Protection des abeilles : vote favorable de la commission Environnement

Protection des abeilles :
vote favorable de la Commission Environnement

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La Commission européenne a récemment introduit un projet de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques. Ce projet aurait pour conséquence de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs.

Le 17 octobre 2019, nous avons invité les parlementaires nationaux à s’opposer à ce projet et à veiller à ce que le respect de loi européenne soit réintroduit. Nous avons obtenu gain de cause : le vote en ENVI du 21 octobre a fait état de 62 votes en notre sens contre 4 (et 7 abstentions.

La commission Environnement invite désormais la plénière à s’opposer au projet de la Commission européenne. Le Parlement peut bloquer cette proposition s’il obtient la majorité absolue de ces membres.

Voilà le courrier que nous avons envoyé aux parlementaires le 17 octobre.

Objet. Abeilles sans protection – veuillez soutenir l’objection au projet de réglementation de la Commission relatif à l’évaluation de l’impact des pesticides sur les abeilles – Vote en ENVI le lundi 21 octobre.

Madame la Députée/Monsieur le Député,

A travers cette lettre, l’asbl Nature & Progrès Belgique vous invite à soutenir l’objection proposée envers le projet de réglementation de la Commission européenne de modification du règlement de l’Union européenne n°546/2011 en ce qui concerne l’évaluation de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles domestiques.

Le projet de réglementation sera soumis au vote de la commission ENVI du Parlement le 21 octobre 2019.

Si la séance plénière du Parlement opte pour l’adoption de cette décision, cela mettra véritablement fin au projet de la Commission européenne de maintenir des niveaux de protection des abeilles scandaleusement faibles face aux pesticides nocifs, qui d’ailleurs reposent sur des données scientifiques obsolètes. Nous vous invitons, au nom des centaines de milliers de citoyens à travers l’Europe[i], à exiger la mise en œuvre des normes les plus élevées possibles pour protéger les abeilles des pesticides, comme le stipule le règlement sur les pesticides 1107/2009/CE publié dans le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles de l’EFSA.[ii]

Les abeilles et autres insectes d’Europe sont menacés. En Allemagne, les scientifiques ont recensé des pertes de plus de 75% du nombre total d’insectes dans les zones protégées au cours des 27 dernières années.[iii] Aux Pays-Bas, des données détaillées montrent que plus de 50% des espèces d’abeilles sauvages sont menacées d’extinction[iv]. L’une des principales causes de ces développements est l’agriculture industrielle qui expose les abeilles à des pesticides nocifs.[v]

Le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles est la norme scientifique la plus récente en matière d’évaluation des risques liés aux pesticides sur les abeilles. Il comprend une évaluation des effets aigus et chroniques des pesticides sur les abeilles à la fois domestiques et sauvages. Ces directives ont permis à l’EFSA de fournir une évaluation complète des risques liés à l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes, ce qui a ensuite permis à l’Union européenne d’imposer sa très appréciée interdiction en 2018 à toutes les utilisations de ces pesticides en extérieur.

Tant la Commission que l’EFSA ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles soutenaient le Document de Guidance de 2013 sur les Abeilles. Mais les États membres ont bloqué son application au sein du Comité Permanent des Végétaux, Animaux, Denrées alimentaires et Aliments pour animaux. Entre-temps, les anciennes lignes directrices de 2002, qui ont été co-rédigées par l’industrie des pesticides[vi] et qui reposent sur une science « obsolète », sont toujours en vigueur, selon la Commission[vii] et l’EFSA[viii].

Les citoyens européens sont conscients de l’importance de l’application d’essais de pré-homologation robustes des pesticides pour inverser le déclin des pollinisateurs et exigent l’adoption immédiate et intégrale des guidances de l’EFSA de 2013.

L’Union européenne doit protéger les abeilles en Europe et l’environnement contre les pesticides dangereux sur base des « connaissances scientifiques et techniques actuelles »[ix], conformément au règlement de l’Union européenne sur les pesticides (règlement (CE) n ° 1107/2009). Les États membres et la Commission européenne n’ayant pas appliqué la réglementation, il incombe désormais aux députés de s’opposer à ces projets inacceptables et de faire en sorte que le respect de la loi européenne ainsi que la protection des abeilles en Europe soient réintroduits.

