration conjointe[5] entre autres co-signée par Nature & Progrès, la FUGEA, Natagora, l’UNAB, plus de 200 organisations en Europe appellent les pays à protéger leurs agriculteurs et cultivateurs, notamment par l’interdiction de la brevetabilité. Ils en appellent aussi à la préservation des droits en faveur des citoyens et de l’environnement. Concrètement, tous les nouveaux OGM doivent continuer à faire l’objet d’un étiquetage tout au long de la chaine agricole et alimentaire et permettre une traçabilité des NTG (et une responsabilisation le cas échéant des acteurs). Les NTG doivent également être exclus du secteur biologique ; avec des règles de co-existence strictes et les pays qui le souhaitent doivent pouvoir interdire ou restreindre leur culture sur leur territoire (opt-out), ce que la toute nouvelle proposition de la présidence polonaise de l’UE vient de supprimer dans son texte.

Ce 20 février, la Belgique devrait arrêter sa position officielle. Nous espérons qu’elle ne sera ni sourde à nos demandes, ni aveugle au point de se laisser hypnotiser par l’illusion que les NTG répondront aux objectifs environnementaux et climatiques. Ils ne doivent pas pour autant recevoir un chèque en blanc, au service de l’industrie. Ce serait un bien mauvais départ si les ministres belges en charge de la santé, et de la transition écologique acceptaient ce nivellement par le bas.

[1] Commission des représentants permanents

[2] https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=ag-pub&cal=event&idag=29325

[3] La résilience des cultures non-OGM/NGT face aux stress environnementaux, dont ceux résultant du changement climatique, est une réponse physiologique de l’ensemble de l’organisme. Elle repose sur le fonctionnement équilibré de l’ensemble du patrimoine génétique de la plante et tenter de transmettre un caractère génétiquement complexe par le biais de l’édition des gènes ou d’une autre approche biotechnologique réductionniste, qui ne peut manipuler qu’un ou que quelques gènes, est vouée à l’échec si l’on veut obtenir un résultat robuste. Pas plus que les anciens OGM qui n’ont pas respecté les promesses de l’industrie  – Voir le site de Nature et Progrès : Aller plus loin – Nature & Progrès

[4]  Les promesses de durabilité des cultures OGM se sont jusqu’à présent révélées être des promesses en l’air. Malgré d’énormes investissements dans la recherche et le développement de nouveaux OGM concrets, résistants à la sécheresse et utilisant moins de pesticides, ne sont tout simplement pas disponibles sur le marché, et l’intérêt des NTG est surtout commercial ou industriel

[5] Traduction libre en Français https://www.natpro.be/wp-content/uploads/2025/02/NGT_Declaration-commune.pdf