Abattage privé : Mieux à la maison !

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« Pour leur bien-être, mieux à la maison »

 

Le Ministre wallon du bien-être animal a déclaré vouloir interdire l’abattage privé à domicile de petits ongulés pour la consommation de la famille. Ce projet touche à l’autonomie alimentaire des particuliers qui font le choix d’assumer pleinement leur responsabilité de mangeurs en élevant et en sacrifiant eux-mêmes les animaux qu’ils consomment, tout en veillant à leur bien-être jusqu’à leur dernier souffle. Contrairement à ses aspirations, cette interdiction constitue également un retour en arrière en termes de bien-être animal en obligeant les particuliers à avoir recours à un abattoir pour la mise à mort de leurs animaux.

Nature & Progrès a rassemblé les personnes concernées par ce projet d’interdiction afin d’écouter les ressentis, partager sur les pratiques et débattre de pistes de solutions qui sont présentées dans ce document. Nous y proposons de réserver l’abattage privé à domicile aux éleveurs des animaux, de garantir les compétences des abatteurs particuliers ou professionnels via des formations et guides pratiques, voire un certificat de compétence, de renforcer la contrôlabilité de l’abattage via l’amélioration du processus de déclaration actuel, et de renforcer les lieux d’abattage en Wallonie.

Par Sylvie La Spina, rédactrice chez Nature & Progrès, et Murielle Degraen, animatrice chez Nature & Progrès – Juin 2025.

Notre position sur l’abattage privé

 

Protéger le droit de produire son alimentation

Le projet d’interdiction de l’abattage privé de moutons, chèvres, porcs et gibier d’élevage à domicile menace directement le droit de toutes et tous à produire sa propre alimentation pour les besoins de sa famille. Ce besoin fondamental, partie intégrante de la culture wallonne et pilier de notre ruralité, répond à de nombreuses motivations : produire une alimentation de qualité, économique, autonome par rapport aux circuits conventionnels, par la réappropriation et la transmission de savoir-faire et participant à l’éducation des enfants et, plus globalement, à la citoyenneté.

 

 

Interdire pour tous, un recul pour le bien-être animal

Ce changement législatif n’apportera aucune solution à l’occurrence de pratiques illégales d’abattage sans étourdissement, qui resteront dans l’ombre, et ne renforce en rien la contrôlabilité de la qualité de l’étourdissement lors de la mise à mort des animaux pour consommation personnelle. Par ailleurs, contrairement à ses aspirations, ce projet d’interdiction constitue un recul en termes de bien-être animal en obligeant les éleveurs amateurs à passer par les quelques rares abattoirs subsistant en Wallonie. Ces prises en charge risquent de mettre à mal des outils qui sont déjà en manque de rentabilité, aggravant encore la situation en Wallonie. Stress provoqué par le transport, par la séparation du troupeau, par le mélange avec d’autres animaux en cas de transport par un professionnel, durée et pénibilité du transport et de l’attente à l’abattoir, manipulations par des personnes inconnues, cadence à respecter… contrastent avec une méthode de mise à mort « à la maison », dans la quiétude du lieu d’élevage et en présence rassurante de l’éleveur.

Maintenir et mieux cadrer l’abattage privé pour les éleveurs amateurs

Afin d’éviter ce recul mais d’offrir de meilleures garanties à la société concernant les conditions de mise à mort des animaux, des éleveurs amateurs, rassemblés par Nature & Progrès, ont élaboré une série de propositions permettant de mieux cadrer les pratiques. Ils considèrent que l’abattage privé par un particulier à son domicile doit être maintenu à condition que celui-ci ait élevé les animaux en question, et excluent le cas de personnes achetant des animaux pour les abattre directement en vue d’une consommation. Les éleveurs amateurs souhaitent renforcer les garanties de compétence des abatteurs particuliers ou professionnels via la mise en place de guides pratiques, de formations (étendues à tout le bien-être animal) et d’un certificat de compétence pour les professionnels. Un répertoire d’abatteurs certifiés devrait être tenu à jour afin de permettre aux particuliers de faire appel à une personne compétente. Des recherches sur les différentes méthodes d’abattage et leurs impacts en termes de bien-être animal sont également nécessaires de même qu’une vulgarisation des résultats. Les participants proposent également une amélioration de la procédure de déclaration d’abattage afin de la rendre plus pratique et accessible, et qu’elle permette plus de contrôlabilité. Des recherches sur la valorisation des déchets d’abattage seraient nécessaires afin de mettre en œuvre de bonnes pratiques d’élimination.

 

 

 

 

 

Renforcer le réseau des lieux d’abattage

Les citoyens appellent également à un renforcement du réseau des lieux d’abattage en Wallonie (structures fixes et mobile). Nature & Progrès en profite pour rappeler au ministre l’importance de poursuivre les recherches sur l’abattage à la ferme, le projet pilote devant constituer l’ultime étape avant une adoption de ces pratiques en Wallonie, et plus globalement, en Belgique.

 

Résumé des propositions citoyennes récoltées et défendues par Nature & Progrès

 

  1. Un abattage privé réservé aux particuliers qui ont élevé l’animal. Pas d’ « acheteurs-abatteurs ».
  2. Affiner les recherches concernant les impacts des différentes méthodes de mise à mort en termes de bien-être animal.
  3. Elaborer des guides pratiques et dispenser des formations sur la mise à mort, mais aussi plus globalement sur le bien-être animal.
  4. Organiser une formation certifiante pour les abatteurs et créer un répertoire permettant à tout citoyen de faire appel à une personne compétente.
  5. Renforcer la procédure de déclaration d’abattage afin de rendre le processus contrôlable et simplifier l’octroi (possibilité de délivrance en ligne).
  6. Affiner les recherches sur les déchets d’abattage (possibilités de composter une partie, organisation d’un ramassage pour les déchets sensibles…) dans le cas de l’abattage privé.
  7. Renforcer le réseau des lieux d’abattage (structures fixes d’intérêt collectif, structures mobiles, abattage à la ferme pour les professionnels)
  8. Etablir une législation spécifique pour le transport d’animaux dans le cadre de l’abattage privé, au-delà de 50 kilomètres.

Comment agir ?

 

 

Je contribue à diffuser le dossier « Pour leur bien être, mieux à la maison » de Nature & Progrès

 

J’envoie un courrier au Ministre wallon du bien-être animal pour soutenir la position de Nature & Progrès

 

J’interpelle mes élus locaux (bourgmestre ou échevin du bien-être animal) pour le sensibiliser à la question

 

Je rejoins un groupe d’action local animé par Nature & Progrès.

Contactez Murielle Degraen, animatrice (murielle.degraen@natpro.be)

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