Cordialement,

[i] 238,000 people have signed the SumOfUs petition for full implementation of the Bee Guidance document http://sumofus.org/bee-guidance

[ii] EFSA (2013). EFSA Guidance Document on the risk assessment of plant protection products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 2013; 11(7):3295

[iii] Hallmann CA et al. (2017). More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLoS ONE 12(10)

[iv] Reemer, M. (2018). Basisrapport voor de Rode Lijst Bijen, EIS Kenniscentrum Insecten Leiden.

[v] Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. (2019). Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers. Biological Conservation, 232, 8-27.

[vi] Pesticide Action Network (2018). Industry writing its own rules and CEO and BeeLife European Beekeeping Coordination (2010): Is the future of bees in the hand of pesticide lobby?

[vii] Response to Greenpeace and others from Commissioner Vytenis Andriukaitis, 31/01/2017

[viii] EFSA (2012). Scientific Opinion on the science behind the development of a risk assessment of Plant Protection Products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA Journal 10 (5), 1–275 (2012).

[ix] Regulation (EC) No 1107/2009, Article 4; ANNEX II, Point 3.8.3; Articles 11 and 36

La Belgique terre d’accueil LOW COST pour les pesticides

La Belgique, terre d’accueil
LOW COST pour les pesticides ?

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La Belgique est un des pays qui réclame le moins de frais de dossiers aux producteurs de pesticides qui demandent une nouvelle autorisation. Cela leur coûte 1 000 €.

Contre 40.000 € chez nos voisins français, ou encore 28000€ aux Pays-Bas, il va s’en dire que la différence est colossale !

Nous sommes donc en droit de nous poser une question :

Quel est le coût sociétal d’un pesticide autorisé ?

C’est le contribuable belge qui paie in fine cette différence et aux vues de la consommation des produits phytopharmaceutiques en Belgique, l’addition est salée !

Qu’attendons-nous pour réclamer un territoire délivré des pesticides chimiques de synthèse ?

Outre les arguments environnementaux ou relatifs à la santé, c’est aujourd’hui à votre portefeuille que les pesticides s’attaquent !

Et enfin… l’administration qui a en charge le contrôle de dossiers d’agrément des pesticides se plaint souvent du manque d’agent : cherchez l’erreur …

La demande de dérogation de 120 jours pour les néonicotinoïdes est un mauvais signal… [Partie 1 ]

La demande de dérogation de
120 jours pour les néonicotinoïdes est un mauvais signal…
[Partie 1 ]

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Depuis l’annonce de l’interdiction des néonicotinoïdes, un vent de panique souffle comme si l’avenir de l’agriculture était suspendu à une seule molécule chimique, interdite de surcroît …

Le ministre fédéral de l’agriculture a même été jusqu’à demander une dérogation de 120 jours à l’Europe, pour pouvoir utiliser ce produit, et ce sans consultation aucune !!!

La dérogation de 120 jours est une astuce qui permet à un Etat membre de continuer à pouvoir utiliser un produit même si l’Europe en a interdit l’usage, même si cette interdiction a été motivée par une interminable liste d’études qui ont montré les dangers par la santé et l’environnement et que les défenseurs de la molécule ont eu tout le temps de faire entendre leur voix.

Malgré cela des Etats membres peuvent déroger à l’interdiction pour 120 jours par an ce qui est bien suffisant pour couvrir toute la période culturale…

Autoriser ce qui est interdit est un mauvais signal pour les agriculteurs, qui s’entêtent dans ces pratiques désuètes basées sur le recours systématique aux pesticides, un risque pour notre santé et notre environnement.

Preuve en est la dernière intoxication de masse survenue en France

Article de RCF sur l’intoxication au metam-sodium dans la mâche landaise

Les agriculteurs aussi veulent sauver les abeilles !

Les agriculteurs aussi veulent sauver les abeilles !

Oui les alternatives aux néonicotinoïdes existent ce sont les agriculteurs qui le disent : l’agriculture doit se positionner avec les pratiques du futur!

Sauvons les abeilles !

Répondons à la demande des consommateurs : une production agricole respectueuse de l’homme et de son environnement !

Pour info : Dans la Libre Belgique de ce 26/04/2018 

Interdiction des néonicotinoïdes : Plus de place au doute !

Interdiction des néonicotinoïdes : Plus de place au doute !

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Vote sur l’interdiction des néonicotinoïdes : parce que le doute n’est plus permis… !

Le 27 avril, dans deux jours, les Etats membres de l’Union Européenne devront se prononcer sur l’interdiction des néonicotinoïdes.

Présentés dans les années 90 comme une avancée majeure pour les agriculteurs et la sécurité des citoyens, l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam se sont rapidement révélés avoir un effet désastreux sur l’environnement.

Suite à de nombreuses publications scientifiques démontrant les dangers posés par l’usage des néonicotinoïdes, en 2017, la Commission Européenne a exprimé la volonté d’interdire tout usage en champ de ces 3 néonicotinoïdes. Cette proposition sera soumise au vote des Etats membres ce 27 avril. Nous attendons toujours, à quelques heures du vote,un positionnement fort de la Belgique…

Très récemment, fin mars, l’EFSA a publié les conclusions d’une importante étude concernant l’impact des néonicotinoïdes sur les insectes. Les conclusions sont alarmantes pour le futur de la biodiversité en Wallonie ! Faut-il le rappeler, il est urgent de rétablir la biodiversité dans nos campagnes !

Lors de la restriction de l’autorisation des 3 néonicotinoïdes imidaclopride, clothianidine et thamethoxam en 2013, la Commission Européenne, dans son règlement d’interdiction 485/2013, a demandé aux producteurs de ces substances, Bayer et Syngenta, de fournir des données confirmatives concernant la toxicité de ces substances sur les pollinisateurs autres que les abeilles, le risque lié à l’exposition des abeilles à du nectar/pollen contaminé sur culture successive, le risque lié à l’exposition au nectar/pollen des adventices, l’exposition chronique, etc.

Bayer a fourni des informations pour l’imidaclopride et la clothianidine tandis que Syngenta n’a quasiment rien fourni comme informations. Sur base de cela, l’EFSA a publié en novembre 2016 une opinion sur ces données confirmatives et indiquait que pour l’imidaclopride et la clothianidine, il n’y avait pas d’utilisation sûre prouvée des néonicotinoïdes.

Il en est de même pour le thiamethoxam de Syngenta vu que la compagnie n’a pas fourni de preuves de l’innocuité de son produit sur les abeilles. Sur base de cela, la Commission Européenne a fourni en mars 2017 aux Etats membres une proposition d’interdiction de ces 3 substances.
Un certain nombre d’Etats membres a demandé à attendre une nouvelle opinion de l’EFSA sur de nouvelles données scientifiques (notamment celles de la littérature scientifique indépendante) sur la toxicité de ces 3 néonics sur les abeilles. Ces avis ont été publiés en février 2018. L’EFSA y confirmait qu’il n’y avait pas d’utilisation sûre des pesticides pour les abeilles.

Détail intéressant de ces études: dans de nombreuses études, les contrôles négatifs (par exemple de pollen, qui ne doivent donc pas contenir de résidus de pesticides) sont contaminés par des néonicotinoïdes: on les retrouve partout dans l’environnement. Ce qui est remarquable, c’est qu’une grande partie de ce dernier rapport concerne les bourdons car de plus en plus de données sont disponibles.

Les bourdons semblent plus susceptibles aux néonicotinoïdes que les colonies d’abeilles mellifères (notamment parce qu’ils ont de plus petites colonies donc une moindre résilience).
Pour ce qui concerne la betterave sucrière, c’est particulièrement la contamination du nectar/pollen via les cultures successives qui est mise en cause et aucune utilisation sûre n’a été mise en évidence car les néonicotinoïdes restent actifs dans le sol pour les cultures suivantes : après betterave on cultive une céréale suivie d’une moutarde très visitée par les abeilles.

Sur base de ce nouvel avis sans appel, la Commission a discuté de ce nouveau rapport à la réunion du Comité permanent sur les produits phytos (là où les Etats membres votent sur les autorisations/interdictions de pesticides) et normalement le vote sur la proposition d’interdiction de toute utilisation en plein champ de néonicotinoïdes devait avoir lieu fin mai mais la Commission voulant avancer le tempo, elle va faire voter sa proposition dans un autre Comité permanent ce vendredi 27.

Alors aujourd’hui, l’Allemagne, l’Angleterre, la France, l’Autriche, le Luxembourg et l’Irlande se sont déjà positionnés POUR l’interdiction…

La Belgique toujours pas…
Nous attendons une position ferme et définitive…
Le doute n’est plus permis !

Des abeilles ou du sucre ?

Des abeilles ou du sucre ?

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Dans les années 90, une nouvelle famille d’insecticides a été mise sur le marché: les néonicotinoïdes. Présentés à l’époque comme une avancée majeure pour les agriculteurs et la sécurité des citoyens, l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxam se sont rapidement révélés avoir un effet désastreux sur l’environnement.

 Leur utilisation a rapidement mené à des hécatombes dans le secteur apicole. Dès leur autorisation sur tournesol en France au milieu des années 90, les apiculteurs ont constaté une hausse importante des mortalités dans leurs colonies d’abeilles exposées à ces insecticides. En 2013 et suite à une mobilisation massive des apiculteurs, des associations environnementales et des citoyens, l’utilisation des néonicotinoïdes a été restreinte aux cultures non-visitées par les abeilles. Ce fut une avancée importante dans la protection de l’environnement mais il a été démontré depuis que les caractéristiques particulières de ces molécules remettent en cause cette distinction entre cultures attractives pour les abeilles ou non.

En effet, les néonicotinoïdes sont des substances actives à très faibles doses et qui persistent souvent plus de 10 ans dans les sols avant de se dégrader. De plus, le fait que ce soit les semences (betteraves, chicorée,…) qui soient traitées fait que plus de 90% de l’insecticide reste dans le sol et n’est pas absorbé par la plante. Les sols sont donc contaminés, tout comme les eaux de surfaces suite au ruissellement des sols. Les cultures suivantes, telles que le colza, plante hautement attrayante pour les abeilles, seront donc contaminées et les abeilles seront à nouveau exposées aux néonicotinoïdes, avec les conséquences que l’on connaît. Outre la disparition des abeilles et des bourdons, les papillons et le monde des insectes en général sont en déclin. Il en est de même pour les oiseaux insectivores qui manquent de ressources alimentaires.

 Suite à de nombreuses publications scientifiques démontrant les dangers posés par l’usage des néonicotinoïdes, en 2017, la Commission Européenne a exprimé la volonté d’interdire tout usage en champ de ces 3 néonicotinoïdes. Cette proposition nécessite d’être approuvée par les Etats membres. Ces derniers voteront donc ce 27 avril. L’Allemagne a déjà déclaré qu’elle se prononcerait en faveur de cette proposition. Alors qu’en 2013, la Belgique avait soutenu la proposition de restriction, cette fois, étonnamment,  notre pays s’apprête à voter contre cette proposition d’interdiction visant à protéger nos abeilles.

 En effet, le secteur betteravier a joué un lobbying massif aux niveaux belges et européen afin d’obtenir une dérogation à l’interdiction. Pourtant l’Autorité européenne de sécurité des aliments (l’EFSA) a clairement indiqué qu’il n’existait pas d’utilisation sûre des néonicotinoïdes sur betterave, notamment de par le risque posé par les résidus laissés dans les champs pour les cultures suivantes.

 Contrairement aux messages fréquemment véhiculés, il existe des alternatives aux néonicotinoïdes, même pour les betteraves. Illégales de par leur toxicité maintenant clairement avérée pour les abeilles, maintenir ces substances donnerait un signal négatif au secteur betteravier fortement dépendant de l’agrochimie. En effet, ces poisons sont de moins en moins efficaces car les insectes visés (notamment les pucerons) deviennent résistants. Cela nécessitera d’augmenter les doses ou de développer de nouveaux insecticides plus puissants encore. Et l’histoire se répètera… Pensons également à la mise en place d’un soutien aux agriculteurs qui développent des alternatives aux néonicotinoïdes.

 En Belgique, le secteur betteravier bio est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur un modèle d’agriculture intensive. Pourtant dans certains pays (Autriche, Suisse), le secteur de la betterave bio se porte bien. Dans le nord de la France, il est en développement également. Étant entendu que depuis la fin des quotas betteraviers, le marché de la betterave s’est effondré, notre pays ne devrait-il pas s’orienter vers une production respectueuse des abeilles et de notre santé en phase avec la demande des consommateurs ?

Pour finir, la majeure partie de la production issue de la betterave à sucre ne nourrit pas la population  alors que son coût environnemental (pesticides, engrais chimiques, érosion des sols) est énorme.

Nature & Progrès Belgique, Natagora, IEW et le PAN Europe soutiennent un modèle d’agriculture familiale et écologique. Suivant l’exemple de la France ou du Royaume Uni, nous demandons au ministre fédéral de l’agriculture Denis Ducarme, de soutenir la proposition européenne d’interdiction en plein champ des néonicotinoïdes. Nous soutenons également l’utilisation des terres agricoles pour une production de qualité, durable et nourricière.

Pour Nature & Progrès, Marc Fichers
Pour le Pan Europe, Martin Derminne
Pour IEW, Christophe Schoune
Pour Natagora, Philippe Funcken

Des études alarmantes montrent une disparition inquiétante des insectes et des oiseaux.

Durant ces quelques semaines, plus de 50.000 hectares sont en train d’être semés pour les betteraves. En Belgique, le secteur betteravier BIO est inexistant, écrasé pour une industrie sucrière reposant sur le modèle de l’agriculture intensive.

Sollicitation de la justice belge pour protéger les abeilles !

Sollicitation de la justice belge
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La société civile sollicite la justice belge pour protéger les abeilles des dérogations données aux néonicotinoïdes

En avril 2018, après plus de 15 ans de débats et procédures, 76% des Etats membres de l’Union Européenne (UE) soutenaient la proposition de la Commission Européenne d’en finir avec l’utilisation en plein champ des néonicotinoïdes, ces insecticides contribuant au déclin des pollinisateurs et des insectes en général . La Belgique n’avait pas soutenu cette proposition réclamant avec entêtement une exception pour la culture de la betterave, malgré les risques pour l’environnement. En décembre dernier, la Belgique a fourni à ses agriculteurs des dérogations pour l’utilisation de néonicotinoïdes pour différentes cultures : betteraves, carottes et laitues. Considérant que de telles dérogations ne respectent pas les conditions posées par le règlement pesticide de l’Union Européenne, les ONGs Nature & Progrès Belgique et le Pesticide Action Network (PAN) Europe ont introduit un recours devant le Conseil d’Etat pour casser cette décision.

Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès indique : « le recours systématique aux pesticides chimiques a détruit une partie importante de l’entomofaune de nos campagnes, la destruction des insectes est également responsable de la disparition des oiseaux.  Il est urgent de donner la priorité aux alternatives non chimiques.

Martin Dermine, expert abeilles pour PAN Europe confirme que « La Belgique outrepasse régulièrement le cadre légal en fournissant des dérogations à ses agriculteurs pour des pesticides hautement toxiques, ce que ne font pas certains de nos voisins européens qui donnent priorité aux alternatives non-chimiques et protègent mieux la santé de leurs citoyens et l’environnement ».

En effet, la Belgique est un mauvais élève en termes d’utilisation de pesticides : de nombreuses dérogations sont fournies pour des produits hautement toxiques (chlorpyrifos, dichloropropène, chloropicrine, métham sodium, etc.) et l’utilisation de pesticides en agriculture est la deuxième la plus élevée en Europe. D’autres pays tels que la France, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne ont décidé de rejeter des demandes de dérogations relatives à l’utilisation des néonicotinoïdes en betteraves sucrière, notamment afin de protéger l’environnement.

Martin Dermine ajoute : « Nos autorités ont une approche très favorable à un modèle d’agriculture extrêmement intensive et polluante. En fournissant de telles dérogations, le ministère soutient un modèle agricole dépassé alors que d’autres modèles existent et se développent pour nourrir l’humanité sans intoxiquer les citoyens et polluer durablement notre environnement.

Marc Fichers de conclure : « Déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes est un très mauvais signal pour les agriculteurs, c’est leur donner l’illusion que l’avenir de notre agriculture est dans la lutte chimique. Et pourtant, la population exprime régulièrement son souhait de s’éloigner des pesticides. Optons dès lors pour une production agricole plus respectueuse de l’environnement, c’est tout profit pour notre santé et celle de la Terre.

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Encore un insecticide autorisé pour 120 jours…

Encore un insecticide autorisé
pour 120 jours…

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Ah ces maudites autorisations de 120 jours !

Une raison de plus pour ne pas manger de fraises et de cerises non bio !!

La Belgique vient encore d’autoriser la pulvérisation d’un insecticide chimique : le Cyantraniliprole … (Lire l’article)

Pourquoi ?

En culture de petits fruits, afin de lutter contre le Drosophyle Suzukii, une petite mouche qui pond ses œufs dans les fruits murs.
La larve se développant rend le fruit impropre à la consommation.
Cette mouche a été introduite en Europe en 2010 et depuis a colonisé une bonne partie de l’Europe.
C’est normal car la biodiversité en insectes a été décimée … et donc ce dorsophyle a trouvé la place libre pour se développer !!

Si l’on regarde en détails les conditions d’autorisation on apprend d’une part que cet insecticide est dangereux pour les abeilles ( alors qu’il est traité au printemps et en été !!!) et que son délai de traitement est de 1 jour !! Soit la veille de la récolte !!

Donc si vous ne voulez pas manger de l’insecticide choisissez le BIO !!